Coluche nous avait expliqué pourquoi l'expérience de Gouanère & al. ne sera jamais refaite.


Parmi les riches formules de Coluche, retenons :
"Ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont forcément raison !", et
"On ne peut quand même pas dire la vérité à la télévision, parce qu'il y a trop de gens qui la regardent !".
L'expérience de l'équipe menée par Michel Gouanère, à l'ALS (Accélérateur linéaire) de Saclay, en 2004, publication aflb.ensmp.fr/AFLB-301/aflb301m416.pdf en mai 2005, ne sera jamais refaite, en tout cas pas avant plusieurs décennies, car son résultat dérange bien trop de gens, et oblige à réformer la totalité de l'enseignement de la quantique tel qu'il est hégémonique depuis 1927. Les physiciens sont des animaux territoriaux comme les autres, aussi teigneux que les autres, d'aussi mauvaise foi que les autres quand leur territoire est en jeu.

Sur les conditions expérimentales :

Cette expérience "administrativement semi-clandestine", faite dans une période de maintenance où l'ALS ne pouvait travailler qu'à puissance très réduite, donnait la preuve directe de la seconde fréquence intrinsèque 2m.c²/h de l'électron, celle de Dirac-Schrödinger, soit le double de la fréquence intrinsèque broglienne υ= m.c²/h.
La fréquence intrinsèque broglienne est valide pour toute particule avec masse, dont l'électron ; Louis de Broglie l'avait déduite en 1923, en réunissant  la formule de Planck du quantum d'action ( E = h.υ) établie en décembre 1900 (mais qui n'était établie que pour la lumière), et celle d'Einstein de 1905 : E = m.c².
Notations :
m est la masse de la particule,
c est la célérité de la lumière dans le vide.
h est le quantum d'action (ou de moment angulaire) de Planck, soit 6,6260755 . 10-34 joule.seconde/cycle.
υ (prononcer : "nu") est la fréquence intrinsèque de la particule dotée de masse, fréquence établie par Louis de Broglie.
E est l'énergie de la particule, comptée dans un repère à spécifier au coup par coup, ici le repère de la particule si elle a une masse.
En mouvement, il en résulte une fréquence spatiale, ou son inverse la longueur d'onde, dont les évidences expérimentales sont très nombreuses, notamment dans toutes les expériences de diffraction d'électrons ou de neutrons dans un cristal, et cela depuis 1925.
Pour un électron, cette fréquence broglienne intrinsèque est donc de 1,23559 . 1020 Hz (ou cycles par seconde).

La seconde fréquence intrinsèque de ces oscillateurs perpétuels, mise en évidence en 1930 par Erwin Schrödinger sur l'équation de Dirac (1928), ne concerne que les particules de spin 1/2, ou fermions, dont les électrons, les protons, et les neutrons. La période broglienne intervient dans toutes les interférences de l'électron (ou toute autre particule dotée de masse) avec lui-même, par exemple les franges d'interférences dans les expériences autour d'un micro-solénoïde, du type Aharanov-Bohm. La fréquence Dirac-Schrödinger intervient dans les interactions électromagnétiques du fermion avec l'entourage ; par exemple c'est elle qui a été mise en évidence dans l'expérience par l'équipe dirigée par Michel Gouanère ; c'est elle aussi qui explique la diffusion Compton (Compton scattering dans les publications en anglais) d'un photon X incident, sur un électron de conduction d'un métal, donc quasi-libre, selon la loi de diffraction de Bragg.

Cette figure est établie dans le repère du centre d'inertie du système électron-photon. Inconvénient : dans toute expérience, il est impossible de déterminer à l'avance quel sera ce repère, ni quel photon, ni quel électron, ni quelle déviation. Tel est le prix de ce détour théorique qui rend tout simple et évident. "d" est l'équidistance entre plans de l'onde temporairement stationnaire, interférence entre la partie d'électron encore en aller, et celle en retour après la collision avec le photon. Les deux particules sont chacune d'étendue notable, de l'ordre de plusieurs distances interatomiques du métal. Or cette équidistance d est celle correspondant à la fréquence Dirac-Schrödinger.
 
