3.      Cadre légal de la maltraitance familiale sournoise.

3.1.   Les tentatives d’homicide volontaire.

3.1.1.   Article 221-3 NCP (Nouveau Code Pénal) : du meurtre avec préméditation.

Le meurtre commis avec préméditation constitue un assassinat. Il est puni de la réclusion criminelle à perpétuité.

3.1.2.   Article 223-1 NCP : de la mise en danger d’autrui.

Le fait d’exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement est puni d’un an d’emprisonnement et de 100 000 F d’amende.

3.1.3.   Article 121-4 et 121-5 NCP : de la tentative de crime.

Art. 121-4 : Est auteur de l’infraction la personne qui :

1)      Commet les faits incriminés

2)      Tente de commettre un crime ou, dans les cas prévus par la loi, un délit.

Art. 121-5 : La tentative est constituée dès lors que, manifestée par un commencement d’exécution, elle n’a été suspendue ou n’a manqué son effet qu’en raison de circonstances indépendantes de la volonté de son auteur.

3.1.4.   Article 121-7 NCP : de la complicité.

Est complice d’un crime ou d’un délit la personne qui sciemment, par aide ou assistance, en a facilité la préparation ou la consommation.

Est également complice la personne qui par don, promesse, menace, ordre, abus d’autorité ou de pouvoir aura provoqué à une infraction ou donné des instructions pour la commettre.

 

3.2.   L’assignation à un enfant des missions de harcèlement et de violence contre son parent.

Depuis très peu de temps (loi votée le 24 décembre 2001, définitive depuis le 15 février 2002), donc très largement après les faits incriminés, le harcèlement moral est devenu illégal dans le domaine du droit du travail, et même (le fait est nouveau) dans la fonction publique, qui restait exorbitante du droit du travail. Toutefois un domaine de harcèlement reste totalement impuni : la famille.

La législation se limite en pratique au point 3 de l’article 16 de la déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée le 10 décembre 1948 : La famille est l’élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’état.

Sinon, les quelques articles du Code Civil, sont en pratique lettre morte :

Art 371. L’enfant, à tout âge, doit honneur et respect à ses père et mère.

Art. 371-1. Il reste sous leur autorité jusqu’à sa majorité ou son émancipation.

Art. 371-2. L’autorité appartient aux père et mère pour protéger l’enfant dans sa sécurité, sa santé et sa moralité. Ils ont à son égard droit et devoir de garde, de surveillance et d’éducation.

En pratique réelle, voilà ce que ça donne :

 

Art. 371-4. ancienne rédaction : Les père et mère ne peuvent, sauf motifs graves, faire obstacle aux relations personnelles de l’enfant avec ses grands-parents. A défaut d’accord entre les parties, les modalités de ces relations sont réglées par le « Juge aux affaires familiales ». En considération de situations exceptionnelles, le « juge aux affaires familiales » peut accorder un droit de correspondance ou de visite à d’autres personnes, parents ou non.

Nouvelle rédaction : « l’enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles avec ses ascendants. Seuls des motifs graves peuvent faire obstacle à ce droit »

Art. 372. L’autorité parentale est exercée en commun par les deux parents s’ils sont mariés. Elle est également exercée en commun si les parents d’un enfant naturel l’ayant tous deux reconnu avant qu’il ait l’âge d’un an, vivent en commun au moment de la reconnaissance concomitante ou de la seconde reconnaissance.

La nouvelle loi fut votée en première lecture à l’assemblée le 14 juin 2001, et est applicable depuis le 4 mars 2002. Pour la première fois, elle proclame que l’enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles avec les membres de chacune de ses lignées.

 

3.3.   Un secret bien gardé.

La justice est rendue au nom du Peuple Français, mais un secret bien gardé envers le justiciable et contribuable, ce sont les cadences d’abattage imposées par l’administration au juge, et leurs grandes conséquences : un minimum de mille dossiers à évacuer par juge et par an. Alors que l’année comporte nettement moins de deux mille heures ouvrables, environ mille six cent cinquante heures. Sous réserve de confirmation, à Valence la cadence monte à environ deux mille deux cents dossiers par juge aux affaires familiales. Question : deux mille deux cents dossiers, pour un Juge, ou pour deux Juges aux Affaires Familiales ?

