Georges Lavau, ironiste détesté par les vaniteux.


Tous mes remerciements à Jean Leca, qui outre qu'il a permis de corriger les inexactitudes et imprécisions pour l'épisode "... premier prix de Lecaricature, offert par Lecarandache" à la Chartreuse de Curière, a mis en évidence la haine active de Robert Mossé envers Georges :
et de
toutes façons, Georges Lavau avait cette qualité rare d'être très
sévère pour les gens qu'il appréciait et gentiment modéré pour les
gens un peu chauves à l'intérieur de la tête, sauf quand c'étaient de
méchants cons (il disait de son collègue et ennemi politique
l'économiste Mossé qui avait bloqué définitivement sa nomination à la
direction de l'IEP de Grenoble, "cet homme s'étale comme un
camembert!").

Cette précision a permis de remettre à l'endroit la problématique précédente : "Georges a-t-il fondé à son insu une école de sadisme ?".

Problématique erronée : "Georges a-t-il fondé à son insu une école de sadisme ?".

Quels étaient au juste les éléments de continuité qui pouvaient faire formuler la question ainsi ?

Insomnies de l'adolescent traqué par le complot parental.

D'abord les insomnies de l'adolescent traqué, de 15 à 16 ans, années 1959 et 1960, étaient étonnamment rappelées par les insomnies du sexagénaire traqué. La différence qui saute aux yeux, est que le sexagénaire a du moins les ressources de l'écriture pour limiter l'emprise mortifère des complots de gynarques vaniteuses : j'ai conquis l'écriture, et je suis devenu mon propre éditeur, je peux mettre rapidement en ligne les pièces à conviction et leur analyse détaillée. Adolescent, je n'avais qu'un peu de musique - surtout le Divertimento pour orchestre à cordes, de Bela Bartok - , et de vagues dessins d'architecture navale irréaliste, pour toute ressource. J'étais totalement traqué sans aucune autre possibilité de fuite que le suicide.

Ma famille d'origine est toujours un champ de tir.

Je suis né dans un champ de tir : on ne choisit pas ses parents.
Outre la famille que j'ai fondée, devenue elle aussi un champ de tir depuis que mes enfants ont accepté, les uns après les autres, la mission parricide que leur assignaient mon épouse et ma mère, ma famille d'origine est restée un champ de tir, ou l'est redevenue. Et pourtant Georges Lavau est décédé, et d'ailleurs il s'était amendé depuis longtemps, et avait présenté ses excuses par écrit. C'est que quelqu'une a pris le relais.

Toujours le sarcasme comme seul mode de vie envisageable.

Ce n'est pas le sommet lyrique de Georges contre son fils adolescent - il a fait largement pire - mais c'était son quotidien, que de le brocader comme "La vue basse et les pieds plats". Le sarcasme était la culture commune à Georges, à Anne, et moindrement à Mémé, tous trois obsédés d'occuper la position haute.
Lui-même n'est complètement sorti de sa spirale de sarcasmes qu'après s'être enfui pour vivre avec sa doctorante, surnommée Saddam Zussom. Entre temps, c'est à d'autres adultes de référence que j'ai dû peu à peu de sortir de cette étouffante culture du sarcasme pour maintenir son prochain dans l'insécurité. Tout d'abord à Edouard Gimbert, médecin, ami de militantisme et de Georges et d'Anne, et plaisancier bricoleur, longtemps mon seul soutien dans les pires heures en famille. De mon père, j'imitais les invectives d'automobiliste à automobiliste. Gimbert fait valoir que je risque de tomber sur un costaud, qui saura faire valoir la supériorité de ses poings : "Ça vous plaît pas, jeune homme, ma manoeuvre ?". Mmmh... Gimbert était le premier à me démontrer qu'on ne meurt pas d'adopter une position plus basse.
La suite de la prise de recul, je la dois à D.f...., co-pensionnaire à Sceaux en 1961, capable de faire remarquer avec calme que je ne connais que la critique de mon prochain. Tout au long de sa vie, on doit pouvoir rencontrer des gens assez courageux pour oser prendre leur part de position basse.

Aucune évolution de ce genre chez ma soeur, ni évidemment chez ma mère, qui sont demeurées dans l'obsession de la position haute, dans la culture du sarcasme et du despotisme.

