Ces ruses pour compromettre des milliers de scientifiques naïfs
Ceux qui ont lu ou vu la pièce de Brecht "La résistible ascension d'Arturo Ui"
entendent immédiatement la ressemblance entre les menaces adressées à
certains scientifiques, et celles adressées par Ui aux travailleurs :
"Le travailleur a toute ma sympathie,
pris en particulier. Ce n'est que s'il se ligue, et prétend avoir son
mot à dire sur des choses dont il ne comprend rien, comme les profits,
que je lui dis : Halte-là camarade ! Pas d'erreur ! Si tu es un
travailleur, c'est donc que tu travailles. Mais si tu fais grève et ne
travailles plus, alors tu n'es plus un travailleur, mais un individu
dangereux, et je dois passer aux actes !"
On comparera avec les menaces écrites par Marc Dubois (sous le pseudo de "Mad") à celui qu'il soupçonne d'être Sylvain Delzon : http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,61332.0.html.
Soit en clair "Halte-là camarade !
Pas d'erreur ! Si
tu émarges aux fonds R.C.A., et co-signes un article favorable au
R.C.A., c'est donc que tu milites pour nous sans relâche. Mais si tu
fais
grève et exprimes un début de doute, alors tu n'es plus un militant
responsable, mais un traître dangereux et irresponsable, et je dois
passer aux actes : te dénoncer à la bureaucratie du CNRS et te faire
couper les crédits !"
Que l'on regarde la fraude à « 70 % des arbres menacés par le changement climatique » ou la fraude à « acidification des océans »,
ou d'autres fraudes de même origine (l'IPCC et ses affidés), partout la
grande majorité des chercheurs signataires semblaient parfaitement
inconscients des énormités auxquelles ils contribuent. Et de fait, on
voit qu'il a été employé sur eux les mêmes ruses que celles employés
par Wishwa Jit Gupta pour compromettre 124 paléontologistes comme
co-signataires de ses fraudes sur l'origine de fossiles.
Gupta achetait des fossiles dans une boutique (cas le plus fréquent),
ou les volait dans un autre laboratoire, ou se les faisait donner par
un collègue, puis prétendait les avoir trouvés dans des coins
impossibles de l'Himalaya ; comme par hasard il s'agissait de zones
militaires, où personne ne pouvait aller pour vérifier. Il demandait
alors à un spécialiste de cette famille de fossiles, de l'aider à
l'identifier et le décrire, en échange de l'honneur de co-signer...
Durant vingt-cinq ans, la stratigraphie de l'Himalaya a reposé sur les
fraudes de Gupta, aussi on peut tout jeter et reprendre à zéro, sans
lui.
La même division administrative et technique du travail que pour
alimenter les camps de la mort. Sans locomotive ni mécanicien et
chauffeur sur la locomotive, pas de trains de la mort, mais quelle est
la responsabilité criminelle de ces deux cheminots ? Les maçons qui ont
édifié les chambres de mort et les crématoires, quelle est leur
responsabilité criminelle ? Et pourtant l'usine de mort a eu besoin
d'eux.
Parmi les signataires de centaines d'articles qui au final construisent
un monstrueux canular pour une propagande hégémonique, on va trouver
tous les intergrades entre le militant pur, le naïf pur, et le
corruptible parce qu'il n'a trouvé aucun autre moyen pour faire
bouillir la marmite. On leur fait co-signer des articles dont le titre
et le résumé tiennent le « réchauffement climatique » futur pour un fait acquis, ou la prétendue « acidification des océans »
pour acquise, cela dans les conditions géochimiquement impossibles, dictées
par le lobby carbocentriste, et on les fait contribuer pour leur
spécialité sur les conséquences éventuelles sur la cavitation dans les
troncs des arbres ou sur les larves de récif. Voilà qui suffit à duper les
lecteurs inattentifs et superficiels. Cela suffit à alimenter l'usine à bobards.
J'ai déjà pris l'exemple d'un texte militant standard : http://fr.wikipedia.org/wiki/Acidification_des_oc%C3%A9ans
La bibliographie est longue et impressionnante. Toutefois un grand
nombre d'entre elles ne se consacrent qu'à la proposition
conditionnelle : "Si l'eau est tout
d'un coup plus acide (à court terme, quelques semaines), sans que rien
d'autre ne change, alors il en résultera telle conséquence biologique
(à court terme aussi)". Sauf que la conditionnelle ne repose que sur l'hypothétique "Il a été estimé que...",
d'origine GIEC, que ce spécialiste de telle biologie (l'olfaction de
telles larves, par exemple) est bien incapable de vérifier.
