Les shootés à la joie de nuire.

Malades de la haine et de l’attaque-fuite : paranoïaques, pervers narcissiques, sadiques organisés…

Les contraintes sur le modèle neuro-endocrinien.

 1.      Définitions cliniques, symptomatologie.

 1.1.    Délimitation clinique

Le regroupement que nous proposons ici est inédit : nous n’incluons pas toutes les paranoïas classiques : ni les paranoïas sensitives de Kretschmer, ni l’érotomanie. Nous incluons des pathologies que les nosographies courantes négligent, comme par un fait exprès (une nosographie sans enjeux de pouvoir derrière, cela n’existe pas) : la passion avaricieuse, la perversité narcissique, le sadisme organisé, l’addiction au mobbing ou harcèlement moral, ou à d’autres persécutions concertées. Les preuves disponibles nous obligent à inclure les endommagements psychiques collatéraux exportés chez les complices de mobbing, y compris chez les enfants recrutés à participer à des campagnes de violence et de calomnie contre la moitié de leur filiation, et contre la moitié de leur propre biographie, autrement dit : captifs d’un syndrome d’aliénation parentale. Trait commun à ce regroupement : ils savent exporter le stress, et peuvent consacrer des journées et des nuits à combiner comment nuire à leur prochain. Du monde entier, ils ne savent guère lire que des raisons de haïr encore et toujours. L’empathie leur échappe.

 

 1.2.    Tacticiens du pouvoir : les problèmes de nosographie.

Michel Foucault, Jay Haley (1969), puis Mikkel Borch-Jacobsen (2002) se sont fait beaucoup d’ennemis dans les milieux psychiatriques quand ils ont montré que de nombreuses maladies mentales – voire leur majorité ? – sont négociées dans la société, que leurs symptômes sont négociés et calculés en fonction des intérêts des diverses parties prenantes, et notamment par le psychiatre, par les institutions médicales, par les pouvoirs politiques et judiciaires (sans compter l’industrie pharmaceutique). L’exemple historique est la régression de l’amok en Malaisie, dès que les Anglais ont traduit en Justice les meurtres justifiés par l’amok, et ont pendu les meurtriers, sans circonstances atténuantes. Borch-Jacobsen a étudié le cas de la mode des syndromes des personnalités multiples.

Plus que les autres, les pathologies de la perversité mettent en échec le modèle médical du tout-intrapsychique : ces pervers sont, davantage que tous autres malades mentaux, d’excellents tacticiens du pouvoir. Aussi il est rarissime que le psychiatre et le neurologue aient la chance de les capturer et de les examiner en imagerie cérébrale. Il a fallu attendre Leymann (1993) et Irigoyen (1998) pour voir mettre en avant les victimes directes de ces pervers organisés et victorieux : ceux là, les victimes directes, il est arrivé qu’ils soient examinés par le psychiatre après un suicide raté (mais jamais après un suicide réussi, étonnant, non ? après un accident mortel habilement combiné non plus, du reste). On a aussi beaucoup retardé le moment où l’on s’intéresserait à la réhabilitation psychologique des réchappés de la torture (Sironi 1999) : avec eux, le coup de Freud ne marche pas. Enfin restent les grands oubliés des études : les victimes indirectes, les nombreux complices des harcèlements, avec l’endommagement psychique implanté dans leurs têtes grâce à leur poltronnerie. En pratique ils deviennent le cheptel du mobster (franglais désignant le harceleur et persécuteur, dans la presse américaine, "mobster" désigne un gangster)) . De nombreux auteurs ont prouvé que le harcèlement et la terreur sont redevenus des techniques de management courantes : concurrence chinoise et esclavage obligent (Dejours 1998).

Le délire du pervers est dialectiquement inséparable des groupes, des organisations et des idéologies dont il se nourrit. Avec le flair et la veulerie d’un publicitaire, il épouse tous les contours de la mode, pour s’y dissimuler et les exploiter au service de son vice. Il manipule chacun vers la configuration d’attaque-fuite, afin d’en être le leader naturel (Bion 1961). Les mobsters ne vont jamais consulter le psychiatre ni le psychologue, qui les ignorent en retour. Le vocabulaire traduit l’idéologie : Haro sur l’écorché vif ! Re-punissons-le ! Gloire aux écorcheurs de vifs. On les glorifie en « battants, gagneurs… ».


