Comment devient-on incroyant au mythe de la Sainte Dualité ?


En microphysique quantique règnent quelques mythes hégémoniques. Or j'ai perdu la foi, je n'y crois plus, j'ai vu les failles.

Nous avons tous des histoires et des expériences différentes, donc des raisons différentes d'avoir perdu la foi en le dogme des corpuscules et "aspects corpusculaires", et la Sainte Dualité des copenhaguistes.

Presque tous nous sommes des héritiers spirituels des travaux de Wheeler et Feynman, parus en 1941, sur la théorie de l'absorbeur. Théorie ultérieurement reniée par Feynman, qui est allé s'égarer ailleurs.

Pour moi, de toutes les expériences, ce fut la longue pratique de la radiocristallographie qui fut déterminante.
Premier contact avec la radiocristallographie en novembre 1966 en métallurgie. Derniers travaux en automne 2008-janvier 2009, pour confondre Michel Laquerbe en procès international.
Avec un épisode spécial en 1972 à l'INSTN, où Monsieur Baron savait changer la focalisation du grand microscope électronique Siemens, pour obtenir un diffractogramme Laue électronique, diaphragmé sur une inclusion (préalablement centrée sur l'axe du faisceau) pour en préciser la nature. J'ai deux de ces diffractorammes électroniques dans mes archives (des inclusions de carbure, de symétrie cubique). En voici deux autres, dûs à C. Gastuche et C. de Kimpe, obtenus sur des phyllites, à symétrie manifestement hexagonale pour l'essentiel :

Diffraction électronique phyllite

Vous n'aviez pas appris à interpréter ces diffractogrammes de Laue. Chaque tache est l'intersection du plan photographique avec une direction de droite dans le faisceau diffracté, laquelle représente une direction de plan dans le réseau cristallin, et la distance angulaire de cette droite à l'axe du faisceau représente le quotient de la longueur d'onde du rayonnement X, ou ici du rayonnement cathodique par l'équidistance d des plans dans cette direction de plans. Avec une répétition apparente, due aux diffractions de 2e ordre sur l'équidistance 2d, de 3e ordre sur l'équidistance 3d, etc.

Diffraction électronique phyllite

La finesse des raies ou ici des taches d'un diffractogramme dépend de la taille des cristallites, et de la largeur et de la profondeur de chaque photon, qui doivent dépasser plusieurs distances interatomiques. Pour la taille des cristallites, l'effet est spectaculaire sur les argiles, dont les raies de diffraction sont d'autant plus larges et floues que la cristallite moyenne est petite.
Excuses : le mot "phyllite" n'est connu que des minéralogistes. Sont des phyllites tous les silicates organisés en feuillets, de 7 ou 10 ou 14 Å.
à 7 Å : la kaolinite et l’antigorite.
à 14 Å : les chlorites, toutes magnésiennes.
à 10 Å  : tous les micas, toutes les argiles gonflantes, les illites, hydromicas et glauconites, le talc, la pyrophyllite.

Quelques faits échappent à ceux qui me jettent à la figure le préalable rhétorique au jet d'insultes, de "génie incompris". Ils n'ont aucune idée de leurs lacunes en disciplines scientifiques, lacunes que je partage pas.

Autre problème sous-évalué par nos grands chefs et leurs grands ancêtres : la continuité du domaine électromagnétique. A quel moment passe-t-on du domaine des champs à celui des corpuscules ?

Pour qui a fait de la radioélectricité, même au niveau de l'amateur éclairé, pas de lézard : c'est bien une affaire de champs.
Dans toute l'électrotechnique aussi, à deux exceptions périphériques près :
Les matériaux ferromagnétiques et ferrimagnétiques sont tous ressortissants de coopérations de spins atomiques dans le cristal, et d'ondes de spins. Lesquels sont tous soumis à la limite atomique : chaque spin bascule par quantum de Planck entier.
Les tubes à gaz, qui avaient fugitivement tenu la place actuelle de l'électronique de puissance en silicium, notamment des diacs et triacs, sont naturellement soumis à la quantification des niveaux atomiques dans les gaz (monoatomiques). Leurs variantes d'éclairage servent toujours.

