Cette page est une ébauche, encore en développement.

L'usage de molesteurs à gages, révèle une direction dans l'imposture.

Respectivement Christophe Dejours, Heinz Leymann, Marie-France Irigoyen ont montré à quel point la dérive actuelle de la direction des entreprises et des institutions va vers toujours plus de harcèlement, évolue dans le sens d'une guerre sournoise mais terrroriste, voire mortelle, contre son personnel.
J'ai montré ailleurs que l'évolution finale d'un individu vers une paranoïa déclarée, nécessite la présence d'inavouables, dont le paranoïaque redoute la mise au jour. J'ai relevé dans des cas particuliers, que l'association d'un paranoïaque de combat, et d'un pervers histrionique, a invariablement pour but de mieux persécuter les ennemis imaginaires du dit paranoïaque.
Le Web donne d'autres éléments au corpus d'observations. En effet, nulle part sur le Web on ne rencontre d'école de démocratie, mais une concurrence entre despotismes locaux. En effet, la plus grande partie de ses outils, notamment tous les logiciels de forums, sont conçus dans le but de concentrer un pouvoir dictatorial dans les mains du dirigeant ou des quelques dirigeants, ils ne sont jamais orientés vers l'amendement des comportements, mais sont orientés vers l'exclusion des personnes.
J'ai relevé à plusieurs reprises sur des forums l'usage de molesteurs protégés, utilisés et protégés par l'administrateur, pour harceler les intellectuels trop clairs, dont l'humanisme et la culture font ombrage au petit despote local. Cet usage est tellement fréquent, et nous en avons maintenant un corpus notable, que l'on doit le considérer comme un phénomène social significatif.
Enfin, j'ai relevé que dans certaines administrations régaliennes, on n'hésite pas à gaspiller l'argent public, à rémunérer des calomniateurs à gages, en col rose et noeud papillon, pour protéger de toutes poursuites des malversations. Il y a comme cela des "experts" qui vivent de cette corruption.


Un des calomniateurs à gages s'est vanté par écrit

Une des informations que je n'ai pas reproduites au paragraphe 2.1.3. deUn cas d'inculture d'entreprise, exploitable par un escroc : le cas Stargil, 1983 –1984 (en perspective dans la galerie des escrocs et imposteurs) à  http://jacques.lavau.perso.sfr.fr/Stargil_en_galerie_d_escrocs.pdf, est celle-ci : depuis que le banditisme américain blanchit et recycle ses profits, il achète des supermarchés (l'info date de 1973). Mais comment couler la clientèle des concurrents ? Une des astuces pratiquées est d'envoyer chez le concurrent des "voleurs" bien spéciaux, qui sont assez maladroits et visibles pour se faire alpaguer par les vigiles, mais assez habiles et simulateurs pour n'avoir rien de volé sur eux : protestations indignées, bagarres, violences, très mauvais effet sur les clients, réputation de violence des vigiles et du personnel. Les froussards préfèrent passer au magasin concurrent, celui qui est tenu par les mafieux. Voilà ce qui nous avait été expliqué par Michel Lefebvre, dont l'épouse était fille de propriétaires de chaînes de supermarchés. On a donc des raisons de penser que cette information au moins était documentée et fiable, et faisait partie du cahier des charges pour le projet pour lequel il nous mandait.

J'avais goûté plusieurs fois de cette technique de la création d'incidents de toutes pièces, pratiquée par des raideuses venues des .HyènesdeGuerre, sur le forum Paternet. Elles avaient toutes renoncé, car sauf une transitoirement (Lyaa), elles n'y jouissaient pas du statut de truand protégé... et c'était moi qui les déstabilisais d'une ou deux questions qu'elles n'avaient pas prévues, qui ne font partie du délire collectif dont elles sont adhérentes. En l'absence de l'administrateur très paresseux, nous modérions ce forum à cinq ou six, dans un leadership polycéphale, dépourvus de tout pouvoir, n'ayant que notre parole et notre sagesse.

