La dépression majeure, un objectif de tortionnaires raffinés

La genèse des dépressifs profonds n'est qu'un cas particulier de la règle générale : Bafouer ses devoirs de loyauté générationnelle est un moyen extrêmement sûr pour produire des endommagements à long terme.

Nous allons rassembler cinq sources d'information et les combiner en une seule synthèse :

1 - Les résultats neurologiques expérimentaux : fort ralentissement des réactions, au point que pour le neurologue, c'est à présent le critère objectif. Chaque syllabe, chaque geste sont sous la menace des prochaines représailles contre le crime d'exister ; le système nerveux du réprimé prend le temps d'évaluer le risque pour chaque geste, pour chaque syllabe qu'il tente de prononcer.D'où le bégaiement qui souvent reste là jusqu'au bout. D'où aussi les innombrables inhibitions qui pèsent sur chaque geste et initiative, et grèvent lourdement les temps de réalisation.

2 - L'œuvre de Françoise Sironi, qui nous explique comment retracer l'intentionnalité du bourreau à travers la souffrance et la destruction actuelle de sa victime. Et comment contrer point par point cette intentionnalité tortionnaire.
http://deonto-famille.info/index.php?topic=38.0
http://www.ethnopsychiatrie.net/actu/collegedeF.htm

3 - L'œuvre de Carmen Campo et Juan Luis Linares : Psychothérapie des états dépressifs (ESF).
http://www.esf-editeur.fr/psy/boutique/e-docs/00/00/01/D0/document_livre.md
http://www.paternet.net/salon/forum/post-14705.html Lien mort : Paternet n'existe plus.
http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=CTF&ID_NUMPUBLIE=CTF_030&ID_ARTICLE=CTF_030_0162
ou http://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_REVUE=CTF&ID_NUMPUBLIE=CTF_030&ID_ARTICLE=CTF_030_0162

Selon leur description de la fabrication du futur dépressif majeur, là, le couple conjugal est relativement uni - contrairement au couple fabricant de schizophrène. Sauf qu'il ne laisse jamais de place aux besoins affectifs de l'enfant. L'enfant est de trop, il est rejeté en marge, et est dressé à être constamment dévoué au parent le plus demandant, ou à sa fratrie. Il se dévoue sans compter, dans l'espoir que sa demande d'amour parental sera satisfaite un jour. C'est donc pour le restant de ses jours une bonne poire facile à exploiter. Y compris dans son ménage...

L'épisode dépressif majeur survient quand cet enfant dressé à toujours donner sans recevoir, et sans jamais avoir le droit d'exister pour lui-même, prend conscience, non, prend pré-conscience que cet amour parental qu'il a acheté toute sa vie au prix d'un dévouement incessant, il ne l'obtiendra jamais.

Un dépressif majeur reste généralement en couple stable. Il a tellement d'attentes affectives à combler, et il/elle est tellement rempli(e) d'espoirs !

Les thérapeutes qui traitent la famille entière remarquent bientôt que l'interaction conjugale et familiale est sur le mode complémentaire. Le conjoint joue le rôle du personnage fort, qui "n'a pas de problèmes", et qui s'assure constamment que le dépressif reste bien tout au fond de sa position basse, si chouette à exploiter. Dès que le dépressif sort de son gouffre de désespoir au long cours, et commence à s'affirmer, à exprimer ses besoins propres, la réaction devient violente pour le disqualifier et le faire replonger...

La  pression est le contraire de l'expression.


Note de lecture par Edith Goldbeter :

Citation
Avec sa collègue Carmen qui est son adjointe et une équipe faite de personnalités variées et intéressantes, Juan Luis Linares a formé des générations de thérapeutes familiaux au sein de l'École de thérapie familiale de l’Hôpital de la Santa Cruz y San Pablo, magnifique bâtiment relevant du style art nouveau de Barcelone. Chef de l’Unité de Psychothérapie du même hôpital, là aussi secondée par Carmen Campo, il a publié déjà de nombreux ouvrages en espagnols, celui-ci étant le premier qui est traduit en français.

