Rectification : si, il y a quelqu'un
dans la fine équipe, qui a une pratique de l'anesthésie en milieu
hospitalier : Stuart Hameroff.
Liens :
http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/conscience-et-physique-quantique-147238
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1571064513001188
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0378427498001623
http://journals.lww.com/anesthesiology/Fulltext/2006/08000/The_Entwined_Mysteries_of_Anesthesia_and.24.aspx
...
De là à ce que sa théorisation tienne la route, il y a fort loin, un gouffre infranchissable.
Le clinicien demeure intrigué, il doit renoncer à apprendre grand chose du côté des biographies, de la demande individuelle en fautes de raisonnement préfabriquées : il s'agit d'un délire de groupuscule, où c'est l'offre de groupe en fautes de raisonnement préfabriquées qui tient le rôle dominant.
De tout le corpus disponible, un premier symptôme se dégage : le mot "consciousness" revient constamment, à tout propos et hors de propos, c'est un présupposé indiscutable, mais il n'a nulle part de définition : son usage est fluctuant, une polysémie à géométrie variable.
Sous la plume de Hameroff, son antonyme est presque défini : "unconsciousness" c'est quand le neurone est paralysé, par exemple quand la fonction trophique des microtubules est interrompue par un toxique, certains anesthésiants par exemple.
Suivre les détails de la structure moléculaire des microtubules me dépasse : il me manque au moins une année de biologie.
Toutefois, une faute saute vite aux yeux : Hameroff spécule dans le vide sur le prétendu transport d'informations par les microtubules. Elles transportent des matériaux. Point. Il n'existe en sortie aucun mécanisme de décodage de la séquence d'arrivée des dits matériaux. Or c'est toujours le récepteur qui qualifie ce qui est pour lui "information".
Prenons une usine de synthèse de molécules médicamenteuses. Chaque processus, séquenciel et assez long, est commandé par un automate programmable, un modèle courant du commerce. Pour ces automates, une panne de courant est-elle une information ? En rien : ils redémarreront là où en était la séquence, et le processus reprendra. Les réactions sont assez lentes, et les pannes d'EDF (ERDF à présent) ont été jusqu'à présent rares et plutôt courtes.
En revanche, pour le terroriste dont un complice a dynamité un pylone, et qui doit commencer telle autre action à ce moment là, voir les lumières s'éteindre est une information, puisqu'il en fera quelque chose.
Prenons une usine qui n'existe plus : l'Usine de Carrosserie et Montage de Billancourt, sur l'île Seguin. Edifiée sur trois étages, trop ambitieuse pour la place réellement disponible... Le transport des sous-ensembles achevés vers la zone de montage des carrosseries était assuré par un transporteur à chaîne : un atelier accrochait au transporteur des portières, des hayons, des ailes avant, des ailes arrière, et c'étaient des R4 ou des R6. Des stocks intermédiaires assuraient la régularité des apports dans chaque sorte, en décrochant des pièces en excès, raccrochant des pièces en manque. Et à l'assemblage de toute la tôlerie avant bain phosphatant et peinture, on décrochait les pièces à mesure des besoins. Le transporteur sinuait ainsi sur 8 km, et il fallait 4 à 5 h pour une rotation complète.
C'était une solution peu satisfaisante, qui n'a été reproduite dans aucune usine plus récente, largement étalée sur des terres plates prises à l'agriculture, avec des allées spacieuses et un éclairage généreux.
Hameroff aurait-il tenté de trouver un code secret dans les séquences de pièces sur le transporteur de l'UCMB ? Voilà le ridicule où il se trouve.
Comme dans les usines, la pénurie en telle molécule ou la surabondance de telle autre ont des conséquences sur la vie de la cellule, et sur sa fonctionnalité. Certes, mais cela ne constitue pas une "information", au sens de la théorie de l'information.