 1.3.    En déficit d’observations cliniques et encore plus d’investigations neurologiques.

Une nosographie sans enjeux de pouvoirs derrière, cela n’existe pas. D’où les lacunes structurelles du DSM IV : à son index, zéro entrée vers la passion avaricieuse, ni vers les perversions, l’organisation perverse, le sadisme. La « personnalité paranoïaque » est expédiée en cinq pages, y inclus la jalousie. Alors que depuis plus de deux mille quatre cents ans (depuis Aristophane et Plaute) romanciers et dramaturges nous ont légué de saisissants portraits d’avaricieux et de pervers, la communauté scientifique semble aveugle. Dans « Un fou », Guy de Maupassant a dressé le journal intime d’un triple assassin, président du tribunal. Dans « L’archipel Lenoir », Armand Salacrou a mis dans la bouche du père, procureur retraité, la joie de tuer sans couteau, par un réquisitoire, s’adressant enthousiaste à son fils, procureur lui aussi.

Voilà donc une profession qui tient aveuglément à son biais d’adressage : « Nous ne voulons connaître que ce que la société amène pieds et poings liés dans nos cabinets, conformément au pacte pervers que les notables, et notamment le pouvoir judiciaire, ont établi avec nous dès le 19e siècle, pour notre plus grand profit ! ». C’est vrai qu’il faudrait un courage moral peu commun pour coucher durablement dans le lit de la Justice de classe, sans être contaminé par ses corruptions ordinaires. A justice de classe, psychiatrie de classe, et nosographie et jargons de classe sociale dominante.

Reflet de ces enjeux de pouvoirs : la distinction discutable entre « maladie paranoïaque », et « personnalité paranoïaque ». Le critère étant que la personnalité a trouvé une niche où elle fonctionne sans entraves, et que seulement si la niche fait défaut, alors la « personnalité » devient maladie. Contradiction entre le critère réel social donc, tandis que les présupposés clandestins restent conformes au modèle médical du « tout intrapsychique, rien de social ». Là, le populaire ne s’embarrasse pas de ces subtilités, et déclare simplement : « Un tel ? C’est un malade ! »

J’ai exposé ailleurs (Lavau 2000) un outil diagnostic, l’analyse en réflexivité, qui est ici indispensable. Toutefois, ce que l’expérience directe m’a prouvé, c’est que contrairement à la représentation faite par les dramaturges comiques, l’avaricieux n’a pas en premier une passion pour l’argent : il a trouvé une façon socialement peu risquée de mettre en scène sa haine envers ses contemporains et envers son entourage, et son fantasme paranoïde que tout lui est « dérobé » ou « volé », puisque ses frontières d’avec autrui et l’autonomie d’autrui n’ont jamais été claires, et qu’il croit que tout lui appartient et lui est dû. Il reste bien que l’avaricieux met en œuvre des moyens « anaux » pour agir sa représentation psychotique de la réalité extérieure.

 

 1.4.    Les symptômes cliniques connus.

« Non, je ne pourrai pas vous hypnotiser, car vos yeux bougent trop vite ! ». C’est par cette phrase que Milton H. Erickson a éconduit un paranoïaque. Nous les connaissons en effet par leur regard hypervigile, aux aguets devant une hypothétique menace.

Le seul schéma d’interactions sociales qu’il connaisse est le gagnant-perdant : Vous devez perdre pour que je gagne. Ses jeux sont à somme nulle ou négative, jamais à somme positive. Son empathie est celle d’un reptile : totalement égoïste et prédateur, il n’est attentif qu’aux signaux de domination, de défi et de soumission, et à l’instant favorable pour fondre sur sa proie et la déchiqueter. A ceux-là, il est hypersensible.