Dans cet ouvrage, les auteurs abordent les patients dépressifs, « emblématiques » de la psychiatrie d’aujourd’hui (cf. Linares, 1998). Bien peu d’auteurs européens ont abordé jusqu’ici de manière aussi approfondie et avec une telle rigueur l’aspect systémique de problématiques dites psychiatriques.

Après un bref historique des classifications nosographiques des différents troubles dépressifs et des modèles de psychothérapie associés, ils situent les éléments relationnels qui vont constituer ensuite de thème central de l’ouvrage : deux champs relationnels leurs paraissent essentiels à explorer pour mieux appréhender les troubles dépressifs : celui de la « parentalité » – type de relation qu’a vécu le dépressif avec ses parents dans sa famille d’origine, dans son enfance et maintenant – et celui de la « conjugalité » – relation du dépressif avec son conjoint.

En étudiant les caractéristiques des champs relationnels de leurs patients dépressifs, les auteurs constatent qu’elles sont différentes selon le type de trouble de l’humeur présenté par leurs patients – la dysthymie et la dépression majeure. Ils excluent de cette étude les troubles bipolaires qui leur paraissent présenter des aspects spécifiques et dont ils n’ont pu réunir un échantillon de grandeur comparable à ceux des deux autres catégories.

Dans deux chapitres fort détaillés, les auteurs décrivent les caractéristiques de l’univers relationnel et du vécu des déprimés majeurs et des dysthymiques. Ces modélisations seront chaque fois illustrées ensuite à l’aide d’un cas montrant en même temps la démarche thérapeutique poursuivie.

L’ouvrage se clôture sur une série de chapitres analysant les options thérapeutiques pouvant être utilisées avec les familles des patients présentant les deux types d’états dépressifs.

Ce livre aidera les praticiens, en particulier ceux qui exercent une pratique dans le champ de la psychiatrie, à sortir de l’enfermement du diagnostic sans en ignorer pour autant les composantes, pour s’intéresser à l’univers relationnel (et transgénérationnel) de patients parfois traités trop rapidement uniquement par antidépresseurs.
 

Il suffit de changer quelques mots dans l'article historique de Harold Searles, The effort to drive the other person crazy, de 1959, traduit chez Gallimard dans le recueil qui porte le titre de l'article, L'effort pour rendre l'autre fou, pour retrouver une description assez précise des stratégies familiales pour faire de son enfant un dépressif profond, et pour maintenir son conjoint, ou sa sœur, ou son frère, dans le désespoir, l'aboulie, l'apragmatisme. En clair, pour l'éliminer en pratique, sans courir le risque de passer en cour d'assises. Paul Racamier, dans Les schizophrènes, avait résumé ces procédés pour rendre fou :

- Obliger la victime à être simultanément dans deux états psychiques incompatibles.

- Simultanément séduction narcissique, et attaque du narcissisme primaire antoedipien, constitution d'une symbiose anachronique entre le parent et l'enfant, dans l'omnipotence mutuelle. Empêchement de la constitution de l'oedipe, et encore plus empêchement de la constitution de l'identité sexuée, des compétences en rituels de sélection et séduction, et des compétences territoriales.

- Dénier les perceptions correctes qu'a l'enfant, mais qui contrarient la prestance et les illusions de perfection de l'adulte. Exemples : dénier systématiquement que l'eau du bain brûle l'enfant. Accuser de paranoïa un enfant de cinq ans qui se plaint des persécutions.

- Menacer, terrifier : Si tu te sépares de moi, si tu t'autonomises, je deviendrai folle, ou je me suiciderai !
Seul le dernier point est spécifique de la fabrication du futur schizophrène. Les trois premiers procédés sont parfaitement applicables à cette forme de meurtre psychique lent, qu'est la condamnation au schéma de vie dit "dépressif". Le seul point-clé est que le complot contre la personnalité de l'enfant soit compact, sans failles où une résistance pourrait planter un piton salvateur.