Dans ces conditions, un jeu de jeunes avocats consiste à disposer certaines pièces à l’envers dans le dossier qu’ils remettent au juge, pour voir si elles reviendront à l’endroit. Dans presque tous les cas, elles reviennent dans l’état initial, à l’envers : le juge n’a jamais ouvert le dossier, et s’est fié à ses préjugés et à ses impressions d’audience, pour trancher dans la vie des justiciables.

La pression sur les avocats est forte pour qu’ils ne révèlent jamais les impostures institutionnelles. Vous justiciable, ignoriez que quand les avocats écrivent (dans leurs conclusions) que dans telle pièce, il y a telle affirmation ou tel fait, ils ne joignent PAS ladite pièce, que du reste le juge n’aurait jamais vérifié. Des pièces finiront bien par être jointes, tout à fait à la fin de la procédure, plusieurs années après, mais depuis des années déjà, le juge a pris des dispositions provisoires-définitives, se basant juste sur la rumeur d’avocat qu’il y aurait ceci ou cela dans telle pièce, soit annoncée au dossier, soit délibérément écartée du dossier pour éviter que le juge vérifie jamais.

Pour moi chercheur professionnel, ce serait autant de fautes lourdes, que de pratiquer ce genre de crédulités. Mais le juge n’a pas ma formation professionnelle, et n’a pas pu apprendre à prendre conscience de ses lacunes cognitives. Et d’ailleurs il n’a pas le choix, il doit se soumettre aux cadences d’abattage, en toute irresponsabilité, ou se démettre : un bon millier de dossiers par an.

C’est comme cela, au nom du Peuple Français.

Au nom du Peuple Français, j’en rougis de honte.

Petit exemple de ce fonctionnement en groupe régressé en position Attaque-fuite :

 

Un groupe en préjugé de base d’attaque-fuite se donne pour leader le personnage les plus combatif, le plus haineux et le plus paranoïaque qui soit disponible. Cette fois, ce fut donc l’avocate de Gazonbleu que la juge adopta pour leader, et qu’elle crut avec foi.

 

A ce niveau d’imposture administrative, on comprend que l’industrie du divorce soit si lucrative pour les auxiliaires de Justice, qui peuvent se permettre tous les coups sans jamais prendre le risque d’une sanction : le juge est le premier à cacher qu’il ne lit pas les dossiers. L’imposture est fort bien protégée par le huis-clos des Affaires Familiales : nul journaliste curieux, nul Georges Courteline ne sont autorisés à surprendre les incohérences (voire les monstruosités) de la farce. Alors qu’au contraire les audiences pénales, sauf celles jugeant des mineurs, sont toutes publiques. Un journaliste qui assiste une fois aux audiences des flagrants délits du mois d’août, n’en revient pas de la brutalité et de la désinvolture avec lesquelles fonctionne la Justice de classe. Du moins a-t-il pu y assister, et en témoigner : les audiences des flags ne sont pas secrètes, même au mois d’août ; tandis que les audiences des Affaires Familiales sont secrètes, échappent à toute supervision et à toute responsabilité.

Les divorces conflictuels avec enfants à déchirer sont une urgence psychiatrique, qui devraient mobiliser les meilleurs thérapeutes et médiateurs. Au lieu de cela, on abandonne les familles en dysfonctionnement aux dysfonctionnement du complexe justice-juristes, qui en font aussitôt autant de champs de bataille sanglants.

 

3.4.   Les théâtralisations en usage délimitent le champ d’application réel du droit.

Une plongée dans la littérature mentionnée sur le Net est édifiante : « Violences familiales » implique que dans un couple hétérosexuel, l’auteur de la violence est le mâle adulte, que les victimes de la violence sont la femelle adulte, éventuellement les enfants. En particulier sur le site canadien hc-sc.gc.ca/hppb/ violence_familiale, la lutte contre les violences familiales est une chasse gardée « féministe » (traduire en clair : misandre), et ses critères de sélection d’un sujet sont ouvertement sexistes. La seule exception possible concerne les violences entre homosexuels.