Schrödinger, E. (1930). Über die kräftefreie Bewegung in der relativistischen Quantenmechanik. Sitzungsberichte der Preußischen Akademie der Wissenschaften. Physikalisch-mathematische Klasse, (1930), 418-428.
 
Les dix expérimentateurs ont trouvé la résonance (attendue pour un mouvement "en rosette", et sous une représentation corpusculaire de l'électron) à k = 81,1 MeV/c, ce qui est ultra-relativiste. D'où il résulte que vus par nous la vitesse de phase et la vitesse de groupe diffèrent peu de c. C'est très éloigné des calculs qui nous sont familiers en diffraction électronique, par exemple à http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1570.0.html
En effet, en diffraction électronique, c'est l'onde de phase broglienne qui intervient, amplement supraluminique sous les ddp de 100 à 400 V qui nous intéressent.
Là, en promenant l'horloge électronique dans le cristal, c'est la vitesse de groupe qui intervient, et 384 pm de distance interatomique, c'est déjà grand. Autrement dit, la variable d'ajustement est le ralentissement apparent relativiste de l'horloge électronique. Voilà pourquoi il faut ici un vrai accélérateur d'électrons.

Convertissons les unités, en faisant comme si l'électron était seul, et dans le vide.
1 MeV/c = 534,4288314 . 10-24 kg.m/s
162,2 MeV/c = 86,68435646 . 10-21 kg.m/s
Divisé par la masse au repos de l'électron : 95,159358 . 109m/s = 317,41741 c
D'où la rapidité u, exprimée en unité c :
u = Argsh(317,4174) = 6,453367289
cosh(u) = 317,4190
Ralentissement apparent de l'horloge interne Dirac-Schrödinger (2 mc²/h au repos) : 1/cosh(u)
D'où sa période apparente dans le repère du laboratoire :
h/(2mc²).cosh(u) = 4,04665 . 10-21 s/cycle * 317,4190 = 1,28448 . 10-18 s/cycle.
Cela parcouru à la vitesse c.th(u) = 0,9999950374 c = 299 790970 m/s fait une période spatiale de 385,1 pm. Seulement ces calculs ont été faits comme si l'électron était seul dans le vide, tandis que dans le cristal c'est une charge habillée, de masse effective différente. Donc son horloge interne aussi est modifiée par l'environnement.
On pourrait rêver d'une méthode plus rapide et moins coûteuse pour mesurer cette variation de masse effective... D'autant que l'échauffement du cristal (et donc sa dilatation thermique) sous le bombardement électronique pourrait bien ne pas avoir été calibré.


Il n'y a que des ondes, vous pouvez jeter à la poubelle la mystique du dualisme.

Quand William Rowan Hamilton démontra vers 1834 qu'il y a quasi-identité de formalisme entre la mécanique et l'optique physique, il laissa un mystère à résoudre : pour l'optique OK, on savait depuis Fresnel que les trajets sont perpendiculaires aux surfaces isophases, et c'était expérimentalement confirmé en monochromatique. Mais pour la mécanique ? Qu'étaient donc physiquement ces surfaces iso-action, perpendiculaires aux trajectoires ? La thèse de Louis de Broglie, soutenue en 1924, résolut ce mystère : ces surfaces iso-action sont aussi des isophases, pour l'onde qu'il venait de postuler, pour chaque électron, pour chaque neutron, etc. Or nous savions depuis Pierre de Fermat que pour tout trajet réellement suivi par la lumière, tout le monde arrive en phase, aussi bien ce qui est passé par la ligne idéale et sans épaisseur de l'optique géométrique, que ce qui est passé un petit peu à côté. Depuis de Broglie, nous savons que ce principe d'optique physique (le principe de Fermat) est étendu à l'identique à toutes les autres particules du bestiaire de la physique. Il restait à évaluer la largeur de ces fuseaux de Fermat entre émetteur et absorbeur, et je n'en ai encore proposé qu'une approximation majorante, qu'il faudra mieux préciser, avec une géométrie moins grossière.