Sauf aussi que les conséquences d'une éventuelle augmentation de la saturation de la mer en CO2
par voie atmosphérique impliquent aussi une forte augmentation de la
corrosion chimique des continents, et par conséquent une plus forte
charge minérale en cations dans l'eau des rivières puis dans l'eau de
mer de surface, donc davantage de précipitations de carbonates de
calcium et de magnésium, laquelle n'est pas du tout reproduite dans ces
expériences de laboratoire dictées par le lobby IPCC : tous ont
augmenté la charge en anions carbonate, sans augmenter la charge en
cations alcalins et alcalino-terreux. Et ils le savent, ces
biologistes, que les conditions imposées sont géologiquement
impossibles, donc irréalistes ? Bah non, ils sont spécialistes, pas
géologues ni géochimistes ni hydrologues ni pédologues. Ils se
contentent de faire confiance à des collègues et surtout à leurs chefs,
qui font confiance aux chefs politiques des chefs, sans se douter qu'il
y a des ripoux au sommet.
Nous avons retrouvé là un des symptômes des fausses sciences, tels que répertoriés par Mario Bunge
: elles sont isolées, leurs prétentions sont incompatibles avec les
résultats obtenus ailleurs, dans des sciences plus mûres, mieux
vérifiées. La pseudoscience de l' « acidification des océans
» est contradictoire avec les données géochimiques de l'érosion des
continents, et leur preuves géologiques abondantes. Contradictoire
aussi avec les nombreuses preuves de l'adaptation au fil des âges, de
très nombreuses populations marines et côtières, aux fluctuations qui
se sont succédées dans leur milieu, que ce soient des éruptions
volcaniques, aériennes ou sous-marines, ou des changements de volumes
de mousson, ouvertures ou fermetures de mers, etc. en quelques
générations l'adaptation est faite, ce que les expériences de labo
censées faire autorité sur la plèbe, négligent comme par hasard. Ces
expériences de labo négligent toute profondeur dans le temps.
Un carbocentriste agressif pourrait arguer sur les constantes de temps
: les continents ne reçoivent qu'une fraction des précipitations
totales, le complément retombe directement à la mer sans occasions de
capturer des cations. De plus, celles des précipitations qui tombent en
neige, ne fondent qu'en temps différé, quelques mois plus tard pour nos
montagnes, voire quelques siècles pour les gros glaciers, ou
millénaires pour l'inlandsis antarctique et grønlandais - qui reçoivent
en fait fort peu de précipitations. Il en résulte qu'il y aura un
retard à l'équilibre marin, en défaveur des cations, qui va prendre le
temps de trois ou quatre rotations des eaux douces continentales. Soit
un ordre de grandeur de cinq ou six ans de retard, et le résultat sera
fort faible en déséquilibre réel, à la vitesse où les changements
atmosphériques peuvent se produire.
A la place des campagnes de mesures inexistantes, qui pourraient
démontrer que cette prétendue acidification existerait, on a des
modélisation informatiques, sur des hypothèses farfelues que j'ai déjà listées
: on omet tout ce qui est apports et exports d'anions et cations,
solides et précipités échangés entre l'océan, les fonds et les
continents. Modélisations sans aucune valeur donc. Sans aucune valeur
scientifique, certes, mais à l'efficacité politique garantie, vu le
niveau d'ignorance où stagnent le grand public et ses élus politiciens.
Pourquoi ils ne répondront jamais, ne parleront jamais :
Nous avons déjà abordé la question du militantisme carbocentriste de la revue Nature, et de sa participation à la fraude à « 70 % des arbres menacés par le changement climatique ».
Deux des chercheurs ainsi compromis sont français, et le restant de
leur oeuvre témoigne qu'ils sont d'excellents spécialistes de la
conduction de la sève montante dans les troncs des arbres : Sylvain
Delzon, Hervé Cochard. Une lettre ouverte
a été adressée à Sylvain Delzon, qui n'a jamais répondu. Celle pour
Hervé Cochard n'est pas encore rédigée, mais on peut déjà gager qu'il
ne répondra jamais non plus.
Un détour par le Lycée Fauriel à Saint-Etienne pour comprendre comment
fonctionnent les complicités involontaires de forfaits très volontaires.