.nn.. l. S.n.c.l, épouse B...r..n, dite "Alie Boron" et "Ambre" sur quebec-politique.com, et Ixe/Corbeau/Incognito/Chalot/Jeanpapol.Jean-Paul Douhait/vendredi, ont joui pendant plus de neuf mois du statut de voyou protégé sur le forum SOS Papa : ils jouissaient de l'impunité absolue aussi longtemps qu'ils molestaient l'intellectuel de trop, votre serviteur. Technique similaire à la technique mafieuse résumée plus haut. Aveux complets en annexe.

Depuis février 2005, Ixe/corbeau/Incognito/Chalot/Jeanpapol/Jean-Paul Douhait/vendredi s'est consacré à répandre partout un maximum de calomnies sur mon compte. Son exemple est tellement démonstratif, que j'ai pu dégager les traits généraux de l'alliance fonctionnelle du pervers histrionique et du paranoïaque pervers. Jusqu'alors je n'avais que les exemples historiques Béria-Staline, Bennett-Henry Ford, et l'exemple domestique "Frédégonde"-"Gazonbleu". Paul-Claude Racamier a créé les concepts de pervers narcissique, et d'incestualité, et on peut être surpris qu'on n'ait créé que si tardivement les moyens de penser ce que nous avions sous les yeux. La fiche nosographique du pervers histrionique, c'est moi qui suis en train de la créer. Ebauche en ligne à : http://debats.caton-censeur.org/index.php?option=com_content&task=view&id=21&Itemid=9 .
Là encore, on peut s'étonner que cette question m'ait attendu pour être tirée au clair. Et j'y ai mis le temps, plus de huit ans. De fait, les intimidations mises en place partout pour interdire de penser la perversité individuelle, et surtout l'organisation sociale de la perversité, sont très perfectionnées.

Lundi 17 avril 2006 à 8 heures 24, Ixe/corbeau/Incognito/Chalot/Jeanpapol/Jean-Paul Douhait a déversé un de ses flots de calomnies habituelles, où il se trahit d'être informé directement soit par "Gazonbleu", soit par "Alie Boron". Extraits :
" ... Le bonhomme a une rage folle contre les femmes . Il a été viré de l'éducation nationale et échappé deux fois à l'enfermement d'après ce qu'on m'a dit . Je ne peux pas donner mes sources , tout le monde le fuit comme la peste . Sa famille ne peut pas être tranquille , il les poursuit en permanence . C'est un vrai fouille merde .
...
Et le petit chouïa pour la route : récemment divorcé à ses torts absolus , il s'assoit sur sa demande d'indemnisation compensatoire dont je ne me permettrai pas de dire le montant ! Quelquefois y'a une justice ! "

Petite question : qui donc l'a informé du jugement ? Rien n'est public, rien, rien. De mon côté, je ne l'ai envoyé qu'à Madame Mère (décédée depuis, mai 2007) et à Madame Soeur. Qui donc d'autre, sinon "Gazonbleu", "Alie Boron", ou leur avocate, qui est un sommet de perversité et de haine ?


Le cas de "mistigri1964", dirigeant par truands protégés


C'est peu de dire que la gestation et la naissance du site Caton ont été entourées de beaucoup de haine et de jalousie, de la part des dirigeants du forum de SOS Papa.
Le 29 octobre 2005, j'ai reçu un courrier d'avertissement, par une personne particulièrement outrée de leur style de "management" :
... je vais te dire une chose simple, j'ai reçu un mail d'hercberg appuyant la censure en cours contre toi et je m'insurge une fois de plus !!! seulement voilà, pour continuer de savoir ce qui se trame chez SOS envers ses membres, je me la boucle (en clair) et comme ça je continue de comprendre qui fait quoi (chacun m'envoie ses intentions par mail) ... (pas joli joli comme stratégie, c'est contraire à ma "religion" ça, mais il en va de l'intérêt de gens comme toi !!)
A l'annonce de ton site, sur le fait de dénoncer les malversations des uns et des autres je pense être honnête en disant la verité!!!!! =====>
Môssieur hercberg me déteste bien sur mais là n'est pas la question... il fait surtout barrage à pas mal de choses, notamment à ce que soit diffusé certains mails "révolutionnaires". Cela dit, cet immobilisme fait fuir bon nombre d'entre nous, victime du SAP ou pas d'ailleurs. Je craque seulement parce que je ne peux plus ou quasiment plus l'ouvrir.... me faire "expédier" manquerai beaucoup à la trame de mes actions si petites soit-elles... bref suis complètement OK avec le post de Pierre et vous soutiens du mieux que je peux...
En tout cas sache que je n'ai pas forcement les tenants et les aboutissants mais que je m'efforce de comprendre.... ma colère n'a d'égale que le mutisme dont je fais preuve en matière modération !!!!
Par contre j'ai appris au fil du temps à tempérer les choses de telle sorte qu'elles se passent le mieux possible surtout en matière de relations enfants parents parents enfants parents parents ...etc...N'ayant rien dit sur mon histoire perso, (pas l'endroit...) et après quelques années d'analyse il se trouve que je pige un peu tout ce bazar !!! Et plutôt que de modérer j'ai beaucoup plus souvent rassuré !
Voilà, en gros j'avais l'intention de te dire... fait attention à toi, ils t'attendent au tournant chez SOS  !! Hercberg est à mon avis le pire d'entre eux.... JF Marsan n'est qu'une petite peste à côté !!