La plasticité cérébrale en fonction de l’expérience a fait son œuvre de destruction, sur les moyens de l’empathie hédonique humaine : vous ne pouvez être son égal dans une relation d’amour, ni son égal dans une relation d’amitié, ni son égal dans une relation de coopération, ni être son parent dans une relation filiale… Tout au plus vous pouvez être son subordonné dans une relation inégale, ou être un enfant subordonné dans une relation où vous serez le dominé. L’interaction sociale sera sur le modèle agonistique, où la distance entre les individus est réglée par les exhibitions des crocs, les intimidations et les menaces. Si nous étions des babouins, ou des primates inférieurs, cette vision du monde serait correcte et efficace, si cruelle soit-elle envers les individus dominés ; mais il y a erreur d’espèce, nous sommes d’une espèce à la socialité coopérative, où la créativité collective est bien plus efficace que la domination jalouse d’un(e) seul(e), d’une espèce qui ne s’épanouit qu’avec hédonisme et affectivité.

Un symptôme ne se manifeste pas dans le cabinet du psychiatre, mais est évident aux proches : trop obsédé(e) de surveiller et de protéger ses « frontières » contre des dangers imagi­naires, et de tenir une comptabilité serrée des attentions exigées - au moins cinq par attention rendue -, le/la paranoïaque fait atrocement mal l’amour, et s’est rendu(e) incapable de jouir. Cela nous désigne un réglage endocrinien anocytocique. Cible désignée : hypothalamus antérieur. La recherche bibliographique a donc exploré les récepteurs de l’ocytocine dans le cerveau, et les cas d’appauvrissement de ces récepteurs de l’ocytocine. Ces récepteurs sont associés aux modifica­tions paléomammaliennes pour gérer la parturition et la genèse de l’attachement parental-filial. Par ailleurs N. Andreasen (2003) nous incite à aller voir du côté du gyrus droit, et de l’aire temporale médiale inférieure, concernés par la reconnaissance de l’identité sexuée.

L’expertise du pervers est de réexporter le stress. L’expertise du pur paranoïaque est de réexporter les intentions inavouables. Leurs motivations sont 100% narcissiques. Le désir du pervers est inséparable de la vulnérabilité anaclitique de ses cibles : il en a le plan interne, mais il l’ignore. Son triomphalisme simpliste projette son Mal sur le magma indifférencié des Zautres.


 1.5.    Les autres pathologies de la perversité, de la haine aveugle.

Quels socles de la haine ? D’une part le cas réaliste, où l’on hait son vrai persécuteur, d’autre part les cas pathologiques : jalousie, envie, et surtout, la crainte du bourreau envers sa victime qui a survécu, et qui pourrait le dénoncer. On ne hait quiconque autant que ceux à qui on a nui, sans justifications avouables. D’où le besoin d’ourdir des campagnes de calomnies pour rationaliser ses propres méfaits. Deux cas principaux de détachement hors de la réalité :

- Je hais B à la place de A, car B est accessible et inoffensif.

- Je hais B parce que je lui ai nui, je le hais donc à la place de moi-même, je le punis de ma propre culpabilité à son égard.

Alice Miller a montré, à propos des raisons de l’adoption de l’antisémitisme hitlérien par les allemands, qu’on choisit de préférence les plus inoffensifs, comme cibles de la haine, et des campagnes de calomnies : Pas fous ! On ne va quand même pas prendre des risques stupides !

Du point de vue de la médecine du travail, du point de vue du management des ressources humaines, et enfin du point de vue de la santé publique et des familles, il faut donc se poser la question si le plus grand dommage subi par les entreprises et la nation française dans son ensemble, n'est pas celui implanté dans ceux des complices qui sont complices par peur. En exploitant ainsi leur poltronnerie, le leader du mobbing (franglais pour harcèlement et persécution. Utilisé par le traducteur de Heinz Leymann) s'assure de la disparition de leurs capacités d'analyse, de leurs capacités de création, de leurs capacité de courage, de leurs capacités de synthèse. Il s'assure de leur infirmité mentale, il se garantit leur inintelligence, il se garantit de dominer à vie ces brain-damaged : il les a ligotés en les corrompant comme complices ; voilà qu’ils ont désormais gros à se reprocher, et ont donc tout intérêt à falsifier leur mémoire biographique.