En 2002, la spécialité de psychologie développementale à Lyon II était
alors dirigée par Dominique Ginet, et une unité de licence portait sur
l'enseignement. Nous devions faire nos stages dans un établissement
d'enseignement du Secondaire, lycée ou collège, ou enseignements
spécialisés pour handicapés mentaux. Cette jeune fille fit le sien au
lycée dont elle provenait : le lycée Fauriel (lycée de la bourgeoisie stéphanoise
huppée), qui se vantait d'un taux de réussite fabuleux au Bac. Bientôt
vint l'information : chacun à Fauriel savait comment était obtenu ce
taux merveilleux. Tous les adolescents qui s'annonçaient comme "à problèmes" ou comme médiocres sur le plan scolaire, donc susceptibles de faire baisser la moyenne, étaient évincés
à temps. Tout le monde à l'intérieur de Fauriel, et très certainement
aussi au Rectorat d'Académie, savait que Fauriel, lycée de la
bourgeoisie huppée, était délibérément hors la loi. Se posa alors le
problème de mentionner ou de taire ce fait dans son rapport de stage.
Dominique Ginet réfléchit à haute voix devant nous : Si vous mentionnez
la réalité, alors pendant au moins quinze ans, aucun stagiaire de Lyon
2 n'entrera plus à Fauriel. Sachant ces représailles, le professeur
conseilla à la jeune fille de se taire, au moins par écrit. Ce qu'elle
fit probablement. Mais on laissa quand même courir la rumeur orale,
afin que le Rectorat et l'inspecteur d'Académie eussent de moins en
moins d'excuses pour continuer de couvrir le forfait.
Subtil, Sylvain Delzon avait déjà allumé des contre-feux ; une
interview existait sur son site, où il exprimait des réserves
scientifiques et des doutes méthodologiques, absents de l'article paru
dans Nature. Subtil mais prudent : la vidéo et toutes ses réserves ont
disparu depuis. Je crains de n'en pas avoir pris la copie à temps.
Le problème reste posé, de la dynamique qui mène à des conclusions
frauduleuses, conformes aux attentes de la bureaucratie qui règne au
sommet de la direction des recherches - le CNRS pour la France - à
partir de travaux qui furent pourtant correctement menés, et dont le
contenu hors conclusion et hors résumé, demeurent scientifiquement
utilisables.
Nous avions déjà étudié le cas http://herve.cochard.free.fr/pdf/Vaz-et-al-2012.pdf
Vaz M, Cochard H, Gazarini L, Graça J, Chaves MM, Pereira JS 2012.
Cork oak (Quercus suber L.) seedlings acclimate to elevated CO2 :
Photosynthesis, Growth, Wood Anatomy and Hydraulic Conductivity. Trees,
Structure and Function 26:1145–1157
Où l'on peut faire le résumé du résumé : « Avec l'aide d'un doublement en CO2 atmosphérique, les pousses de chêne-liège ne tirent pas une résistance accrue aux sécheresses, donc ça n'apporte rien. »
Toutefois, une lecture attentive des tableaux de résultats alimente une
toute autre conclusion, extrêmement favorable aux effets du dioxyde de
carbone sur la pousse des jeunes plants ; la conclusion officielle est
un plaqué contrafactuel, qui ne correspond à aucune réalité. Mais
que se passe-t-il donc dans la tête de Vaz et de ses co-signataires ?
Là aussi, la conclusion en direction du long terme est violemment
fallacieuse, puisqu'omettant de prendre en compte et l'ombrage apporté
par les feuillages plus abondants des jeunes pousses (d'où moindre
évaporation perdue par le seul sol dénudé, au détriment des
évaporateurs vivants que sont les arbres) et la plus grande abondance
de l'horizon litière, puis des horizons humifères dans le profil du sol
forestier. Evidemment, cela impose de changer la maille temporelle
d'analyse du phénomène, ce que ces spécialistes d'un seul détail ne sont
pas accoutumés à faire. Alors que de jongler avec les mailles d'analyse
temporelle est familier à d'autres métiers tels que la géologie, la
pédologie, la paléontologie végétale autant qu'animale. Le grand public
est étranger aux choix judicieux de la maille temporelle d'analyse,
chaque individu ramenant tout à l'aune de sa propre biographie, ce qui
rend nombre d'entre eux vulnérables aux sophismes des militants
créationnistes. Il faut tout le talent et la culture encyclopédique
d'un Richard Dawkins pour les ramener aux réalités de l'évolution
biologique et de ses temps propres.
C'est cette tragique absence de culture scientifique générale qui
rend le grand public si malléable au martèlement publicitaire
carbocentriste par tous les media orientés grand public. Media aux
ordres...