Dans les débats sur le Net, leurs arguments sont que la force physique suffit à faire la totalité de la différence. Ils/elles oublient les raisons culturelles : il est des cultures qui valorisent la violence physique et la transgression des lois, comme nécessités pour être reconnu comme une personne, et au Québec par exemple, pour être reconnu pour un vrai adulte mâle. Il semblerait que ce fait culturel soit prudemment passé sous silence… Comme si ne plus le taire ouvrait la voie à investiguer d’autres faits culturels à ne pas ébruiter, tels que la pratique de la violence conjugale sournoise comme voie de passage obligée pour être reconnue par ses pairs comme une vraie féministe, par exemple. Ou l’entr’obligation de faux témoignages contre leurs conjoints mâles respectifs, entre bonnes copines. Des faits culturels simplement maffieux.

 

3.5.   Un résumé ironique de l’idéologie au pouvoir ?

Pour la délocalisation des pères devenus inutiles.

Pour les pères devenus inutiles, le coût de l’entretien de ces travailleurs est devenu intolérable, et cela grève excessivement la rançon qu’il nous versent après avoir été bannis du domicile familial.
Ils doivent payer des loyers excessifs, achètent une nourriture trop chère, dépensent trop de voyages pour tenter de voir leurs enfants et pour se rendre au Tribunal des affaires antifamiliales,
et restent tentés par tous les derniers gadgets électroménagers qui devraient nous être réservés.

Notamment, ils accèdent encore à Internet, ce qui est intolérable.

Nous proposons donc une solution en deux temps :
Le premier temps est provisoire, le temps qu’ils restent capables de travailler au moins seize heures par jour.
Le second temps est définitif et final, quand ils ne sont même plus capables de travailler seize heures par jour.

Si vous le voulez bien, nous n’allons pas décrire en détail aujourd’hui les camps de travaux forcés qui rationaliseraient la première période de leur vie de bannis. Dès qu’ils ne sont plus nécessaires à la reproduction, dès qu’ils ont émis ce qu’il nous convient comme compte d’enfants, et laissé en banque de sperme des réserves pour nos changements d’avis ultérieurs, pour nos bébés de rechange au cas où les premiers exemplaires ne nous donneraient pas pleine satisfaction, les pères devenus inutiles seront saisis et emportés vers des camps de travail forcé. Ils y seront alors soustraits aux tentations de la vie moderne, ils ne pourront plus polluer l’esprit pur de nos enfants, ils pourront consacrer toutes leurs forces au travail, rien qu’au travail. Logés en dortoirs de 40 hommes ou 8 chevaux à deux cents mètres seulement de l’usine, nourris en cantine, ils mèneront une vie saine et rude, qui sera peu coûteuse, et améliorera considérablement leur taux d’exploi­tation. Le travail rend libre.

Les médecins qui les surveilleront tous les six mois pour contrôler leur état de marche, évalueront leur rendement. Lorsque la baisse sera sérieuse, les faisant passer en dessous de la norme mini­male, ils seront mis à la retraite d’office, et seront expédiés en camps de loisirs de retraités, en Mon­­golie Intérieure, là où la vie est la moins chère.

Nous allons vous présenter la vie riante du retraité selon notre formule :

Alors fous arrifez frais et dispos après fingt-gatre chours de foyage.
De la gare, vous vous rendez au fillache de retraite au pas gadencé.
Pas besoin de gamions : fingt guilomètres zeulement.
Au fillache, vous recefez un accueil chaleureux au bazooka,
Puis l’appel est fait sur l’AppelPlatz, et vous êtes dirigés vers vos baraguements.
Nous afons prévu de grands jeux d’exploration d’un des déserts les plus poétiques du monde.
Nos Chentilles Organisatrices vous embarguent tous dans des gamions qui partent dans toutes les diregzions, font cinq heures de route, puis vous chettent en bas de la benne. Gongours de fitesse pour rentrer au villache ! Cela fous donne une oggasion unique de foir de près les animaux les plus recherchés des fourreurs, tels que chacals dorés, onces ou léopards des neiges, und so fort... Cette oggasion restera à jamais unigue, du reste !
Zeux gui arrivent zont faingueurs. Ils ont droit à regommencer une deuxième fois. Mais tous les autres zont éliminés.