En étudiant d'un point de vue relativiste comment était vue par un observateur fixé au laboratoire, la fréquence intrinsèque de l'électron en vol, de Broglie établit son théorème de l'harmonie des phases, d'où il est d'usage de ne retenir (au mieux) que la valeur numérique de la vitesse de phase :
[vitesse de phase] . [vitesse de groupe de la particule] = c².
Cette vitesse de phase est donc toujours supraluminique, voire infinie dans le repère de l'électron.
Tandis que tous, de Broglie y compris, oublièrent la condition d'obtention : que l'électron ait une étendue notable, aussi bien en large qu'en long, plusieurs fois supérieure à sa longueur d'onde. La longueur d'onde broglienne demeure enseignée, pour la raison simple que sa formule n'a plus rien de relativiste, au moins aux basses vitesses : lambda = h/p
p est l'impulsion, confondue aux basses vitesses avec le produit masse x vitesse.

Là dessus, Louis de Broglie se chaussa les deux pieds dans un sabot en béton de plusieurs quintaux, qui le paralysa pour le restant de ses jours :
Il conserva la notion de "corpuscule", notion intrinsèquement macrophysique, invalide en microphysique. Oh, il avait l'excuse d'une demi-phrase erronée dans un mémoire d'Einstein en 1905, qui proposait que la lumière se propageât par grains ou corpuscules. Si chacun n'écrivait qu'une seule demi-phrase erronée par article, ce serait Cocagne... Le drame est que cette gourande fut adoptée telle quelle par toute la communauté scientifique, et demeure encore au pouvoir en 2014, cent neuf ans après.
La tragédie scientifique de Louis de Broglie était encore plus verrouillée que cela : il voulut conserver nos notions macrophysiques d'espace, de géométrie, de coordonnées, tout ce que nous aussi avons appris en classe, mais dont l'extrapolation vers la microphysique n'a jamais été validée, et est abondamment invalidée par les expériences. Puis il se verrouilla dans l'impasse du dualisme : dualité onde-corpuscule, aspects corpusculaires, onde pilote du corpuscule, etc.

Même de nos jours, on n'enseigne jamais les techniques et les méthodes de l'heuristique dans les facultés de sciences dures, on ne l'enseignait pas non plus dans les années vingt, aussi ces brillants esprits demeurèrent-ils piqués-plantés dans des impasses, impasses qui à nous qui sommes professionellement formés à l'heuristique, à être trouveurs, semblent grotesques et indéfendables. Personne ne leur avait appris à concasser les idées reçues, à cribler les précieuses pépites du fatras stérile, et à réassembler les bons éléments. Octante-sept ans après, tout ce corps de la physique demeure encore empêtré dans le stérile. Peu de physiciens s'en dépêtrent, Art Hobson par exemple, en 2012 : There are no particles, there are only fields. http://arxiv.org/ftp/arxiv/papers/1204/1204.4616.pdf  52 pages.

Seuls deux physiciens à l'époque franchirent le pas : jeter tout corpuscularisme, et n'étudier que les ondes en microphysique. Le premier fut Erwin Schrödinger, à qui l'on doit la première équation d'onde de l'électron, et la première description ondulatoire stationnaire de l'atome d'hydrogène. Le second resta subtil et très très discret, aussi sa dissidence passa inaperçue jusque dans les années septante et octante : Paul Adrien Maurice Dirac ; il faut passer ses articles et ouvrages à la loupe pour découvrir qu'il n'y a jamais un mot de corpusculaire ni de probabilistique dedans.