Sauf des pionniers en 1933 (Cleeton et Williams), pour l'essentiel il a fallu attendre la fin de la 2e guerre mondiale pour avoir des moyens expérimentaux pratiques pour faire de la spectroscopie dans le domaine micro-ondes. Il est bien établi à présent que des molécules diatomiques et polyatomiques ont des modes d'absorption, voire d'émission bien quantifiés par leur moment angulaire en rotation, et que ces modes sont d'autant plus activés spontanément que la température du gaz est élevée. De ces degrés de liberté découlent tous les exposants en \gamma - 1 et \gamma + 1 qui rendent les calculs d'aérodynamique supersonique si joyeux et jouissifs.

Doit-on en déduire que dans le domaine micro-ondes, c'est en fini du caractère ondulatoire, et que ça y est, on a des corpuscules de lumière ? Voire ! Car les émetteurs utilisés, tubes à vide, répondent toujours à l'électromagnétisme selon James Clerk Maxwell. Encore une fois, ce qui est quantifié, ce sont les absorbeurs, qui sont aussi émetteurs si leur énergie est suffisante (température ou effet maser).

Si l'on veut avoir une physique unique d'un bout à l'autre du spectre électromagnétique, le tout-corpuscule défaille quand la longueur d'onde augmente. Tandis que le tout-ondulatoire tient la route jusqu'au bout du spectre gamma ; il suffit de ne plus bannir les absorbeurs du champ de vision du théoricien.

En grandes ondes, le caractère bosonique des photons devient prépondérant : il devient impossible d’observer un comportement qui soit individuel.
Alors qu’aux températures où ont été établies expérimentalement les lois d’émission du corps noir, fin 19e siècle, le caractère bosonique est marginal ; se contenter d’établir des probabilités de comportements individuels fait l’affaire. Dans les gaz, le rayonnement thermique vient largement des collisions entre molécules. Pour les solides, d’émergences de phonons à la surface. Il y a bien en principe individuation de la réaction émettrice et de la réaction absorbante ; ce qui ne signifie pas qu’il soit à l’échelle humaine d’aller trier tout ça, loin s’en faut.

Un autre fait qui me fit dresser l’oreille, fut la promptitude avec laquelle les auteurs de manuels escamotent le caractère cyclique de tout quanton. Un des pires sur ce point est l’omniprésent dans les amphis, celui de Claude Cohen-Tannoudji, Bernard Diu et Franck Laloë. Voir les discussions sur Usenet avec Michel Talon, Didier Lauwaert, Bernard Chaverondier et Julien Arlandis, années 2006-2007, recueillies à
http://deontologic.org/quantic/index.php?title=%22Probabilit%C3%A9_de_pr%C3%A9sence%22_qu%27ils_disaient...
http://deontologic.org/quantic/index.php?title=Les_surfaces_infranchissables_au_%22corpuscule%22_pr%C3%A9tendu

Une telle promptitude irréfléchie à censurer fait aussi dresser l’oreille du clinicien, pas seulement celle de l’enquêteur. Cela lui évoque la pathologie héritée des secrets de famille inavouables. A la génération 2 comme le sont les trois auteurs sus-cités, plus personne ne sait plus le contenu du secret à préserver, mais a conservé le réflexe de censurer précipitamment quiconque s’approche des placards où leurs prédécesseurs savaient où sont les squelettes, les squelettes de qui, et qui étaient les assassins.

Une autre forme de cette censure précipitée, est l’insistance sur « Les solutions de l’équation de Schrödinger sont irrémédiablement complexes, l’amplitude est complexe, donc abracadabra et kakarakamouchem, vous ne pouvez pas comprendre. »

Tarataboum ! De l’électrotechnique et de l’électronique niveau CAPES et Agreg, j’en ai fait. Des filtres actifs, j’en ai calculé quelques uns, il y en avait toujours aux épreuves écrites. Toute en complexes, la fonction de transfert en amplitude et en phase. Mais ça, c’est la partie maths, pour des entrées qui sont sinusoïdales, et des amplis qui restent dans leur domaine linéaire. Quand on calcule les transformateurs en tenant compte des harmoniques impairs dûs à la saturation du fer, ça devient encore plus ludique. Bref : des complexes pour simplifier les calculs quand la réalité est oscillatoire ou cyclique, approximée comme sinusoïdale.

