Pierre Lavau ?


A mon grand embarras, j'ai du mal à répondre avec la précision requise pour Michel Rocard, sur la fin de Pierre Lavau, mon plus jeune oncle paternel.
Pierre était né en 1928 et était le plus jeune de la fratrie.
Décédé de leucémie, vers 1993 (à préciser). Sa troisième épouse était Dominique Hurel.

Voici au moins des éléments retrouvés sur le Net, souvent bien plus précis que mes propres souvenirs.

L'ORSTOM, devenu IRD :
https://www.ird.fr/l-ird/historique/les-presidents
Pierre Lavau (1982 - 1986)
© IRD / cliché Fontaine Leduc Pierre Lavau, président du Conseil d'Administration de 1982 à 1986


Un article de lui sur Le Monde Diplomatique :
http://www.monde-diplomatique.fr/1985/11/LAVAU/38885
Le monde diplomatique

Une coopération scientifique avec le tiers-monde

par Pierre Lavau, novembre 1985

CRÉÉ au lendemain de la dernière guerre mondiale, l’Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération (ORSTOM) est le seul organisme public de recherche en France dont le champ d’investigation s’étende à l’ensemble des domaines de la science touchant au développement, qu’ils soient économiques, sociaux ou culturels. Pour ce faire, il mène ses recherches fondamentales et leurs applications principalement dans les régions tropicales, avec des points d’appui en métropole.

A la différence du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), du Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) ou de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER) - qui sont des établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), - l’ORSTOM a, depuis 1984, le statut d’établissement public à caractère scientifique et technique (EPSI), au même titre que le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ou l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Il est, de ce fait, presque exclusivement financé par le budget de l’Etat. Sa mission consiste à contribuer aux recherches scientifiques que s’efforcent de mettre en oeuvre, avec des moyens très inégaux selon les cas, les pays en voie de développement.

A ce titre, l’ORSTOM est l’un des instruments de la politique extérieure de la France, au sens où elle entend tisser des liens de solidarité entre le Nord et le Sud, dans une perspective de codéveloppement qui soit porteuse d’un avenir moins chaotique à l’horizon de l’an 2000. Parce que la recherche scientifique est aujourd’hui universellement perçue comme un levier majeur du développement, la coopération dans ce domaine avec les jeunes nations du « tiers-monde » a été inscrite parmi les programmes prioritaires dans la première loi d’orientation et de programmation de la recherche (15 juillet 1982). Cette priorité a été réaffirmée dans la seconde loi triennale adoptée cette année pour la période de 1986 à 1988. Par sa nature même, l’ORSTOM met son réseau d’activités et de partenaires à travers le monde au service de l’ensemble de la communauté scientifique française.

Les seules forces de l’ORSTOM et du CIRAD - les deux organismes spécialisés dans les régions chaudes, dont les effectifs réunis de chercheurs sont de l’ordre de 3 000 personnes - ne suffiraient pas à répondre aux besoins de tous les pays du tiers-monde qui souhaitent engager ou développer des collaborations avec la recherche française. Pour mobiliser les moyens des autres organismes scientifiques et des universités, des accords ont été conclus ces dernières années avec le CNRS, l’IFREMER, le BRGM, le Muséum d’histoire naturelle, le ministère de l’éducation nationale et de nombreuses universités, grâce auxquels des concertations s’organisent et visent à déboucher sur des programmes conjoints avec des partenaires africains, latino-américains, plus rarement d’Asie.

Un mouvement d’élargissement, de diversification, de redéploiement du réseau des coopérations de l’ORSTOM, encore trop marqué par l’origine coloniale de ses premières implantations hors de France, a été largement amorcé à partir des années 60, en direction du Brésil surtout et d’autres pays de l’Amérique latine comme l’Équateur, la Bolivie, le Mexique. Après les crises qui ont accompagné parfois la décolonisation des pays d’ancrage de l’ORSTOM, des relations se renouent, mais cette fois avec des partenaires nationaux qui se sont construit leurs outils de recherche, comme au Cameroun, au Vietnam, à Madagascar, au Maroc. Avec l’Egypte aussi se sont engagés des premiers programmes cette année.

Trop longtemps absent en Asie, l’ORSTOM a commencé à constituer des premières équipes en Indonésie vers 1978, associées aux études conduites sur les terres de Kalimantan, où sont orientées les migrations en provenance de Java ou de Bali. Sur ce premier noyau se greffent des activités d’enseignement, de formation de pédologues à Jogjakarta, puis des collaborations dans le domaine de la géologie marine et des pêches. En concertation avec l’UNITAR (Institut des Nations unies pour la formation et la recherche), en janvier 1984, un séminaire à Bangkok a permis d’amorcer des relations avec les responsables de nombreux instituts asiatiques : ils sont en train de déboucher sur divers programmes en cours de négociation en Inde et en Thaïlande.