L'iso-émotionnelle des vaniteux jaloux, débordés par leur incompétence et leur paresse.

La pièce de puzzle apportée par Jean Leca, mise avec celle apportée par Jean-Claude Coviaux, met en évidence que le point central de connivence entre plusieurs cabales, est la haine jalouse des vaniteux envers qui les dépasse par l'activité, l'honnêteté, et/ou la compétence.
La pièce apportée par Jean-Claude : "Partout où il allait, ton père était rapidement reconnu pour sa compétence, son intelligence et son honnêteté. Cela ne laissait aucune place à ta mère pour briller." Cela remet en perspective l'idéologie misandre victimaire, qui a servi de couverture idéologique à ma mère tout au long de sa vie : ce n'était qu'une couverture idéologique acceptable, mais le moteur réel de sa guérilla contre son mari, était la vanité, vanité que ses réalisations ne permettaient jamais de nourrir en quelque façon. De la même manière, bien qu'elle ait fortement encouragé le complot de brigandage de sa bru contre son fils, sous couverture de guerre sexiste sacrée, là aussi, c'était la vanité blessée, de vaniteuse paresseuse, vautrée et despotique, qui était le moteur profond.

Le choix des insultes proférées, et parfois écrites, par ma soeur, révèle le même mobile de vanité jalouse. Jalousie que son frère ait réussi des études scientifiques et ait fait des réalisations en sciences, alors qu'elle même était restée à zéro. Nous avions conté ailleurs ("Je maltraite, donc je suis !") comment son drame s'était noué. Jalousie que son frère et sa belle-soeur soient professeurs, dans la matière même où elle s'était installée dans l'échec à vie. Ambivalence d'abord, puis jalousie qu'à force d'apprendre de nombreux métiers, son frère ait conquis une culture qu'elle ne pouvait éclipser, qui faisait ombrage à son triomphe général de matriarque despotique.
Quoiqu'excessivement caustique et cruel dans ses vacheries verbales jusqu'aux années soixante, soixante-et-un, Georges Lavau n'a donc pas fondé une école de sadisme. C'est ma mère, frustrée par l'indiscutable supériorité de Georges, qui a fondé une école de sadisme et de fourberie, et qui a été suivie avec enthousiasme dans cette voie, puis rapidement dépassée, par sa fille, par sa bru, par ma fille aînée. Elle a commencé par être parfaitement exploitée par "Tony Truand", vendeur de chocolats, agent immobilier du dimanche, que ma mère et ma grand-mère ont installé à leurs frais comme copropriétaire et "bon père de famille" de la propriété du Brusc, afin de mieux humilier Georges. Elle a ensuite été exploitée sans limites par sa bru, enchantée d'avoir une belle-mère aussi stupide, et aussi facile à manipuler.
J'ai du mal à dater avec précision, notamment par rapport à la combinazzione de 1982 (et pourtant l'évidence est que ces manoeuvres sont postérieures à 1982), les manoeuvres de ma soeur pour dresser notre mère contre moi-même et mon épouse. J'ai dans l'oreille le cri de notre mère "Ah ! Florence m'avait bien dit : Ne va pas les voir ! Ce sont des gens qui ne sont pas comme toi et avec qui tu ne peux t'entendre !", mais je n'en ai plus la date. Nos enfants étaient ravis de leur grand-mère. Cécile en particulier, à peine avait-elle posé sa valise, lui prenait la main et lui disait "Viens Mamie ! On s'en va !" Mais le despotisme d'Anne ne tardait pas à provoquer des conflits avec les adultes, à propos de queues de poires. Un autre motif de conflit était la modestie du chauffage chez nous : pauvres, nous chauffions avec parcimonie, et Anne se plaignait vite "Il fait froid dans cette sale maison !"
Un mobile évident pour les manoeuvres sororales sus-citées, est la pénurie en grands-parents, alors que Florence en avait un besoin urgent, avec ses trois enfants en rafale. Veuf, habile de ses mains, et fidèle, Georges Letellier était un grand-père fiable, très apprécié. Georges Lavau a été grand-père pour les enfants de Florence, mais jamais pour les nôtres, tenu de trop près par sa seconde épouse. Florence ne pouvait compter sur aucun grand-parent Russell : Derek était un enfant battu, ses parents étaient en dessous de tout, loin (et étaient-il encore vivants ?). Il ne lui restait plus que la concurrence avec Janine pour avoir son père comme grand-père, et la concurrence avec nous, pour avoir notre mère comme grand-mère. Et Florence n'a dans sa culture aucune éducation à la coopération loyale : ne lui restent que la concurrence, la ruse et la fourberie, comme bagage culturel.
L'autre mobile, à partir de 1982, est évidemment la corruption de ma soeur par notre mère, quand Anne a circonvenu notre oncle Maurice, pour installer Florence comme locataire à bas loyer, dans l'appartement de Neuilly, libéré par le décès de notre grand-mère Cécile Compeyrot. Donc là encore, c'est notre mère qui est le germe initial, pour faire de ce qu'il me reste de famille d'origine, une école de sadisme et de fourberie, une école de pillage de l'indivision familiale.