4 - L'œuvre de Paul-Claude Racamier, puis de Maurice Hurni et Giovanna Stoll.
Liens :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=7497
http://www.mobbing-zentrale.ch/referat%20hurni-stoll.htm
http://a.pdc.free.fr/article.php3?id_article=35
http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=14901564
http://deonto-famille.info/index.php?topic=17.0
http://info.deonto-famille.org/index.php?topic=79.0
http://forum.doctissimo.fr/psychologie/couples-relations/Femmes-perverses-manipulatrices-sujet-171420-1.htm
à http://forum.doctissimo.fr/psychologie/couples-relations/Femmes-perverses-manipulatrices-sujet-171420-21.htm

Citation
Rappelons qu'incestuel selon P.-C.Racamier « désigne et qualifie ce qui dans la vie psychique individuelle et familiale porte l'empreinte de l'inceste non-fantasmé ».

Rappelons aussi que « l'inceste n'est pas l'oedipe, qu'il en est même le contraire ».

Les familles internes oedipiennes figurent des représentations générationnelles normales où les parents y sont plus âgés et plus grands que les enfants. Ainsi la différenciation des générations, des êtres, des sexes, des morts et des vivants est acquise. Les fantasmes de séduction narcissique et sexuelle co-existent mais la séduction sexuelle prédomine dans le couple. La relation de contenance initiale des partenaires a été vécue de la façon suivante : l'objet maternel a été contenant et a été introjecté comme tel. Les angoisses primitives catastrophiques claustrophobiques (angoisse « du trop serré ») et agoraphobiques (angoisse « du laissé tomber », « du trop lâché ») ne sont pas excessives.

Dans les familles internes antoedipiennes la différenciation générationnelle est mal ou pas acquise. La séduction narcissique est prévalente et la séduction sexuelle se met pathologiquement à son service. Le fantasme d'autoengendrement est sous-jacent à cette organisation psychique. Les enfants et les parents peuvent être à égalité générationnelle : ils ont imaginairement le même âge,ou bien encore, les parents des parents sont imaginés frères et soeurs, et ainsi de suite.

Il peut aussi s'agir d'un renversement générationnel : l'omnipotence infantile est figurée par des parents plus jeunes et plus petits que les enfants ; les enfants sont ainsi les parents des parents. Ici, la différenciation des générations, des êtres, des sexes, des vivants et des morts n'est pas bien acquise et des confusions de tous ordres ont lieu, parfois massivement.

La relation précoce des partenaires a été dominée par une dépendance infantile pathologique à la mère contenante. Tantôt il s'agit d'une dépendance excessive à l'objet, d'une quête frénétique de l'objet, tantôt défensivement contre cette dépendance pathologique s'est constitutée une auto-contenance mégalomaniaque. Cette auto-contenance pathologique est vraisemblablement le terreau du fantasme d'autoengendrement (J.-P. Caillot, 1992).

En prolongation des cas étudiés par Hurni et Stoll, dans un travail personnel antérieur, diffusé en ligne, nous avons étudié les cas d'histrionismes où l'enfant est dressé comme aide-bourreau, comme tyran d'un parent, ou bourreau d'un frère ou d'une sœur, ou d'un grand-parent affaibli. Avec tout les intergrades entre le pôle terroriste, où il y est contraint par la menace, et le pôle histrionique, où l'enfant séduit son parent mobster en chef, par son sadisme. Telle est la catégorie nosographique des pervers histrioniques.
Lien : http://debats.caton-censeur.org/index.php?option=com_content&task=view&id=21&Itemid=45


  5- L'œuvre d'Yvan Boszormenyi-Nagy, bien réexposée par Pierre Michard, qui remet l'éthique et les loyautés au centre de la perspective.
Liens : http://info.deonto-famille.org/index.php?topic=72.0
http://universite.deboeck.com/livre/?GCOI=28011100555230
http://www.cairn.be/article.php?ID_REVUE=CNX&ID_NUMPUBLIE=CNX_085&ID_ARTICLE=CNX_085_0167
Note de lecture par Jean Chami :

Citation
Pierre Michard. La thérapie contextuelle de Boszormenyi-Nagy. Une nouvelle figure de l’enfant dans le champ de la thérapie familiale Bruxelles, De Boeck, 2005,354 p. 