En trois minutes d'anoxie, des cellules du système nerveux central commencent à mourir. Sont-elles "informées" ? Mourir n'est pas une information, c'est mourir. Des molécules utilisées en anesthésie se lient aux microtubules, et les paralysent ? Je veux bien, ce doit être exact. La paralysie des fonctions du neurone n'est pas une information, c'est une paralysie, un blocage fonctionnel.
C'est là que le délire reprend Hameroff : "Anesthetics (lower right) appear to disperse dipoles necessary for consciousness, resulting in anesthesia". Puis il reprend le discours hypnotique "spin, quantum, qbit"...
Là dessus, Roger Penrose prend le relais par un autre faisceau de sottises : "Théorème de Gödel, la compréhension n'est pas calculable, la mécanique quantique est incomplète, ‘measurement problem’, Diósi–Penrose proposal, ‘proto-conscious experience’, Eugen Wigner, l'opposition rhétorique "classique-quantique" qui sert de support publicitaire à la clique Göttingen-København, the change in ‘knowledge’ that the result of the measurement has on the observer... before the intervention of the observer's consciousness... Everett... ...". Soit un catalogue complet des inepties standard.
Puis Penrose développe sa propre idée d'une gravitation quantique, où toutefois "quantique" demeure le catalogue d'inepties mentionnées ci-dessus. Puis il corrèle ses spéculations gravifiques avec les potentiels EEG, et prétend non seulement qu'il y aurait là des résonances fréquentielles, mais en plus que cela serait dû aux microtubules dans les dendrites.
Son argumentation est exquisement contradictoire : les processus biologiques sont hautement hors-équilibre, donc on peut trouver deux états quantiques mais résonants stationnaires, tels que leurs battements donnent une fréquence en gros dans le domaine audible, 40 Hz dans son exemple, que Penrose recrute alors dans les ondulations EEG. N'ayant jamais de physique atomique, ni de physico-chimie des colorants, Penrose n'a aucune idée des ordres de grandeurs qu'on peut attendre dans les assemblages protéiques dans les cellules, ni n'a aucune idée des mouvements browniens dans les plasmas d'un être vivant, animal de préférence.
Un folklore qui leur est spécial : "moments of consciousness" désigne le basculement du neurone, qui envoie une onde de dépolarisation dans son axone.
...
C'est à pleurer : Roger Penrose a-t-il appris la psychologie cognitive dans les bandes dessinées confessionnelles, genre Fripounet et Marysette ? Au final il n'a rien, rien, rien compris. Il n'a rien assimilé ni des marqueurs somatiques, ni du rôle spécifique joué par le cortex frontal. Il ne fait jamais référence aux chercheurs qui ont marqué la psychologie cognitive insérée dans les neurosciences.
J'ai ici, oublié dans un coin, son livre de 1994 : en français "Les ombres de l'esprit ; à la recherche d'une théorie de la conscience". En vingt ans très très peu a changé dans sa théorisation. Pages 253-258, on peut admirer son interprétation 100 % corpusculariste et kakarakamouchem des interféromètres Mach-Zender, et son interprétation magique du problème d'Elitzur et Vaidman, qui ne fera jamais l'objet d'une vérification expérimentale. Un aveuglement fort sélectif...
Un exercice particulièrement cruel est d'ouvrir côte à côte un des articles Hameroff-Penrose cités plus haut, et un manuel de neuroanatomie fonctionnelle, dans la même langue, puis d'interroger Hameroff sur sa connaissance et son usage des notions de neurologie qu'il aurait dû acquérir durant ses études. On y va ?
Amygdala, amygdaloid body : Inconnu.
Midbrain, pons : Inconnus.
Locus coeruleus : Inconnu.
Hypothalamus : Inconnu.
Reticular : Inconnu.
"Nucleus" n'intervient que pour le noyau d'un atome, ou pour l'anatomie externe d'un microtubule, jamais au sens du neuro-anatomiste.
Raphé, "raphe" en anglais : Inconnu.
Et on aurait pu continuer ainsi, détaillant tous les faisceaux du système sensitif et proprioceptif, qui sont tous impliqués dans la perception et éventuellement la "conscience" de tas de choses : tout cela est étranger au couple Penrose-Hameroff.