Depuis, ce François Hercberg a changé d'identité, est devenu en plusieurs lieux "mistigri1964", et a effectivement confirmé qu'il avait bel et bien passé un marché de basses oeuvres avec Ixe/corbeau/Incognito/Chalot/Jeanpapol/Jean-Paul Douhait/vendredi. Vous allez le voir sur pièces : ils restent copains comme cochons, après que Ixe/corbeau/Incognito/Chalot/Jeanpapol/Jean-Paul Douhait/vendredi ait révélé leur deal crapuleux.

L'expérimentation en direct sur le site dont je vous joins l'extrait, confirme le second marché sur lequel opère le pervers histrionique : le marché de la lâcheté. Tout lâche se sent devenir fort et puissant, lorsqu'il applaudit aux persécutions menées par un sadique, et y participe avec ses moyens de lâche. Cela fait partie des vingt-cinq compétences que nous partageons avec les cousins dont nous nous sommes séparés depuis 280 millions d'années : les reptiles. Un pervers histrionique peut conquérir un pouvoir énorme, s'il sait flairer et flagorner ces demandes de lâches, de se sentir puissants par participation à une entreprise sadique. En plus son premier marché : flagorner les demandes du paranoïaque, lui présenter l'image des complots (souvent imaginaires) qu'il aura la jouissance d'exterminer.

Et peut-on savoir pourquoi donc ce François Hercberg/mistigri1964 est ainsi mon ennemi à mort ? Non, on ne peut pas savoir, personne ne le sait. Peut-être lui aussi l'ignore-t-il ? Jamais il ne s'est adressé à moi. Toujours embusqué dans l'ombre des coulisses, à tirer les ficelles des autres.
Voici donc une conjecture : Aristeides (540-468 AC) le Juste a été banni d'Athènes en 483 au terme des manoeuvres occultes de Themisthoclès : ce dernier craignait que comptable scrupuleux, mit en évidence ses malversations au détriment du trésor de la cité. D'une manière générale, les imposteurs et les corrompus redoutent les Justes, et les haïssent préventivement. Tout indique que c'est le cas ici aussi, et que ce François Hercberg/mistigri1964 me hait parce qu'il a de l'inavouable à cacher, et que je pourrais en devenir le témoin gênant.

Voir les pièces : http:caton-censeur.org/resources/Jeanpapol/Pierre_B._denonce_complot.html


Epilogue en juillet 2014.

Le site Paternet.net a totalement disparu au printemps 2014, ruiné de longue date, et désertifié depuis 2008 par la paresse et la paranoïa de son ouebmestre, Christophe Henry.
Côté SOS Papa, après avoir consacré leurs forces à trancher toutes les têtes qui dépassaient, les chefs se sont battus entre eux. Ils ont fermé le site du forum actif, en ont reconstruit un très réduit à côté, où traînent un maximum de trois à quatre bénévoles (non membres de l'association, dont moi-même) pour tâcher de répondre aux questions de gens en détresse.
http://debats.aristeides.info/index.php?option=com_content&task=view&id=109&Itemid=58

La nature de leurs obsessions jalouses et paranoïaques a été bien illustrée par Morris et Goscinny :






L'obsession de "Nous sommes les seuls intellectuels autorisés ! Ailleurs, ce n'est pas légal !"
Voilà comment un service public absolument indispensable a été coulé, un naufrage probablement sous direction d'avocats.