La malchance frappa durement Erwin Schrödinger. Sa première équation était relativiste, et est à présent connue comme l'équation de Klein-Gordon, elle est applicable aux pions, de spin 0 ; il ne la publia pas car appliquée à l'atome d'hydrogène, sa prédiction du spectre de raies fut mauvaise. Schrödinger se rabattit alors sur une projection non relativiste dans l'espace macroscopique R3 (qui nous est familier en technologie macroscopique), qui est celle publiée et enseignée.
En 1926, à la fin de l'article paru dans la Physical Review, Schrödinger donna la fréquence du photon émis comme un battement : la différence des fréquences de l'électron émetteur dans l'atome, entre l'état initial et l'état final. Avec une maladresse mortelle : au lieu de revenir à l'équation de départ, relativiste, il resta sur l'équation provisoire non relativiste, donc sans origine des énergies, ce qui fait que les fréquences initiales et finales sont un n'importe quoi, non défini, et de toutes façons bien trop faibles d'une demi-douzaine d'ordres de grandeurs. Tout eût été correct s'il était revenu au cadre relativiste établi par Louis de Broglie. Avec cette maladresse-là, cette partie-là de son oeuvre théorique a été jetée et oubliée par tous. Sauf par Dirac.

Troisième malchance de Schrödinger : alors que la spectroscopie avait déjà établi depuis 1859, depuis Fraunhofer, Kirchhoff et Bunsen, que les spectres d'émission et d'absorption des atomes sont identiques, donc que l'émission et l'absorption de photons sont régies par la même loi, Schrödinger a oublié d'appliquer sa découverte à l'absorption. Du coup, il n'y avait nulle part aucune théorie de l'absorbeur, et, et ? Et Werner Heisenberg envoya Schrödinger au tapis, en prouvant que si on respecte le postulat clandestin que tous respectaient en ce temps là, "Il n'y a pas d'absorbeurs, juste des émetteurs et de l'artillerie de corpuscules", alors l'électron selon Schrödinger se diluait dans l'espace à vitesse foudroyante. Ce postulat a un léger inconvénient : il est aussi faux que possible. Il fallut attendre 1938 pour que Dirac commençât à traiter l'absorbeur sur un pied d'égalité avec l'émetteur, avec symétrie-temps pour toutes les particules, avec ondes avancées aussi bien qu'ondes retardées, or c'était là la seule façon correcte de traiter la quantique. Cela passa largement inaperçu.

La malédiction des astronomes : émetteurs chauds et évidents, absorbeurs discrets et incontrôlables.

Alors qu'à l'échelle microphysique, émetteurs et absorbeurs (d'un photon par exemple) sont également causaux, à l'échelle macroscopique, tout conspirait pour inciter nos Grands Ancêtres à s'hypnotiser sur les seuls émetteurs, et à nier les absorbeurs et leurs propriétés.

La fonction d'onde à la Göttingen-København, avec émetteur et pas d'absorbeur, n'a aucune objectivité. Elle a été privée de sens physique par la tricherie anthropocentrique même du théoricien.

L'onde qui a un sens physique, qui a une réalité physique, est comprise entre émetteur et absorbeur. Le drame de l'expérimentateur est que s'il peut se rendre approximativement maître de l'émetteur (il peut chauffer un four, par exemple), et il peut souvent observer comme astronome des émetteurs assez localisés, il est dramatiquement démuni pour imposer où sera l'absorbeur. Les étoiles sont des émetteurs relativement concentrés, comparativement aux espaces intersidéraux.

L'expérimentateur ne peut disposer de pièges à rayonnements ultrafroids, où convergeraient les rayonnements venus d'ailleurs. Rien de semblable non plus pour les neutrinos... Voilà les drames de l'expérimentateur. Mais ce n'est jamais une raison valide pour en faire la projection vers les lois physiques.

Si l'on pouvait disposer de trous super-noirs, capables d'obliger tous les émetteurs à tirer vers lui et nulle part ailleurs, alors oui, l'expérimentateur disposerait d'une symétrie pratique entre émetteur et absorbeur. Mais dans la réalité de notre monde macroscopique, cette commodité de Cocagne n'existe pas.