Comment leur « image de soi » va-t-elle réagir pour occulter les faits ? Le cas est d’autant plus grave pour les enfants, recrutés comme mobsters contre un ou deux de leurs parents, ou comme tortionnaires d’une partie de leur fratrie. Ils sont alors acculés à devenir falsificateurs de leur propre mémoire biographique. L’intelligence chute vite sous cette contrainte. Sur le plan scolaire, cela se voit à une chute des notes en Histoire, en français, langues, et philosophie : ils intègrent l’interdiction de penser et de se souvenir. Hors scolaire, ce sont la créativité et l’initiative qui sont détruites. La parole devient inintelligible, la logique du discours se décompose. Chutent ensuite les mathématiques et les sciences : la joie de comprendre et la joie de découvrir, c’est du dangereux car cela pourrait réveiller la jalousie des mobsters en chef. Ne subsistent que les matières à orientation anale et d’exploitation de son prochain : le droit privé, la comptabilité, le contrôle de gestion, le commerce vu comme art du mensonge. Telle est mon observation de ces dix-sept dernières années.

On manque des procédés de réhabilitation des complices du mobster en chef. Ils ont été recrutés comme actionneurs de la maladie du chef, pour qu’il se sente moins seul en sa folie.

 

 2.      Cadre théorique : étiologie et structure.

On connaît la théorie simplifiée, selon laquelle pour fabriquer un paranoïaque, il faut et il suffit de le persécuter à l’âge favorable : pas trop tôt, pas avant l’établissement partiel des frontières du Moi, sinon vous en faites un futur schizophrène, et pas trop tard non plus, pas avant établissement total des frontières du Moi, sinon vous en faites seulement un révolté, en prise sur la réalité. Pendant et non après l’établissement d’une théorie de l’esprit des autres chez l’enfant Cette théorie simplifiée méconnaît cinq éléments, que l’expérience de terrain nous a envoyés en pleine figure :

1 -       Il faut que le persécuteur d’enfant détienne tous les moyens de la double-contrainte, et y soit imparable, très proche, trop proche : il faut que ce soit mère ou père, ou ce qui en tient lieu. Un instituteur sadique n’y suffit pas : outre qu’il arrive trop tard, il n’est pas une figure maternelle, ce qui le prive des plus puissants moyens de double-contrainte, des plus puissants moyens de pervertir les capacités logique du jeune enfant.

2 -       Un enfant seul, cela n’existe pas, et il faut tenir compte de l’exécution par l’enfant des délires parentaux. Il est fréquent de voir des enfants endosser le délire paranoïaque de leur parent le plus puissant, sans jamais avoir été persécutés eux-mêmes. Seule la génération précédente a été persécutée à l’âge sensible, mais hélas elle dispose des moyens de faire exécuter son enfer interne par la génération suivante. C’est particulièrement spectaculaire dans les cas d’aliénation parentale (Gardner), dont nous avons enregistré des dizaines de relations toutes plus consternantes les unes que les autres, sur le forum paternet.net.

3 -       Addiction à la dissimulation : pour le déclenchement de la paranoïa complète (typiquement après quarante ans), il faut avoir un gros stock d’inavouables à cacher aux autres, et redouter que cela ne s’ébruite. Il faut avoir un gros stock d’actions inavouables à camoufler, ou au moins d’intentions inavouables, pour avoir besoin de les projeter sur autrui, pour jouer à « Ce n’est pas moi le meurtrier, le voleur, le comploteur, c’est lui ! Haro sur Lui ! Sus sur lui ! ». [1]

C’est très efficace dans la complicité d’un mobbing, où des personnalités faibles exécutent le délire du chef, et la passion de nuire du chef. Ce sont la paranoïa déléguée, le sadisme délégué, qui aboutissent en vraie haine, de peur du risque de repentir : on a désormais trop d’inavouable à cacher, et tout risque de manifestation de la vérité vous apparaît comme persécutoire.