L’argument « complexes, donc vous ne pouvez pas comprendre » sert en réalité à dissimuler « oscillants et périodiques ». C’est donc bien une arme de guerre anti-Broglie et anti-Schrödinger, mais fossilisée.
Voir cette guerre, les procédés de Niels Bohr pour vaincre Schrödinger :
http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1141.0.html

Il existait une discussion plus complète sur le forum de l’UdPPC, mais ils ont fermé leur forum.

J’ai utilisé le concept de « génération 2 », et il faut l’expliquer.
En génération zéro des pionniers, P.A.M. Dirac, 1902- 1984.
Génération 1 : Linus Pauling, 1901 - 1994, John Archibald Wheeler, 1911 - 2008, Richard Feynman, 1918 - 1988.
Après, c’est l’homme qui a vu l’homme, qui a vu l’homme, qui a vu l’ours. Du bouche à oreille à la rumeur.


La bibliographie qui m'a servi :

A. Vatan. Manuel de sédimentologie. Editions Technip, 1967.
S. Caillère, S. Hénin. Minéralogie des argiles. Masson, Paris 1963.
Colloque CNRS, 3-6 juillet 1961. Genèse et synthèse des argiles. CNRS 1962.
R.M. Barrer FRS. Hydrothermal Chemistry of Zeolites. Academic Press, London 1982.
Edited by L.V. Rees. Proceedings ofthe Fifth International Conference on Zeolites. Heyden, London 1980.
P.A.M. Dirac. The Principles of Quantum Mechanics. Oxford, Clarendon Press. Ed 1982.
D. Sivoukhine. Cours de physique générale ; Tome IV, Optique, 1ère partie, 2e partie. Editions Mir, 1980 (traduction française 1984).
E. Chpolski. Physique atomique. Tome 1, Tome 2. Editions Mir, 1974 (traduction française 1978).
Claude Berge. Graphes et hypergraphes. Dunod 1970.
R.W. Ditchburn. Light. Réed. Dover 1991. Interscience 1961.
J. Ph. Pérez, R. Carles, R. Fleckinger. Electromagnétisme, vide et milieux matériels. Masson, 1990.
Richard Becker. Electromagnetic Fields and Interactions. Blaisdell Pub. Co. 1964. Réed. Dover 1982.
Georg Joos. Theoritical Physics. Blackie and son, Ltd. Glasgow 1958. Réed. Dover, 1986.
C.H. Townes, A.L. Schawlow. Microwave Spectroscopy. McGraw hill 1955, Dover 1975.
Georges Friedel. Leçons de cristallographie. Librairie Scientifique Albert Blanchard, Paris 1964.
Charles Kittel. Introduction à la physique de l'état solide. Dunod 1972.
Neil W. Ashcroft, N. David Mermin. Solid State Physics. Harcourt Brace 1976.
D.F. Schriver, P.W. Atkins, C.H. Langford. Inorganic Chemistry. Oxford University Press 1994.
Wolgang Greiner. Relativistic Quantum Mechanics ; wave equations. Springer 1997.
Michel Fustier. Pratique de la créativité. EME, ESF, Librairies Techniques, 1976.
Michel Fustier. La résolution de problèmes ; méthodologie de l'action. EME, ESF, Librairies Techniques, 1980.
Michelangelo de Maria, Francesco La Taena. Schrödinger's and Dirac unorthodoxy in Quantum Mechanics. Fundamenta Scientiae, Vol. 3 n° 2, pp. 129-148. 1982. Pergamon Press.


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Le Zitterbewegung : clé de la diffusion électron-photon selon les lois de Bragg et Compton.