Liens :
http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/conscience-et-physique-quantique-147238
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1571064513001188
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0378427498001623
http://journals.lww.com/anesthesiology/Fulltext/2006/08000/The_Entwined_Mysteries_of_Anesthesia_and.24.aspx
...
De là à ce que sa théorisation tienne la route, il y a fort loin, un gouffre infranchissable.
Le clinicien demeure intrigué, il doit renoncer à apprendre grand chose du côté des biographies, de la demande individuelle en fautes de raisonnement préfabriquées : il s'agit d'un délire de groupuscule, où c'est l'offre de groupe en fautes de raisonnement préfabriquées qui tient le rôle dominant.
De tout le corpus disponible, un premier symptôme se dégage : le mot "consciousness" revient constamment, à tout propos et hors de propos, c'est un présupposé indiscutable, mais il n'a nulle part de définition : son usage est fluctuant, une polysémie à géométrie variable.
Sous la plume de Hameroff, son antonyme est presque défini : "unconsciousness" c'est quand le neurone est paralysé, par exemple quand la fonction trophique des microtubules est interrompue par un toxique, certains anesthésiants par exemple.
Suivre les détails de la structure moléculaire des microtubules me dépasse : il me manque au moins une année de biologie.
Toutefois, une faute saute vite aux yeux : Hameroff spécule dans le vide sur le prétendu transport d'informations par les microtubules. Elles transportent des matériaux. Point. Il n'existe en sortie aucun mécanisme de décodage de la séquence d'arrivée des dits matériaux. Or c'est toujours le récepteur qui qualifie ce qui est pour lui "information".
Prenons une usine de synthèse de molécules médicamenteuses. Chaque processus, séquenciel et assez long, est commandé par un automate programmable, un modèle courant du commerce. Pour ces automates, une panne de courant est-elle une information ? En rien : ils redémarreront là où en était la séquence, et le processus reprendra. Les réactions sont assez lentes, et les pannes d'EDF (ERDF à présent) ont été jusqu'à présent rares et plutôt courtes.
En revanche, pour le terroriste dont un complice a dynamité un pylone, et qui doit commencer telle autre action à ce moment là, voir les lumières s'éteindre est une information, puisqu'il en fera quelque chose.
Prenons une usine qui n'existe plus : l'Usine de Carrosserie et Montage de Billancourt, sur l'île Seguin. Edifiée sur trois étages, trop ambitieuse pour la place réellement disponible... Le transport des sous-ensembles achevés vers la zone de montage des carrosseries était assuré par un transporteur à chaîne : un atelier accrochait au transporteur des portières, des hayons, des ailes avant, des ailes arrière, et c'étaient des R4 ou des R6. Des stocks intermédiaires assuraient la régularité des apports dans chaque sorte, en décrochant des pièces en excès, raccrochant des pièces en manque. Et à l'assemblage de toute la tôlerie avant bain phosphatant et peinture, on décrochait les pièces à mesure des besoins. Le transporteur sinuait ainsi sur 8 km, et il fallait 4 à 5 h pour une rotation complète.
C'était une solution peu satisfaisante, qui n'a été reproduite dans aucune usine plus récente, largement étalée sur des terres plates prises à l'agriculture, avec des allées spacieuses et un éclairage généreux.
Hameroff aurait-il tenté de trouver un code secret dans les séquences de pièces sur le transporteur de l'UCMB ? Voilà le ridicule où il se trouve.
Comme dans les usines, la pénurie en telle molécule ou la surabondance de telle autre ont des conséquences sur la vie de la cellule, et sur sa fonctionnalité. Certes, mais cela ne constitue pas une "information", au sens de la théorie de l'information.
En trois minutes d'anoxie, des cellules du système nerveux central commencent à mourir. Sont-elles "informées" ? Mourir n'est pas une information, c'est mourir. Des molécules utilisées en anesthésie se lient aux microtubules, et les paralysent ? Je veux bien, ce doit être exact. La paralysie des fonctions du neurone n'est pas une information, c'est une paralysie, un blocage fonctionnel.