Dans ce livre, Pierre Michard reprend la question du don et du contre-don dans son espace intrafamilial, à partir de l’enseignement du fondateur de la thérapie contextuelle, Yvan Boszormenyi Nagy. Ce livre est à la fois un ouvrage très documenté sur la pensée de ce fondateur, et un cheminement, un « arrimage » de cette pensée au champ thérapeutique, et à celui de la formation des professionnels de l’enfance et de l’éducation.

L’auteur part du constat suivant :

l’enfant est le grand oublié de la question du don. Les grands auteurs qui ont abordé la question du don et de l’échange (Mauss notamment) ont ignoré la problématique du don de l’enfant. Et, lorsqu’elle a été reconnue, on a réduit le rôle de l’enfant à être la cible exclusive du don émanant des adultes.

L’ouvrage tente de faire surgir une nouvelle figure de l’enfant : un enfant capable de prendre des responsabilités, capable de sollicitude envers les adultes dont la souffrance principale est d’être en conflit. Tout le travail clinique d’un projet thérapeutique va consister à reconnaître les efforts de l’enfant pour comprendre le monde familial chaotique dont il est peut-être issu.

La notion de « parentification » a été vulgarisée dans le courant thérapeutique. Il s’agit pour l’auteur, ni de la déplorer, ni de l’encourager, mais de reconnaître l’effort spécifiquement humain de l’enfant, même si cet effort dépasse ses capacités. L’enfant peut donc acquérir par là une étoffe humaine qui mérite considération. Dans le vocabulaire de l’approche contextuelle, cette « grandeur éthique » de l’enfant, pour reprendre l’expression de Ricœur, prend le nom de légitimité, qui devient une nouvelle dimension de l’identité, on pourrait dire : un nouveau noyau de l’identité.

Mais, si l’enfant est bafoué dans son droit de donner, cette légitimité peut basculer dans un droit de vengeance, pour récupérer, soit ce qu’il n’a pas reçu, soit ce qu’on lui a empêché de donner, ce qu’on a refusé de recevoir de lui. Cette légitimité devient alors destructrice.

Ainsi, au long des pages de cet ouvrage passionnant, se dessinent les contours d’une nouvelle clinique, qui n’exclut pas pour autant les autres, psychanalytique notamment, que l’auteur connaît bien pour l’avoir aussi longuement pratiquée. Par exemple, les notions de transfert et de contre-transfert restent pertinentes, même si elles jouent un rôle différent. Cette clinique du don, de l’injustice, du déséquilibre de l’échange, rencontre des réflexions des sociologues et des psychologues : Emmanuel Renault (L’expérience de l’injustice), Nancy Fraser (Qu’est-ce que l’injustice sociale ?) ou Axel Honneth (La lutte pour la reconnaissance).

Une idée forte de ce livre est de montrer que la clinique du trauma, qui prend souvent le devant de la scène aujourd’hui, est d’un autre ordre que la clinique de l’injustice. D’autre part, ce livre tend à constater que l’importance du tissu relationnel intrafamilial ou institutionnel est au moins aussi grande que celle des mécanismes psychiques internes. L’approche contextuelle, définie et exposée dans cet ouvrage, ouvre une nouvelle dimension de la clinique. Elle introduit des concepts majeurs, comme celui de compte relationnel, en lien à la fois avec le désir et la promesse ; comme celui de détresse comptable, source du déséquilibre de l’échange. Un autre concept opératif est celui de conflit de loyauté : toute relation humaine, y compris entre proches, est traversée par la question de la loyauté qu’on peut définir comme une recherche de priorité d’égards. Cette approche amène donc à un constat, une nécessité : de reconstruire une histoire à plusieurs.

Enfin, l’approche contextuelle oriente clairement l’approche thérapeutique du côté d’une éthique humaniste, c’est-à-dire de la sauvegarde de l’humain, du spécifiquement humain : « La thérapie devrait apporter quelque chose à la survie de l’humanité [1]. » Cette fragilité du lien humain sur lequel le thérapeute doit veiller, doit prendre soin [2], est portée par le souci de l’enfant, dans les deux sens du terme : à la fois souci que se fait l’enfant, et souci que le thérapeute doit à l’enfant, comme vecteur et porteur de ce lien d’humanité, blessé, détruit, mais aussi porteur d’une promesse sinon de réparation, du moins de reconnaissance.
 