4 -       Narcissisme sans alternative : il faut avoir loupé, ou gaspillé, toutes les occasions d’apprendre à gérer la "position dépressive", au sens de Winnicott, ou mieux dit, la phase de désillusion. Paranoïaques, jaloux, avares et pervers ne connaissent qu’une seule façon de gérer une remontée de leur souffrance psychique : cogner sur son prochain – ou sur un animal, si c’est cela qu’ils ont sous la main. Ils n’ont pas appris à créer [2], pas appris à faire de la souffrance psychique une amie familière dont on peut faire jaillir de nouvelles trouvailles et de nouveaux bonheurs. [3]

5 -       Le point d’entrée dans la paranoïa ouverte est une falsification généralisée de sa mémoire biographique, avec des renversements chronologiques, avec une désorientation générale dans le temps, et avec expulsion de tous épisodes dont l’auteur est honteux, expulsion de toute espèce de culpabilité : une mythomanie organisée. Ce symptôme est aussi observable chez ceux qui ne sont que paranoïaques à titre impersonnel : serviteurs, dépendants, enfants et complices du gourou (paranoïaque à titre personnel, lui).

Concernant les autres pathologies de la perversité, le clinicien doit rechercher la haine et les causes de la haine, discerner entre les causes réelles, et les causes irréelles.

 

 3.      Le cadre neurologique, et nos ignorances à éclairer.

3.1.    Contraintes à satisfaire

Le groupe de pathologies que nous étudions, a en commun un surdéveloppement des fonctions reptiliennes et des fonctions amygdaliennes d’alerte, et un sous-développement des fonctions affectives propres aux mammifères dont les petits sont altriciels et nidicoles, d’empathie, de protection, de non-agression, de soin, de coopération, d’attachement, d’amour.

Pour le surdéveloppement des fonctions d’attaque-fuite, nous sommes renseignés sur le rôle déterminant des noyaux amygdaliens et de l’hypothalamus. Mais pour les fonctions délaissées par le destin paranoïaque ou pervers, notamment les fonctions d’attachement, d’empathie, d’altruisme, et de tendresse, nous sommes alors en face d’une carence des travaux scientifiques. Un seul indice fragile : les sites récepteurs de l’ocytocine.

L’ensemble de l’indexation affective de la mémoire à long terme est atteint. La mémoire associative tourne à faux, et induit un jugement faussé. Le cortex frontal reste hyperactivé, ce qui oppose clairement notre groupe pathologique aux groupes des schizophrènes et des dépressifs. Ces gens là savent monter des combines en six coups pour la joie de nuire à leur prochain. Ils ont une bonne représentation du jugement social standard, et lui sont bien « adaptés », ils savent opérationnaliser l’idée méprisante qu’il se font de l’esprit d’autrui ; ce sont leur jugement moral et leur théorie de l’esprit d’autrui qui sont faussés.

Leur mémoire biographique est altérée, falsifiée en profondeur pour les besoins d’une mémoire sémantique faussée, centrée sur l’obsession d’attaque-fuite.

La motricité est d’un genre contracté. Il arrive que l’amincissement des lèvres en couperet soit spectaculaire. Il est vrai que le vieillissement en général produit ce genre d’effets morphologiques, mais ceux-ci sont exacerbés chez le paranoïaque. En association avec l’hypervigilance, l’hyposomnie est fréquente dans la phase d’épanouissement de la paranoïa, avec les conséquences hormonales en retour. Ceci ne nous renvoie pas à un déséquilibre sympathique, qui ne gèrerait que le court terme, mais bien à un déséquilibre hormonal qui sacrifie tout à la gestion du stress permanent : toute la physiologie est actionneuse de l’alerte et de la haine généralisées, liées à une sémantique faussée.

La recherche bibliographique confirme qu’il n’existe toujours aucune thérapeutique médicamenteuse de la paranoïa, tout au plus des bouffées délirantes (un rapport Stanford avec RU486). En revanche, de nombreuses drogues psychotropes peuvent déclencher des épisodes paranoïaques, que ce soit sous leur influence, ou à leur interruption. Le point-clé semble les glucocorticoïdes du stress, qui seraient toxiques pour les neurones de l’hippocampe. Cela reste controversé. Nous n’avons aucun modèle animal ni de la paranoïa, ni du rire, ni de l’humour…

 

3.2.    Moisson de faits neurologiques.

La littérature collectée dépasse déjà les 166 Mo sur disque, et 30 cm sous forme papier, alors pourtant que je ne dispose le plus souvent que des abstracts. Même se contenter de reporter les références pose le problème de l’énormité de la tâche de conversion aux normes A.P.A.

