La guerre sexiste est une guerre civile comme les autres.

Ayant exercé des responsabilités politiques et militaires durant les guerres de religion, Montaigne concluait que les mobiles religieux étaient complètement secondaires, et n'étaient que le prétexte et l'occasion offerts aux moins scrupuleux pour servir leurs propres intérêts et vices, par le crime et le pillage. Correspondant de guerre en Union Soviétique pendant la guerre civile de 1918, Joseph Kessel a conté la rencontre avec un chef cosaque devenu brigand pour le compte de son pillage personnel : il possédait un train entier d'oeuvres d'art pillées. Ce récit figure dans son livre "Tous n'étaient pas des anges".

Comme toutes les autres guerres civiles, la guerre sexiste a pour but de produire des morts et des mutilés, afin de rafler tous leurs biens, et de s’assurer de la totalité des pouvoirs.

Comme toutes les autres guerres, la guerre sexiste interpelle le théoricien réfugié dans sa tour d’ivoire, et l’expose à murmurer au soir de sa vie : « J’ai passé ma vie à écouter le tic-tac des horloges, dans une maison qui flambe ». Comme Albert Einstein après la destruction d’Hiroshima.

Empruntons cette confidence à J....... B...., de la Croix Rouge Internationale :
« … et j’ai très vite compris que pour continuer ma route dans l’humanitaire, il fallait que je m’endurcisse. La période la plus difficile pour moi fut celle du Rwanda. Les massacres étaient monstrueux, les photos qui nous arrivaient insoutenables, les récits atroces. J’ai vu des chirurgiens rentrer à Genève et pleurer comme des enfants tant leur souffrance était intense, souffrance du fameux sentiment d’impuissance qui nous touche tous, souffrance d’avoir dû choisir entre deux celui qui allait vivre, par manque de temps, de personnel. Je ne peux oublier ces trente scouts qui furent égorgés les uns après les autres parce qu’ils refusaient de dénoncer les volontaires de la Croix Rouge, je voyais ces jeunes de treize à quatorze ans attendre leur tour en regardant leurs camarades mourir dans d’atroces souffrances, encore aujourd’hui je garde ces images. Des souvenirs comme ceux-ci, j’en ai plein la tête. … »

Comme toutes les autres guerres civiles, la guerre sexiste est un pavillon très complaisant pour le sadisme et la rapacité de nombreu(x/ses) criminel(le)s de droit commun, à qui elle assure l’impunité.

Comme toutes les autres guerres civiles, la guerre sexiste corrompt les institutions, et asservit les services de l’état et de la société à ses buts de guerre.

Comme toutes les autres guerres civiles, la guerre sexiste se prépare et s’absout d’avance par des propagandes de haine et de calomnies, afin de ravaler au rang d’infra-humains, ceux qu’elle projette de détruire.

Comme toutes les autres guerres civiles, la guerre sexiste est d’abord au service de la rapacité, et de l’organisation paranoïaque et perverse de ses seigneur(e)s de guerre. Ses deux principales particularités sont que le brigandage qu'elle favorise est un brigandage conjugal et familial avant tout, et que cette guerre dispose du plus gros du conglomérat judiciaire comme complices et profiteurs discrets. Cette dernière particularité était déjà présente dans la Sainte Inquisition sous les rois Très-Catholiques, mais alors c'était de par la volonté royale d'avoir des terroristes assis à son service, pour terroriser ses sujets. La Sainte Inquisition et les rois d'Espagne ne corrompaient ainsi qu'une petite population de magistrats, fonctionnaires, et leurs délateurs stipendiés. La guerre sexiste moderne fait beaucoup mieux dans son recrutement de complices, car chaque magistrat est surveillé et cornaqué en moyenne par six avocats, qui chacun ont le plus vif intérêt pécuniaire à encourager le brigandage familial, et à s'entendre entre eux à ce sujet, afin que ce fromage rapporte le plus possible à leur Honorable Monopole.

Outre les cadavres, comme toutes les autres guerres civiles, la guerre sexiste multiplie les endommagements psychiques à long terme, moins visibles que les mutilations physiques, mais pas moins dramatiques, pas moins monstrueux.

Comme toutes les autres guerres civiles, la guerre sexiste est d’abord une guerre aux enfants, et c’est ce qu’elle tient le plus à camoufler. Parce que ses cheffes et ses militantes font d’abord la guerre à leur propre enfance, soit à leur propre impuissance quand elles étaient maltraitées, soit à leur culpabilité d'avoir longuement maltraité un frère ou un père. Comme dans toutes les autres guerres civiles, ils/elles projettent à l’extérieur des persécutions qu’ils/elles ont stockées tout au fond de leur mémoire, et dont ils/elles tiennent par dessus tout à ne rien savoir et à ne rien comprendre. Je parle là non seulement des persécutions subies par l'enfant, mais aussi des persécutions perpétrées par l'enfant, à titre d'aide-bourreau d'un de leurs parents, recruté par un grand-parent, une tante ou un oncle, ou l'autre parent, ou comme aide-bourreau d'un frère ou d'une soeur.

Comme toutes les autres guerres civiles, la guerre sexiste est une guerre contre l’humanité, contre la culture, contre l’intelligence.

Comme toutes les autres guerres civiles, la guerre sexiste est une guerre pour l’appauvrissement culturel drastique, pour l’éradication de tout ce que ses chefs/cheffes ne comprennent pas, et ne dominent pas.

Et vous ? Vous êtes pour ou contre la guerre ?

Là où la guerre sexiste est originale, comparée aux autres guerres civiles, c’est qu’elle s’attaque en priorité à la filiation de chaque enfant. Tout enfant doit s’estimer heureux d’être amputé de toute la moitié mâle de son ascendance. En obéissance aux buts suprêmes de la guerre sexiste, nos enfants sont contraints de s’amputer de la majeure partie de leur mémoire biographique, ainsi que de la totalité des habiletés et compétences qu’ils avaient eu le tort d’apprendre de celui de leurs parents qui avait le tort d’être un mâle.

En cela, elle se rapproche assez des guerres de religion, et plus encore des guerres que la secte mène contre le restant du monde (quelle secte ? Qu’importe… Il n’y en a pas une pour racheter les autres) : chez les enfants qui y sont soumis, elle détruit le sentiment même de soi, avec raffinement dans la destruction systématique.

Et vous ? Vous êtes pour ou contre la guerre ?

En tant que père de ces enfants là, voyez-vous, je suis contre.

Et en tant que clinicien, à votre avis, dois-je être cour ou pontre, ou ni l’un ni l’autre, bien au contraire ?

Oh ! Ma question est purement théorique, voyez-vous…

J’aimerais bien habiter en Théorie, car en Théorie, dit-on, tout va bien.

-- Jacques Lavau
http://jacques.lavau.deonto-ethique.eu/

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