Et maintenant, réunissons les cinq sources : les aspects de perversité manipulatrice chez la parenté génératrice de dépressifs profonds.

En effet, ce qui frappe profondément l'observateur engagé, c'est l'évolution depuis un simple parasitisme négligent, vers toujours plus de sadisme et de perversité, dans les complots entre parents de dépressifs, voire entre conjoint et parents ou beaux-parents (ou autres coalitions, par exemple un couple mère-fille), pour renfoncer au fond du trou, l'enfant qui tente d'en sortir : leur communion par le sadisme partagé. Pourquoi cette évolution ? Par narcissisme, souci de la prestance : "N'avouez jamais ! Liquidez plutôt les témoins gênants !"

Le procès du narcissisme ne sera jamais assez fait...

Un mot va poser problème à de nombreux lecteurs, car non défini : "complot".
Il y a complot lorsqu'au moins une personne recherche et trouve un ou des complices. Lorsqu'ils "pelotent ensemble" des fils que l'extérieur ne doit pas pouvoir démêler clairement.

Ce n'est pas forcément quelque chose de criminel ou délictueux : la plupart des innovations reposent sur des conspirations, capables de les développer en secret, avant qu'une intervention extérieure, une concurrence par exemple, ruine le projet. On sait aussi de nombreux exemples de conspirations vertueuses, dont l'objectif est thérapeutique, qui même parfois réussissent. La nécessité même de ces conspirations vertueuses m'était rappelé en 1978 par Thierry Gaudin, la mine gourmande : "Si vous voulez innover, il faut toujours arriver par où l'institution ne voit pas ! Sinon, dès qu'elle devine vos intentions réformatrices, l'institution n'aura qu'une idée en tête, vous éliminer pour échapper à toute réforme". Thierry Gaudin est l'auteur de L'écoute des silences ; les institutions contre l'innovation.

Ce sont donc bien la question de l'éthique directrice, et celle des résultats effectifs, qui tranchent si un complot est criminel, vertueux, ou banal. Une conspiration vertueuse est parfaitement avouable, et souvent sa publication après réussite enchante un lectorat. Un complot crapuleux, fut-il familial, demeure couvert par la règle fondamentale des escrocs : "N'avouez jamais !".

Kenneth Loach avait bien montré cet épisode du complot entre parents, dans son film Family Life, qui avait tant bouleversé ma jeune épouse en 1972 : un complot pour dénier l'existence de leur fille (dont le développement et l'initiative, pourtant bien tardive, menaçaient leur supériorité toute-puissante), et dénier le lien filial, avec son lot de devoirs parentaux. Cris de la fille "Vous savez très bien que j'existe !". Cri désespéré ; pour sauver sa vie, elle devrait se sauver, mais elle n'a nul lieu où se réfugier hors de leur portée. C'est sa perte.

Voir par exemple les tirs d'invectives et de malédictions de Madame Mère et de Madame Sœur, quand je leur demandais de mettre fin à leur complaisance envers la criminalité organisée (pourvu qu'elle fut féminine)...
http://jacques.lavau.deonto-ethique.eu/mission_parricide/Marche_sadisme_pour_couards.html
Voilà qui est un clair aveu d'intentionnalité tortionnaire... sans couteau, bien sûr, à la féminine... Conformément à la description par Searles, de l'effort pour rendre l'autre fou.

Voir l'usage du complot A par le complot B et réciproquement, voire de jeux de services réciproques entre plusieurs complots qui feignent de tout ignorer les uns les autres, mais communient par le sadisme et la perversité partagés. "Alie Boron" ("Ambre" sur quebec-politique.com) et Hélène P.lm. - ou n'importe quelle autre féminazie, pour cela elles sont interchangeables - en sont des exemples caractéristiques.

Dans cette histoire, le gang le plus fin et le plus pervers subjugue et manipule les autres, qui doivent se cramponner dans leur déni désespéré de la réalité.