Les hormones corticostéroïdes sont secrétées par les surrénales. Leur concentration est plus élevée le soir, plus basse la nuit et le matin, et s’élève sous les événements stressants. Dans le cerveau, les corticostéroïdes peuvent se lier à deux sites intracellulaires : le type MR, récepteur minéralcorticoïde, et GR, récepteur glucocorticoïde. A bas niveau, ce sont surtout les sites MR qui sont actifs, tandis que les sites GR, ne deviennent actifs que durant les pics de concentration. Sous stress élevés, les neurones CA1 de l’hippocampe ont une réponse sérotoninergique (5HT) élevée.

Après fort stress, on constate une élévation durable du niveau de corticostéroïdes, avec des désordres affectifs, notamment des dépressions majeures. On a conjecturé que le système 5HT de l’hippocampe est endommagé par l’hypercorticoïsme chronique. Il a été aussi observé que l’ARNm et la transcription de protéines dans ces neurones pyramidaux CA1, sont fortement réduits, altérant durablement les proportions des sites MR et GR.

On peut lire des centaines d’observations similaires dans la littérature, mais il nous manque une clé de décodage : comment relier ces indications moléculaires à des macro-fonctions comme l’empathie, l’amour et l’attachement d’une part, les conduites d’attaque-fuite et les sémantiques générales associées, respectivement ? Il nous faudrait beaucoup de temps pour mettre en ordre cette masse d’informations.

 

 4.      Remerciements.

Je remercie tous les intervenants du forum paternet.net, qui ont exposé leurs drames familiaux. Grâce à eux, nous avons pu dégager les constantes du syndrome d’aliénation parentale, accéder à une riche documentation en ligne, et tracer le canevas des complicités qu’une criminalité organisée trouve au sein de l’administration judiciaire.

Je remercie les intervenants de divers forums électroniques, WWMS, Reseaucontact, Rezoville et ForumQuébec, et News Groups (fr.sci.psychologie, et fr.soc.feminisme) qui ont multiplié les exemples de délires projectifs, et de passion de nuire à son prochain : l’avantage est que tous ces délires étaient écrits, donc analysables à loisir, voire enregistrés pour la postérité par Google, pour les News Groups.

Je remercie « Alie Boron » (c’est un pseudo), de m’avoir, dans sa joie de nuire, fourni la preuve écrite du caractère psychotique et délirant du harcèlement que je subissais en famille. Je remercie les autres faux témoins d’avoir consigné leurs délires par écrit. Sans ces preuves écrites, les crimes commis contre mes enfants seraient restés incapables d’apporter des enseignements aux autres victimes de crimes similaires, sous couvert idéologique de la guerre sexiste anti-pères.

 

 5.      Conclusion : comment annuler le présent travail…

Quoi que l’auteur fasse, le présent travail restera aussi inutile qu’un coup d’épée dans l’eau. Prouver la fourberie sociale des taxonomies au pouvoir, n’aura aucune influence sur les réseaux de complicités entre notables. Prouver que les jeux du pouvoir par la persécution systématique provoquent des dommages quasi-irréversibles dans les cerveaux non seulement des persécutés directs, mais aussi dans ceux des complices par intérêt ou par poltronnerie - en particulier dans les cerveaux des enfants recrutés dans un Syndrome d’Aliénation Parentale - , n’aura aucune influence. Il suffira de disqualifier l’auteur de ce rassemblement de preuves. Il suffira de le disqualifier comme « pas objectif », car témoin oculaire et auditif de plusieurs criminalités organisées.

La rrroutine habituelle, quoi ! Nous sommes en Psychologie avec frontières de classes.

 

 6.      Bibliographie thématique.

Tacticiens du pouvoir, complicités perverses.

Haley J. (1969) Tacticiens du pouvoir; ESF, Paris 1984.