C'est là que le délire reprend Hameroff : "Anesthetics (lower right) appear to disperse dipoles necessary for consciousness, resulting in anesthesia". Puis il reprend le discours hypnotique "spin, quantum, qbit"...
Là dessus, Roger Penrose prend le relais par un autre faisceau de sottises : "Théorème de Gödel, la compréhension n'est pas calculable, la mécanique quantique est incomplète, ‘measurement problem’, Diósi–Penrose proposal, ‘proto-conscious experience’, Eugen Wigner, l'opposition rhétorique "classique-quantique" qui sert de support publicitaire à la clique Göttingen-København, the change in ‘knowledge’ that the result of the measurement has on the observer... before the intervention of the observer's consciousness... Everett... ...". Soit un catalogue complet des inepties standard.
Puis Penrose développe sa propre idée d'une gravitation quantique, où toutefois "quantique" demeure le catalogue d'inepties mentionnées ci-dessus. Puis il corrèle ses spéculations gravifiques avec les potentiels EEG, et prétend non seulement qu'il y aurait là des résonances fréquentielles, mais en plus que cela serait dû aux microtubules dans les dendrites.
Son argumentation est exquisement contradictoire : les processus biologiques sont hautement hors-équilibre, donc on peut trouver deux états quantiques mais résonants stationnaires, tels que leurs battements donnent une fréquence en gros dans le domaine audible, 40 Hz dans son exemple, que Penrose recrute alors dans les ondulations EEG. N'ayant jamais de physique atomique, ni de physico-chimie des colorants, Penrose n'a aucune idée des ordres de grandeurs qu'on peut attendre dans les assemblages protéiques dans les cellules, ni n'a aucune idée des mouvements browniens dans les plasmas d'un être vivant, animal de préférence.
Un folklore qui leur est spécial : "moments of consciousness" désigne le basculement du neurone, qui envoie une onde de dépolarisation dans son axone.
...
C'est à pleurer : Roger Penrose a-t-il appris la psychologie cognitive dans les bandes dessinées confessionnelles, genre Fripounet et Marysette ? Au final il n'a rien, rien, rien compris. Il n'a rien assimilé ni des marqueurs somatiques, ni du rôle spécifique joué par le cortex frontal. Il ne fait jamais référence aux chercheurs qui ont marqué la psychologie cognitive insérée dans les neurosciences.
J'ai ici, oublié dans un coin, son livre de 1994 : en français "Les ombres de l'esprit ; à la recherche d'une théorie de la conscience". En vingt ans très très peu a changé dans sa théorisation. Pages 253-258, on peut admirer son interprétation 100 % corpusculariste et kakarakamouchem des interféromètres Mach-Zender, et son interprétation magique du problème d'Elitzur et Vaidman, qui ne fera jamais l'objet d'une vérification expérimentale. Un aveuglement fort sélectif...
Un exercice particulièrement cruel est d'ouvrir côte à côte un des articles Hameroff-Penrose cités plus haut, et un manuel de neuroanatomie fonctionnelle, dans la même langue, puis d'interroger Hameroff sur sa connaissance et son usage des notions de neurologie qu'il aurait dû acquérir durant ses études. On y va ?
Amygdala, amygdaloid body : Inconnu.
Midbrain, pons : Inconnus.
Locus coeruleus : Inconnu.
Hypothalamus : Inconnu.
Reticular : Inconnu.
"Nucleus" n'intervient que pour le noyau d'un atome, ou pour l'anatomie externe d'un microtubule, jamais au sens du neuro-anatomiste.
Raphé, "raphe" en anglais : Inconnu.
Et on aurait pu continuer ainsi, détaillant tous les faisceaux du système sensitif et proprioceptif, qui sont tous impliqués dans la perception et éventuellement la "conscience" de tas de choses : tout cela est étranger au couple Penrose-Hameroff.