Fous faites aussi des gongours de fitesse pour creuser le sable. La première éguipe gui trouve de l’eau au fond de zon puits aura droit à boire deux fois par chour.

Le zoir, nous organisons aussi des cheux de zociété.
D’abord on tire à la gourte paille pour safoir gui,
Gui, gui, qui sera mangé
Ohé ohé !
Ensuite autour du méchoui qui rôtit,
Fous apprenez des chansons à la gloire du Nazional-féminism.
Guand la cuisson du malchanceux au cheu est parfaite, les surveillantes choisissent les meilleurs morceaux, puis ze retirent à l’abri des miradors, fous laissant fous battre pour fous nourrir des zavoureux restes.

A minuit, egztingtion des feux de choie. Fous tirez alors à la gourte paille pour safoir gui zera chargé d’inspegter les baraguements, chasser tous les zerpents trop fenimeux, les scorpions et araignées. Puis zommeil réparateur.

A zinq heures, la musique fous appelle à une nouvelle chournée de choie et de découverte de la nature, qui commence par un appel sur l’AppelPlatz.

Et z’est comme cela tous les chours au glub SOS-Sexism. En abrégé le glub SS.

Foilà gomment se déroulera votre retraite heureuse, délocalisée en Mongolie.

Pour zeux gui préfèrent les zports nautiques, nous organisons auzzi des retraites zur des plates-formes pétrolières désaffectées. La vie sera zaine et égologique : vous vous nourrissez du poisson que vous pêchez, et vous vous habillez de peaux de bêtes.
Guand le temps permet à la gabarre d’accoster la plate-forme, nous organisons une grande randonnée marine. La gabarre vous emmène à touze milles au loin de la plate-forme, puis on fous balance tous à la mer ! Gongours de fitesse pour rentrer !
Zeux gui arrivent zont faingueurs. Ils ont droit à regommencer une deuxième fois. Mais tous les autres zont éliminés.


Ze zera la zolution finale au problème démographique : nous zommes trop de deux zexes sur cette planète.
_________________

Les morts ne témoignent pas. Pour l’instant, moi si.

 

3.6     Blocage des Institutions.

 Nous ne sommes pas si seuls à trouver inquiétant l'état de l'administration judiciaire. Voici trois extraits d'une page de Nice-Matin (12 avril 2002) consacrée à l'industrie florissante du blanchiment de l'argent sale, grâce aux prix immobiliers astronomiques de la Côte d'Azur, et aux privilèges d'opacité des SCI (Sociétés Civiles Immobilières).

Nice-matin, vendredi 12 avril 2002.
La Côte d'Azur paradis de l'argent sale


Une cinquantaine de pages du rapport qui en compte 338 (un 2e volume de 800 pages reprend la soixantaine d'auditions) sont consacrées au Sud-Est où « la lutte contre la délinquance financière et le blanchiment des capitaux » se pose «avec une acuité particulière » et où, de plus, ont été observés «blocages ou paralysies dans le fonctionnement des institutions ».

Le rapport qui traite notamment de «l'inquiétante progression des capitaux russes investis dans l'immobilier » mais aussi des investissements réalisés par les Italiens et par exemple la mafia calabraise évoque «un contexte géographique et juridique attractif où une léthargie politique et institutionnelle assure aux délinquants une inadmissible tranquillité ». Le secteur immobilier facilite ces investissements douteux grâce aux SCI car «les bénéficiaires réels d'un bien ou d'un investissement peuvent camoufler leur identité en cédant non le bien mais des parts de la Société Civile Immobilière ».