Retour à l’accueil Sciences humaines



Annexe :  http://www.menteur.com/chronik/000531.html

La théorie de l’engagement

par Pierre Lazuly

C’est fou le nombre de choses que l’on comprend, lorsqu’on découvre la théorie de l’engagement. Les techniques de manipulation qui en découlent sont à la base du marketing, et les connaître permet d’en déjouer bien des pièges ; mais les implications de la théorie de l’engagement se cachent également derrière chacune de nos décisions.

Que dit au juste cette théorie ? « Seuls les actes nous engagent. Nous ne sommes donc pas engagés par nos idées, ou par nos sentiments, mais par nos conduites effectives ». De fait, si nous tergiversons souvent avant de prendre une décision, pesant patiemment le pour et le contre, une fois la décision prise et transformée en une conduite effective, nous aurons toujours tendance à ne plus la remettre en cause. Et à rationaliser cet acte, à le justifier même si l’on a parfois au fond de nous le sentiment diffus de s’être trompé ou d’avoir été trompé : « l’individu rationalise ses comportements en adoptant après coup des idées susceptibles de les justifier. Nous avons montré, par exemple, qu’une personne amenée par les circonstances à tenir un discours en contradiction avec ses opinions modifiait a posteriori celles-ci dans le sens d’un meilleur accord avec sa conduite (le fait d’avoir tenu ce discours-là) », écrivent J.L. Beauvois et R.V. Joule, auteurs d’un remarquable bouquin : "Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens".

Le danger, c’est que ce discours en contradiction avec nos opinions, adopté après coup pour justifier nos actes, va être progressivement intériorisé : « la réorganisation de l’univers cognitif autour de la conduite dans laquelle l’individu est engagé et l’accessibilité des concepts (a fortiori des informations, savoirs, croyances, etc. en rapport avec eux), lui permettent de mieux se défendre contre d’éventuelles attaques (contre-propagandes) visant à mettre en cause la façon dont il s’est préalablement conduit. » L’individu finit ainsi par être intimement persuadé du bien-fondé de sa nouvelle opinion.

Supposons par exemple qu’un commerçant habile parvienne à vous fourguer un nouveau gadget inutile (disons, au hasard, un téléphone mobile de 3ème génération). Si vous constatez, le mois suivant, qu’il ne vous est effectivement d’aucune utilité, il y a fort à parier que vous n’irez pas pour autant avouer à vos amis et collègues que vous vous êtes une nouvelle fois fait berner. Vous aurez, au contraire, tendance à justifier votre comportement d’achat. Vous arguerez ainsi, tel un vendeur inspiré, que grâce à ce nouvel ustentile vous pouvez désormais écouter Jean-Pierre Gaillard en Dolby-Stéréo et regarder Jean-Claude Bourret sur Cyber-Cinq, une nouvelle Web-TV : « on peut à ce propos se demander si l’une des fonctions essentielles des images publicitaires, plutôt que d’appâter le client potentiel, ce que l’on proclame, ne serait pas de conforter les clients effectifs dans les comportements d’achats qu’ils ont déjà réalisés, ce qu’on ne dit pas. » Celui qui a acheté un splendide PC multimédia qui ne lui sert absolument pas vous expliquera néanmoins tout ce qu’il PEUT faire avec son magnifique achat.

Ainsi sommes-nous faits : nous n’aimons guère avouer que nous nous sommes trompés. C’est singulièrement vrai dans le domaine professionnel : on rechigne ainsi généralement à avouer à son supérieur hiérarchique qu’on est un guignol et qu’on a choisi une solution technique complètement aberrante pour tel ou tel projet. C’est pourquoi nous préfèrerons toujours nous raccrocher à notre première décision et à la défendre bec et ongles, au besoin par des mensonges éhontés. On appelle "escalade d’engagement" « cette tendance que manifestent les gens à s’accrocher à une décision initiale même lorsqu’elle est clairement remise en question par les faits. » Et si le monde de l’entreprise semble souvent fonctionner en dépit du bon sens, c’est sans doute parce que nul n’osera jamais avouer ouvertement que telle ou telle directive était une véritable idiotie : « les persévérations, même les plus dysfonctionnelles, s’expliqueraient par le souci ou le besoin qu’aurait l’individu d’affirmer le caractère rationnel de sa première décision. Ainsi, continuer à investir sur une filiale qui s’avère être un canard boîteux aurait pour fonction d’attester du bien-fondé de la première décision financière. Tout se passe comme si le sujet préférait s’enfoncer plutôt que de reconnaître une erreur initiale d’analyse, de jugement ou d’appréciation. »