Autant il est valide de faire une théorie de la mesure pour tel détecteur, et d'en extrapoler des adaptations à d'autres capteurs, autant c'est une escroquerie que de mettre ces théories technologiques locales et particulières au centre de la microphysique théorique.

On ne peut pas outrepasser la malédiction des astronomes (pour ne parler que d'eux) : Les émetteurs sont chauds et évidents (étoiles, phares, canons à électrons...), les absorbeurs sont discrets et incontrôlables, voire inaccessibles dans le noir du ciel. C'est ainsi que la méchante Nature a méchamment conspiré contre le discernement des théoriciens...


Définition transactionniste du photon :

Un photon est une transaction réussie entre trois partenaires : un émetteur, un absorbeur, et l'espace qui ses sépare, qui transfère par des moyens électromagnétiques un quantum d'action h, et respectivement une impulsion-énergie qui dépend des repères respectifs de l'émetteur et de l'absorbeur.

La relativité nous a appris que le photon voyage à temps propre nul, donc la durée et la distance qui dans notre repère séparent l'émetteur de l'absorbeur a de l'importance pour nous, mais n'en a aucune dans la physique du photon : aussi bien l'absorbeur que l'émetteur sont également causaux. Tant pis pour notre orgueil et notre égocentrisme, qui sont là cruellement bafoués par la nature : ça n'a aucune importance que tel photon ait été émis voici quatorze milliards d'années de notre repère, et ne sera absorbé.que dans vingt-cinq milliards d'années de notre repère.
En idéation Göttingen-København, cette mythologie qui est enseignée partout, élaborée avant que les connaissances des radaristes sur la directivité des ondes électromagnétiques soient connaissances communes, le photon serait émis simultanément dans toutes les directions, en tant que "onde de probabilité", puis avalé mystérieusement par l'absorbeur, qui ravalerait instantanément ce qui avait été émis dans toutes les directions.
Cette idéation Göttingen-København est contradictoire avec la démonstration faite par Albert Einstein en 1916, que chaque photon transfère exactement l'impulsion correspondant à sa fréquence : hυ/c.
Quantentheorie der Strahlung, paru dans Mitteilungen der Physikalischen Gesellschaft, Zürich, 16, 47–62
Republié en 1917 dans Physikalische Zeitschrift, 18, 121–128

Einstein y démontre que le spectre du corps noir tel que démontré théoriquement par Max Planck, et surtout la mécanique statistique des gaz de Clerk Maxwell en présence de rayonnement thermique à l'équilibre, exigent que chaque photon transporte non seulement de l'énergie, mais aussi une quantité de mouvement, dans une direction définie. Il n'y a pas, à l'échelle photonique, de rayonnement isotrope, ni ayant la plus petite approximation en ce sens.
Ce qui ruinait d'avance les idéations ultérieures des copenhaguistes avec "onde de probabilité" dans toutes les directions, mystérieusement suivie après d'une "réduction du paquet d'onde", une confusion systématique entre le phénomène physique et le renseignement que nous animaux macroscopiques, avons sur lui.

A présent que nous avons davantage d'expérience en radio-électricité qu'il n'était d'usage en 1916, on peut préciser à quoi de macroscopique s'opposait la découverte d'Einstein :
En acoustique, l'onde à propagation sphérique est expérimentée à chaque détonation de mine ou grenade sous-marine. Divergente dans ces cas là. A Los Alamos, ils ont eu à synchroniser une onde à propagation sphérique convergente, une implosion, pour amorcer la bombe au plutonium.