Selon Main Bertaux, ancien directeur des services fiscaux des Alpes-Maritimes interrogé par la mission, le département compte environ 20 000 SCI et les patrimoines immobiliers détenus par des sociétés de Droit international prolifèrent. Un agent immobilier lui a raconté, ignorant sa profession, qu'un client russe voulait payer 16 MF en espèces.

L'achat de propriétés au Cap d'Antibes, au Cap-Ferrat et au Cap-Martin est particulièrement sensible en raison de leurs prix astronomiques. Jean-Paul Biancamaria, également des services fiscaux a affirmé «avec les SCI monégasques, nous n'avons jamais de renseignement sur l'identité des porteurs de parts ». La mission a d'ailleurs transmis le compte-rendu de l'entretien de M. Bertaux au procureur de Nice, Eric de Montgolfier.

Clémence incompréhensible

Pour Arnaud Montebourg, qui a entendu une dizaine de magistrats, fonctionnaires et policiers entre Aix-en-Provence et Nice, «on ne compte plus le nombre d'affaires qui sur le pian judiciaire se sont enlisées ou se soldent par des décisions d'une mansuétude incompréhensible ». Il dénonce «la carrière de nombreux magistrats qui se déroule de manière fort heureuse, avec villas et piscines, pendant trente ans, entre Nice et Marseille, avec un fort détour à Grasse ou Aix-en-Provence » ajoutant «nulle part ailleurs en France, on n’enregistre une telle stabilité ».

Le député socialiste qui a rendu un hommage appuyé au procureur Eric de Montgolfier entendu à plusieurs reprises, s'est donc étonné de l'inamovibilité et du train de vie de certains magistrats. Entre autres sujets, le procureur a cité à titre d'exemple d'enlisement, l'affaire Tannouri.

Pour Arnaud Montebourg, le département des Alpes-Maritimes est «pourri » et «les autorités judiciaires et politiques, pour certaines d'entre elles, sont compromises ». Il a fait remarquer les dessaisissements successifs dont avait été l'objet le juge Jean-Pierre Murciano, longuement entendu également et a souligné citant notamment le juge d'instruction de Nice, Philippe Dorset, l'infiltration par des organisations criminelles de structures ou d'associations comme la franc-maçonnerie.

Le député socialiste s'est étonné que «le CSM se soit borné à infliger une simple réprimande au juge Jean-Paul Renard et que les magistrats de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence aient accepté qu'il reste en fonction ». Il a regretté que la composition du Conseil supérieur de la Magistrature n'ait pas été modifiée «car certains magistrats auraient dû déguerpir et ne plus être en poste à Nice ». La mission a souligné aussi l'enlisement de certains dossiers liés à des politiques.

Pour le député DL François d'Aubert, membre de la mission, l'immobilier est en cause mais peut-être aussi le football et il s'interrogeait sur la manière dont s'est déroulée la prise de contrôle, il y a quelques semaines, de l'OGC Nice. Enfin Arnaud Montebourg a «exigé » que l'inspection diligentée par le ministère de la Justice concernant le tribunal de Nice rende ses conclusions avant la prochaine législature.

N. L.



Une terre de rumeurs

Certaines sont fondées, d'autres pas. Dans tous les cas, la justice a rarement l'occasion de se prononcer sur un dossier de blanchiment.
La Côte d’Azur est, à elle seule, un faisceau de présomptions de culpabilité : elle est le luxe discret et tapageur, elle est doublement frontalière, elle est ports et aéroports, elle est pétrie de culture internationale. A vrai dire, elle est tout. Et ne s'étonne de plus rien, habituée qu'elle est à faire scandale.

Dès lors dans une ambiance où se mêlent les effluves de la sulfureuse Italie et, depuis quelque dix ans, les relents douteux de l'URSS démantelée, sans oubliettes parfums nauséabonds de quelques scandales locaux identifiés sans oublier les supposés - la Côte d’Azur est devenue la Côte de la rumeur. L’adage selon lequel «on ne prête qu'aux riches » fait florès.

Et la rumeur, souvent étayée par des bribes de vérité, étend son ombre sur les activités prestigieuses du paradis azuréen sans pour autant que la justice n'ait vraiment réussi à épingler officiellement un réseau de blanchiment.