Les laboratoires bien équipés de Papeete et, surtout, de Nouméa donnent à l’ORSTOM la possibilité de prendre une part active aux programmes scientifiques intéressant les pays du Pacifique. Les vicissitudes de la conjoncture politique, dans cette partie du monde comme ailleurs, n’ont pas empêché l’Institut de maintenir une coopération avec le Vanuatu après l’indépendance de ce pays en 1980. Elles ne devraient pas faire obstacle à des participations avec les pays dits du Forum du Pacifique, notamment dans le cadre du Pacific Island Development Program, qui, centré sur l’East-West Center à Hawaï, est assurément dominé par les influences américaine, australienne et néo-zélandaise.

Ce redéploiement patient de l’ORSTOM autour de la planète et, avec lui, de la recherche française, répond à la nécessité de s’adapter aux transformations politiques, économiques et culturelles du monde en voie de développement ; de renouveler ses thématiques au contact d’expériences nationales multiples et riches de leurs traditions particulières dont procède leur créativité. Porteurs et colporteurs des savoirs accumulés sur le terrain, attentifs à décerner les dérives dangereuses dans les techniques mises en oeuvre ici ou là par les facteurs de déstabilisation qu’elles recèlent (en forêt amazonienne notamment), les chercheurs de l’ORSTOM sont en mesure d’apporter, dans l’approche multidisciplinaire qui leur est propre, de précieux éléments aux planificateurs et aux responsables politiques du développement.

A ces derniers, et à eux seuls, reviennent les choix qui marquent une stratégie du développement. Les « Orstomiens », qui ont forgé leur expérience aux quatre coins du monde, savent qu’il n’y a pas une , mais des stratégies de développement possibles, du reste concurrentes à travers le monde. Pas plus qu’il n’y a une vérité scientifique dans les lectures du réel effectuées par les sciences de l’homme et par bien des sciences « dures ». De même savent-ils que, entre les stratégies affichées et ce qui s’observe, entre les objectifs planifiés et les adaptations des acteurs et groupes sociaux aux politiques qui les gouvernent, il y a matière à interrogations et place pour de nouveaux espaces sur lesquels faire porter les outils scientifiques des études comparatives.

La recherche en coopération relève d’une grande ambition humaine, qui implique modestie et persévérance : de longs cheminements sont nécessaires à la construction des équipes et des réseaux entre lesquels s’affermissent progressivement la confiance, la crédibilité réciproque, le rodage des méthodes de travail et des mises en commun des moyens. Pour porter des fruits, elle a besoin de continuité et de perspectives à long terme. Elle ne se situe pas dans les espaces de temps où la conjoncture (économique, politique, budgétaire) pourrait inspirer le désir de lui imprimer des réorientations fréquentes et des dislocations d’équipes. La seule ligne qu’il soit légitime d’attendre des chercheurs en coopération est celle de la fidélité à la rigueur scientifique, au service des sociétés qui ont besoin des apports de la recherche.

Pierre Lavau

Président de l’ORSTOM.

Fin de citation.


l'IRD à Montpellier :
http://www.france-sud.ird.fr/l-ird-france-sud/historique

Là sur la photo on ne voit que la tignasse de Pierre.

© Alaux Pose de la première pierre du centre ORSTOM (devenu IRD, Institut de recherche pour le développement en 1999) de Montpellier le 19 septembre 1985



Historique du Centre IRD de Montpellier

L'Institut de recherche pour le développement (IRD) devient établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) après l'adoption de la loi d'orientation et de programmation de
la recherche de 1982.
Des priorités scientifiques sont définies et des missions de programmation sont entreprises.
Les instruments de travail en France et à l'étranger sont modernisés.

En France, le choix se porte sur Montpellier

Le Centre de Montpellier vient complèter un pôle existant riche d'établissements de recherche et d'enseignement supérieur à vocation tropicale et méditerranéenne. Ce pôle s'organise autour d'une structure régionale baptisée Agropolis et dont l'Institut est l'un des fondateurs.

Des dates majeures

Une implantation dont les projets scientifiques sont orientés vers

Deux pôles techniques

Treize laboratoires spécialisés, répartis en deux domaines

Des équipes de l'Institut accueillies chez les partenaires

Le CNRS, le Cirad, la Maison de la Géographie, la faculté de Pharmacie...

Fin de citation.

Dans le recueil "Parcours de recherche à Madagascar" cet extrait :
ORSTOM à Madagascar