En électromagnétisme, l'onde sphérique est impossible : elle violerait les conditions de polarisation (voir le théorème des hérissons : il est impossible de peigner intégralement une sphère). En polarisation rectiligne, telle qu'on l'obtient en vertical avec une antenne fouet, en horizontal avec un seul brin d'une Yagi, le lobe d'émission est toroïdal autour de l'axe d'antenne, compte-non tenu des interférences avec la Terre. Il faut renforcer une direction par plusieurs brins résonnants de Yagi pour obtenir une émission (ou une réception aussi bien) plus directionnelle. Ou câbles verticaux alignés, avec alimentations à déphasages contrôlés, pour de la radiodiffusion vers une cible géographique définie.
En polarisation circulaire, on peut obtenir directement des lobes directionnels mieux définis avec une direction avant et une direction arrière. Cela peut se faire avec un cadre bobiné et une ferrite, ou des déphasages entre brins.

La découverte d'Einstein établissait une différence majeure dans le monde microphysique : il n'y a pas de diffusion isotrope, ni même à direction diffuse. Tout photon a une seule direction, un seul émetteur, un seul destinataire, qui reçoit toute la quantité de mouvement correspondant à l'énergie du photon, prise dans son repère (destinataire).

Or nous avons vu plus haut, en étudiant les installations de radiodiffusion telles qu'elles fonctionnent, qu'il faut se donner beaucoup de mal, et occuper pas mal d'espace au sol (plusieurs fois la longueur d'onde), pour réussir à émettre de façon vaguement directionnelle en grandes ondes et en ondes moyennes, voire en ondes courtes aussi. On n'a pu obtenir la directivité voulue en radar qu'en réduisant la longueur d'onde à moins de dix fois le diamètre de l'antenne. Oui à la fin de la seconde guerre mondiale, il y a eu des radars en ondes centimétriques, embarqués sur des avions, mais surtout sur des bimoteurs et quadrimoteurs anti-sous-marins (Sunderlands, Liberators), qui parfois portaient aussi un canon de 75 mm.

La comparaison est éloquente entre deux versions successives du Vickers Wellington de patrouille anti-sous-marine, version avec radar métrique (LaTeX: \lambda = 1,7 m), puis en centimétrique, (LaTeX: \lambda = 9,1 cm) :

Wellington radar metrique.jpg

Wellington ASM.jpg


Bon, alors on fait comment pour obtenir de la directivité à partir d'un atome plus petit qu'un nanomètre, sur une radiation de lumière visible, dont la longueur d'onde est de l'ordre du demi-micromètre, soit mille à deux mille fois plus grand pour la longueur d'onde et un bon million de fois plus grand, pour le photon entier ?

Aussi longtemps qu'on veut obtenir cette directivité depuis l'émetteur tout seul, l'impasse est totale : c'est physiquement impossible. Seule la transaction entre émetteur et absorbeur peut obtenir cette directivité découverte en 1916 par Albert Einstein.

Pourquoi donc les physiciens entre 1916 et à présent n'ont pas été capables de transposer vers la microphysique les connaissances existantes en radio-électricité ? A l'exception de Louis de Broglie, mobilisé à l'émetteur de la tour Eiffel, aucun n'avait travaillé dans le domaine radio-électrique, et les connaissances disponibles ici n'ont pas percolé là...

Aux deux formules sarcastiques de Coluche, on peut ajouter celle due à mon père : "Commençons par écarter tous les faits, car ils ne se rapportent point à la question !".


En mythologie Göttingen-København, le hasard n'est pas du tout à la bonne place.

J'ai écrit plus haut que l'équation de Schrödinger de 1926 est enseignée, oui mais ! Mais elle est radicalement dé-Schrödinger-isée, de façon à n'avoir plus aucun sens. La ruse est due à Max Born et Werner Heisenberg, afin de sauver leur idéation corpusculaire, en 1927 : on élève la solution au carré hermitien (autrement dit : on la multiplie par son miroir à rebrousse-temps), et on obtient la probabilité d'apparition du corpuscule néo-newtonien (et de la vierge à Fatima ?). C'est ce qui est enseigné partout, et qui favorise les folklores "quantiques" chez les hypnotiseurs à la mode, ou ce que vous avez vu sur Agoravox sous la plume de Jean-Paul Baquiast, reprenant les fantasmes cognitivo-quantiques de Roger Penrose et Stuart Hameroff.