Foucault M. (1975). Surveiller et punir. Naissance de la prison. Gallimard, Paris.

Foucault M. et Barret-Kriegel B. (1973) Moi Pierre Rivière,  ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère. Un cas de parricide au XIXe siècle. Gallimard, Paris.

Miller, A. (1984) C’est pour ton bien. Racines de la violence dans l’éducation de l’enfant. Aubier Montaigne, Paris.

Miller, A. (1990) La souffrance muette de l’enfant. Aubier Montaigne, Paris.

Perversité et mobbing.

Leymann H. (1993). Mobbing, persécution au travail. Seuil, Paris 1996.

Irigoyen M.-F. (1998). Le harcèlement moral ; la violence perverse au quotidien. Syros, Paris.

Dejours C. (1998). Souffrance en France. La banalisation de  l'injustice sociale. Seuil, Paris.

Caractère évitant de la nosographie.

Borch-Jacobsen M. (2002). Folies à plusieurs ; de l’hystérie à la dépression. Les empêcheurs de penser en rond, Paris.

Aliénation parentale et missions parricides.

Genevrier. Mémoires, Volume 2 : Refondation.  Si tu peux voir détruire en un jour l’œuvre de ta vie, et en disant enfin les mots longtemps interdits, te mettre à rebâtir... (2000). Volume 1 : Ta mission est de supprimer ce témoin gênant, ton père. Monographie : un harcèlement en famille et les dénis qui le maquillent. http://perso.club-internet.fr/lavaujac/mission_parricide/index.html

Hamel F. (1994). IDA, histoire d’une parricide. Flammarion, Paris.

Paranoïa

Bion W.R. (1961). Recherches sur les petits groupes. Trad. P.U.F. Paris 1965.

Olievenstein C. (1992). L’homme parano. Ed. Odile Jacob.

Siegel R..K.. (1994). Etes vous parano ? Le jour Ed. 1995 (« Whispers » 1994).

Fueling mental illness

Peter F. Drucker. La pratique de la direction des entreprises. Editions d’Organisation 1957 (1954). (Histoire de la fin de Henry Ford).

Enriquez M. (1984). Aux carrefours de la haine ; paranoïa – masochisme – apathie. Epi, Paris.

Beck A. T. (1999). Prisonniers de la haine. Les racines de la violence. Masson, Pais 2002.

Aspects développementaux, psychoses corrélées

Bowlby J. (1978). Perte et attachement. T. 1 L’attachement. Presses Universitaires de France, Paris.

Dr Jean Thuillier. La folie. Histoire et Dictionnaire. Robert Laffont.

Harold F. Searles. L’effort pour rendre l’autre fou. NRF Gallimard. (Collected Papers on Schizophrenia, and related subjects).

David H. Malan. Psychodynamique et psychothérapie individuelle. Pierre Mardaga éd. (1979).

Paul Donald McLean et Roland Guyot.  Les trois cerveaux de l’homme. Robert Laffont, 1990 PARIS.

Outils diagnostics

Haley J.(1973). Uncommun therapy. Trad. Un psychothérapeute hors du commun : Milton H. Erickson. Epi, Paris 1990.

Sironi, F.(1999). Bourreaux et victimes, psychologie de la torture. Ed. Odile Jacob, Paris.

Lavau J. (2000). Pour la réflexivité dans les logiques, y compris en psychologie. http://jacques.lavau.deonto-ethique.eu/Reflexivite.html

Physiologie (largement inachevé, à suivre).

Andreasen N. (2003) « Brave New Brain », vaincre les maladies mentales à l’ère du génome. Trad. De Boek 2004, Bruxelles.

Reynaud M., Malarewicz J.A. (1996). La souffrance de l’homme; une approche globale du fonctionnement psychique. Albin Michel, Paris.

Paul J. Lucassen, Marianne B. Müller, Florian Holsboer, Jan Bauer, Anne Holtrop, Jose Wouda, Witte J. G. Hoogendijk, E. Ron De Kloet, and Dick F. Swaab (2001). Hippocampal Apoptosis in Major Depression Is a Minor Event and Absent from Subareas at Risk for Glucocorticoid Overexposure. American Journal of Pathology, Vol. 158, No. 2, February 2001.