C’est également, selon Beauvois et Joule, ce qui fait durer certains couples qui auraient eu toutes les raisons de se séparer : « les raisons de poursuivre la cohabitation, sinon l’alliance, furent nombreuses. Il y eut d’abord les amis communs, puis vinrent l’éducation des enfants et la maison achetée à crédit, jusqu’à ce que ne demeure que la plus lourde d’entre elles : l’inaptitude à vivre autre chose. A ne pas reconnaître cette raison, ils évitent ainsi de reconnaître que les précédentes n’étaient en définitive que les éléments d’un piège abscons ou d’une dramatique escalade d’engagement. »

La caractéristique principale de ce que l’on nomme « piège abscons » est que l’individu s’y retrouve « engagé dans un processus qui se poursuivra de lui-même jusqu’à ce qu’il décide activement de l’interrompre, si toutefois il le décide ». C’est la raison pour laquelle les services inutiles sont toujours vendus sous forme d’abonnements reconductibles tacitement. Des expériences l’ont montré : « les joueurs qui perdent le plus sont ceux qui doivent dire "stop" et qui ne savent pas le dire. A l’inverse, ceux qui doivent dire "allez" pour signifier qu’ils doivent continuer, et par conséquent qui sont conduits à décider à intervalles réguliers de poursuivre ou non le jeu, sont ceux qui perdent le moins d’argent. »

Le boom de la téléphonie mobile a, par ailleurs, confirmé un autre phénomène : l’importance que revêt le sentiment de liberté dans nos comportements d’achat. Si une économie de type soviétique avait imposé à chaque "camarade" l’obligation d’acquérir, pour 100 francs par mois, un forfait Olaïev qu’il s’engageait à utiliser deux heures par mois, elle n’en aurait probablement pas vendu plus : « dans les très nombreuses expériences où les chercheurs opposent une situation de libre choix (fort sentiment de liberté) à une situation de contrainte (faible sentiment de liberté) on constate qu’il n’y a que très peu de différence - lorsqu’il y en a - pour ce qui est des comportements réalisés ».

Pourquoi un sujet libre se comporte-t-il exactement comme un sujet contraint ? Le mystère est presque entier. Le manipulateur a beau rappeler sans cesse au consommateur qu’il est libre d’acheter ou non ses merveilleux produits, celui-ci sait très bien ce que le manipulateur attend de lui. Et, curieusement, il s’y plie. « Il faut donc admettre qu’il existe dans de telles situations des déterminants plus puissants, et ces déterminants sont à rechercher dans la relation de pouvoir qui lie [le manipulateur] et les sujets. »

Ce sentiment de liberté, notent également Beauvois et Joule, joue un rôle primordial dans les phénomènes de persévération des décisions : l’individu qui a pris sa décision sous la contrainte se sentira nettement moins engagé par son acte que celui qui l’a prise "librement". Un phénomène qu’intègrent très bien les nouvelles formes de management : « on utilise la technique de décision pour amener les travailleurs à décider, en toute liberté, d’émettre des comportements qui de toutes façons étaient requis ». Sachant qu’ils remettront beaucoup plus difficilement en cause cette décision (qu’ils ont prise "librement") que si elle leur avait été imposée par leur hiérarchie.

Si cette théorie et ses multiples implications vous intéressent, je ne peux que vous conseiller la lecture du "Petit traité", un bouquin passionnant, et souvent drôle. Vous y découvrirez aussi les petites manipulations quotidiennes (les techniques d’amorçage, de pied dans la porte, de porte au nez). Les comprendre, c’est aussi savoir s’en défendre.


"Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens", de R.V. Joule et J.L. Beauvois, Presses Universitaires de Grenoble, 1987, 85 francs.

Pierre Lazuly