L'enfant met au minimum des dizaines d'années avant de démonter le piège dans lequel il a été enfermé - si même il y arrive avant son décès. En effet, son bagage génétique l'oblige aux loyautés filiales, notre héritage humain commun, tandis que ses parents égocentriques bafouent leurs devoirs de loyautés parentales. Et puis d'ordinaire, les souffre-douleurs, on les suicide avant qu'ils aient pu parler : pas de témoins gênants, quand même !

A la lumière de l'œuvre de Boszormenyi-Nagy et de ses continuateurs, nous formulons une hypothèse neurologique : disposant d'une mémoire biographique nettement plus étendue que celle des autres singes, l'homme dispose aussi d'un équipement neurologique spécifique lui permettant de tenir le "Grand livre des comptes" des loyautés générationnelles qui inscrivent l'individu dans l'humanité commune. Selon cette hypothèse, qui cliniquement est féconde, à défaut d'être encore neurologiquement validée, l'éthique est donc une dimension indissociable de la condition humaine, et c'est donc une escroquerie intellectuelle que de la dénier au prétexte qu'en étudiant telle société animale, nous saurions tout ce qu'il est nécessaire de savoir de nos sociétés humaines.


Conclusion :

La croissance et la maturation dans l'espèce humaine est la plus lente de tout le règne animal. L'énormité des besoins trophiques du cerveau humain (vingt watts jour et nuit) grève de façon unique et exceptionnelle la croissance physique. La lenteur de la maturation d'un petit aussi altriciel qu'est le petit humain, exige une durée des devoirs parentaux, elle aussi exceptionnelle. Le seul instinct sexuel, et le seul attrait sexuel sont impuissants à fonder un couple parental dans la durée, ni à lui fournir les raisons de rechange pour son évolution au cours de la maturation. Seules les loyautés donnent un socle et un cadre pour les négociations et la créativité en famille. Si c'est le sexe qui fonde les grossesses - et exclusivement le sexe hétérosexuel, du reste - seules les loyautés fondent les familles, et donnent aux individus la sécurité dont ils ont besoin pour leur évolution mentale au rythme requis par leur évolution biologique inexorable.

L'étude des pathologies mentale confirme les points centraux de l'œuvre de Boszormenyi-Nagy :
Plus que les autres espèces, nous disposons dans notre appareillage neurologique de moyens pour réclamer et pour donner de la loyauté générationelle. Cela fait partie de notre héritage génétique incontournable.

Bafouer ses devoirs de loyauté générationnelle est un moyen extrêmement sûr pour produire des endommagements à long terme, quelles qu'en soient les variantes pratiquées.
 
Vu cette durée de la maturation affective et intellectuelle d'un enfant, jusqu'à devenir à son tour un adulte épanoui et fécond, il serait irresponsable et criminel de ne se reposer que sur les seuls comportements instinctifs de maternage et de protection des bébés, que nous partageons avec tous les autres mammifères. Dans l'espèce humaine, la parentalité est encore plus exigeante que chez les autres espèces, et demande un encadrement et un apprentissage, dans la solidarité et la loyauté : des loyautés verticales entre générations, des loyautés horizontales dans les fratries, et entre parents, entre adultes. Dans l'espèce humaine, non seulement il faut tout un village pour élever un enfant, mais encore plus pour élever des parents - et toute une province pour élever des grands-parents.

La genèse des dépressifs profonds n'est qu'un cas particulier de la règle générale : Bafouer ses devoirs de loyauté générationnelle est un moyen extrêmement sûr pour produire des endommagements à long terme.


Toutefois la bourgeoisie française a parfaitement bien assimilé le film d'Alain Resnais et de Henri Laborit comme un excellent manuel de maltraitance, pour abréger sans se faire pincer, les jours de ceux dont on convoite de prendre la place et/ou les biens. En famille inclusivement. Le maître d'armes l'avait bien expliqué à monsieur Jourdain : Tout l'art des armes en famille consiste à infliger un maximum de coups à son proche, sans jamais s'en prendre un en retour.


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Les morts ne témoignent pas. Moi si, jusqu'à présent.
Et cela, les imposteurs et les tortionnaires le détestent, le détestent, mais le détestent !

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