GIMPL, G. et FAHRENHOLZ F. (2001). The Oxytocin Receptor System: Structure, Function, and Regulation. PHYSIOLOGICAL REVIEWS, Vol. 81, No. 2, April 2001.

Christopher R. Pryce, Daniela Rüedi-Bettschen, Andrea C. Dettling, and Joram Feldon (2002). Early Life Stress: Long-Term Physiological Impact in Rodents and Primates. News Physiol Sci • Vol. 17 • August 2002

ANA MARIA MAGARINOS, JOSE M. GARCIA VERDUGO, AND BRUCE S. MCEWEN (1997). Chronic stress alters synaptic terminal structure in hippocampus. Proc. Natl. Acad. Sci. USA. Vol. 94, pp. 14002–14008, December 1997, Neurobiology.

XINJIA WANG, JULIE L. PONGRAC, AND DONALD B. DEFRANCO (2002). Glucocorticoid Receptors in Hippocampal Neurons that Do Not Engage Proteasomes Escape from Hormone-Dependent Down-Regulation but Maintain Transactivation Activity. Molecular Endocrinology 16(9):1987–1998.

Sabra L. Klein1 and Randy J. Nelson (1999). Influence of social factors on immune function and reproduction. Reviews of Reproduction (1999) 4, 168–178

Jeansok J. Kim, Hongjoo J. Lee, Jung-Soo Han, and Mark G. Packard (2001). Amygdala Is Critical for Stress-Induced Modulation of Hippocampal Long-Term Potentiation and Learning. The Journal of Neuroscience, July 15, 2001, 21(14):5222–5228.

Jeremy R. Gray, Todd S. Braver, and Marcus E. Raichle .Integration of emotion and cognition in the lateral prefrontal cortex. www.pnas.org/cgi/doi/10.1073/pnas.062381899.

BENNO ROOZENDAAL*, BICHNGOC T. NGUYEN, ANN E. POWER, AND JAMES L. MCGAUGH (1999). Basolateral amygdala noradrenergic influence enables enhancement of memory consolidation induced by hippocampal glucocorticoid receptor activation. Proc. Natl. Acad. Sci. USA. Vol. 96, pp. 11642–11647, September 1999. Neurobiology.

 

 



[1] Malgré sa valeur heuristique toujours confirmée, le statut épistémologique de la présente assertion est problématique, car elle est difficile à réfuter expérimentalement : allez donc trouver des paranoïaques qui puissent prouver qu’ils n’ont rien d’inavouable à cacher, dans l’organisation de leur maladie… L’expérimentation a été menée sur le net, et notamment sur forumquebec.com. Un seul cas a été éclairci, celui du pseudo X13 : malgré son adhésion à toutes thèses parano, ou surtout fascistes, ce n’est pas un parano, mais un pervers, addict du sadisme permanent. Le tableau présenté est celui d’un enfant mégalomane, tyrannique et corrompu, récompensé comme bourreau d’au moins un de ses parents.

Un cas clinique résolu dans Jay Haley (1973), pp. 256 à 266 : la reprise en mains d’un petit tyran de huit ans, Joe. Milton Erickson a prouvé là que la totalité de l’anxiété génératrice de la violence du petit tyran, reste inconsciente, ne peut jamais être ramenée en surface par un insight. Il faut agir avec le flair d’un vétérinaire, et c’est l’action qui démontre le bien fondé de l’hypothèse développementale d’Erickson : un enfant a besoin de savoir qu’il existe des limites et des lois, et que les adultes font face, sont des contre-prédateurs convaincants.

[2] On ne peut donc obéir aveuglément à l’astuce publicitaire de Salvador Dali, qui se proclamait avec gourmandise « paranoïaque critique » - même si cette astuce a spectaculairement abusé Jacques Lacan.

[3] Certes il existe des inventeurs paranoïaques. Leur particularité est de rester fixés sur leur exaltation. Accéder aux doutes et aux désarrois de s’être trompés, à la fécondité de la position dépressive, reste inimaginable au paranoïaque.

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