En microphysique réelle, oui, il y a quelque chose de hasardeux qui échappe à nos efforts d'investigation, et c'est Louis de Broglie qui l'avait prouvé en 1923, hélas sans jamais s'en apercevoir : toute particule est étendue, d'étendue floue, et son oscillation perpétuelle à fréquence intrinsèque, est - du moins en l'état actuel de nos connaissances - partout en phase. Il n'existe aucune propagation temporelle de quelque coeur de particule vers une périphérie de particule, du modèle illustré par la nage d'une méduse. Par conséquent chacune baigne dans le bruit de fond broglien de toutes les autres particules, à des fréquences toutes différentes, ou presque toutes différentes, et cela aussi bien dans le sens orthochrone qui vous est familier à notre échelle macroscopique, que dans le sens rétrochrone, à rebours du temps macroscopique. Bien que l'interprétation usuelle en soit extrêmement réticente, embarrassée et contournée, dès 1928 l'équation d'onde de l'électron écrite par Dirac prévoyait explicitement deux composantes orthochrones, et deux composantes rétrochrones. Un formalisme bien fait, est souvent plus savant que ses lecteurs, voire que son inventeur.

Le fantasme panoptique, "Si on savait toutes les conditions initiales, alors, etc." est insensé. Jamais vous ne serez renseigné sur les fluctuations de ce bruit de fond broglien, dont les fréquences composantes sont largement au dessus des moyens d'investigation, et demeureront à jamais inaccessibles. Jamais vous ne serez renseigné sur les incessantes et innombrables tentatives de transactions entre atomes, molécules ou cristaux, pouvant aboutir au transfert d'un photon, d'un électron, d'un neutron, d'un alpha, etc. sans compter les neutrinos. Jamais. L'unique fenêtre de connaissance pour nous est au mieux de constater qu'une transaction a réussi, dans un cadre syntaxique contraignant : un seul quantum d'action est transféré, l'impulsion-énergie a été conservée, le moment angulaire total est conservé, le nombre leptonique et le nombre hadronique sont conservés, etc.

Les lois physiques, selon nous transactionnistes, sont déterministes, mais les expériences ne peuvent l'être : le bruit de fond broglien est inévitable, ne sera jamais écrantable. Même si vous pouviez être maître de quel atome sera émetteur, vous ne serez pas maître de l'absorbeur, ni du reste de la date de la transaction ; vous serez tenté d'invoquer le hasard pour camoufler qu'il était inévitable que ce "choix" vous échappe. La théorie vous dit que pour un transfert de photon entre atomes, il faut leur alignement en fréquence, en phase et en polarisation, ce qui fait des conditions sévères, mais vous ne pouvez vous assurer à l'avance de cet alignement qu'en température ultra-basse, avec un interféromètre parfaitement bien collimaté et parfaitement réfléchissant.

Ce qu'il faudra perfectionner dans la confirmation de l'expérience de Gouanère & al. ?

Les auteurs (déroulons les tous enfin : M.GOUANÈRE, M.SPIGHEL, N.CUE, M.J.GAILLARD, R.GENRE, R.KIRSCH, J.C.POIZAT, J.REMILLIEUX,
P.CATILLON, L.ROUSSEL) se sont inquiétés d'un léger écart : résonance trouvée à k = 81,1 MeV/c quand ils attendaient 80,874 MeV/c, soit un écart de 0,28 %. Une aussi faible variation de la masse effective de l'électron, par l'interaction avec le cristal, n'a pas de quoi bouleverser la physique de l'état solide, mais ils aimeraient bien que l'expérience soit refaite, et dans de meilleures conditions.


Le prochain article sera consacré à un sottisier : Quand des sommités niaisent à pleins tubes.
Sciences exactes... Vous avez dit "exactes" ? Bizarre, bizarre !



Retour aux sciences humaines   

Retour à l'accueil Sciences dures