Car si bien des affaires ont abouti devant les juges certaines ont du mal à passer la porte des cabinets d'instruction (lire par ailleurs) d'autres sont confinées à des questions de droit de l'urbanisme et, pour les plus graves, à des trafics d'influence, voire à des arrangements fiscaux. Alors, la rumeur, la justice, les enquêteurs s'interrogent sur les capitaux qui transitent par certains golfs.

Sur ceux utilisés pour l'achat de certains bien immobiliers. Deux reviennent sans cesse. Le château de La Croë et ses dépendances, au Cap d’Antibes, acquis, selon les propos du député Raymond Forni, «grâce à un montage financier particulièrement opaque, faisant intervenir des sociétés de droit français, suisse et luxembourgeois, avec la présence de financiers russes proches de la famille Eltsine ». Coût global :145 MF, en 1997.

On retiendra encore le rachat de la villa Pellerin, le palais enfoui et illégal du Cap d’Antibes - promis à la démolition par une société où se trouvent des proches de l'homme d'affaires russe sous le coup d'un mandat d'arrêt, Arcadi Gaydamak. A Cannes, une "culbute" de plusieurs centaines de millions de francs sur un seul terrain est par ailleurs, toujours à l'instruction... endormie, en dépit - où à cause ? - de la mise en avant du rôle d'une grande banque.

D'autres interrogations se sont portées, il y a plusieurs années, sur le financement des casinos de Nice, de Beaulieu, de Menton,
qui a failli tomber dans l'escarcelle de la mafia italienne. Mais c'est déjà de l'histoire ancienne et les nouveaux repreneurs offrent des garanties certaines.

Le sport n'échappe pas à la tourmente. Les bruits de vestiaires sont désormais moins explosifs que la rumeur des coulisses. Le " Monsieur Propre" de l'Olympique de Marseille, l'ancien préfet de police Étienne Ceccaldi, accuse à la Une de La Provence: «L'O. M. est aux mains du milieu ». A l'O.G.C. Nice, des bruits ont couru sur la moralité des repreneurs. Le maire s'est ému. Le procureur de Montgolfier aussi. Des éclaircissements semblent avoir été apportés.

Parfois le dossier de blanchiment ne passe pas le cap du droit commun. Le malfrat ou le promoteur trinque. Mais on sait qu'il était l'homme de paille qui ne parle pas. Parce qu'il est préférable d'être à l'ombre que dans la tombe. La disparition d’Agnès Le Roux - dans une affaire niçoise de casino à jamais célèbre, l'assassinat de la députée varoise Yann Piat, le double suicide des frères Saincené sont là pour rappeler que la mort est parfois au bout de la rumeur.

Ou d'une vérité profondément enfouie.

François ROSSO.


Le procureur de Grasse réagit

Raymond Doumas, procureur de la République de Grasse, a réagi au rapport et aux propos d’Arnaud Montebourg : «C'est facile d'injurier les magistrats. Cela permet de ne pas approfondir les causes réelles de la situation. S'il est vrai qu'il y a du blanchiment dans cette région - vingt-six affaires sont en enquête à l'antenne de la PJ de Nice, pour l'ensemble du département - les moyens alloués ne sont pas à la hauteur des enjeux, Pour lutter efficacement contre la délinquance économique et financière, il nous faudrait plus d'enquêteurs qualifiés. Or, tant à ce niveau qu , à celui de l'instruction, nous sommes désarmés.

Dans ce département, nous avons l'impression d'être dans une barque qui prend l'eau et d'écoper avec une petite cuiller. En plus, il y a des textes de lois qui entravent l'action de la justice. On ne peut pas, de cette manière, faire porter le chapeau aux magistrats. N'ayant pas l'intention de nous laisser faire, nous sommes décidés désormais à dénoncer les irresponsables et démagogues qui publient ces notes. Tout cela, il faut que l'opinion publique le sache
».

NICE-MATIN - Vendredi 12 avril 2002.

 

 

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