Autres exemples de l'iso-émotionnelle des vaniteux jaloux :

Cas Colloredo

Il est de notoriété publique que l'archévêque Colloredo a été de toutes les cabales contre son ex-valet en livrée, le compositeur, chef d'orchestre et pianiste Wolfgang Amadeus Mozart : le talent de l'artiste faisait de l'ombrage à la gloire et à la tyrannie du prince-archevêque...

La valise de lettres d'insultes.

Le journaliste et biographe Renzo Allegri, a dû longuement parlementer avec Giovanni Battista Meneghini, pour qu'il consente à le laisser regarder et ouvrir une petite valise en carton, cabossée, dans le grenier : "Oh, c'est rien ! C'est sans intérêt !" répétait Meneghini...
La valise était remplie des lettres d'insultes, que Maria Callas avait reçues tout au long de sa carrière, et qu'elle avait transbahutée tout au long de ses déménagements. Ecrites dans un italien de ruisseau, bourrées de fautes, d'une grossièreté insoutenable...
Oh, Meneghini avait un mobile certain, pour dénier et tenter de cacher cette valise : il était l'artisan de ce climat de haine jalouse suscitée autour de l'artiste, par la férocité des chantages qu'il avait menés, pour faire exploser les cachets de sa femme. Industriel auparavant, il avait délaissé toutes ses affaires industrielles, pour ne plus faire que l'imprésario impitoyable de cette belle usine à fric, que son toupet avait ramené dans son lit.

Petite rectification : Maria Callas n'a pas tout de suite été belle. Elle a longtemps été trop grosse, par exemple dans cette photo au Metropolitan de New York, où les deux sopranos de Norma sont toutes deux nettement trop grosses. Il y a fallu un régime draconien, et surtout, Allegri le précise, car cela semble paradoxal en première lecture, l'éradication d'un ver solitaire, pour produire la beauté que le monde entier a gardé en mémoire.

Pour en revenir aux auteures de ces lettres d'insultes, car c'étaient en majorité écrasante des femmes, le mobile central ne fait pas le moindre doute : la jalousie. Les cachets obtenus par l'habileté au chantage de son mari, firent à Maria Callas la réputation d'une femme dure, arrogante et égoïste.

Source : Renzo Allegri, La vera storia di Maria Callas. Arnoldo Mondadori, Milano 1991. Traduction française : " La véritable histoire de Maria Callas"  de Renzo ALLEGRI, paru dans la collection " j'ai lu" sous le numéro 3699.


Gil blas secrétaire de l'Archevêque de Grenade (extrait du roman de Lesage).

Voir texte en annexe.


Des dizaines de forums enterrés par leur roitelet vaniteux et ombrageux.

A vrai dire, ils sont des milliers dans ce cas, mais je n'en connais personnellement que quelques dizaines. C'est heureusement la mortalité élevée qui finit par débarrasser internet de milliers d'épaves grotesques, à l'image de la vanité et de la mégalomanie de leurs propriétaires.
Scénario standard :
forumquebec.com : Fred a de l'argent, et une avance technique : il sait acheter un ordinateur serveur, monter un serveur de forum, et faire vivre le tout avec la publicité. Mais il n'a aucune politique éditoriale, aucun respect d'aucune loi. Tout ce qu'il sait vouloir, c'est qu'on chante ses louanges, nombreux. Il a fondé un Reich qui durera mille ans ! Arrivent des jeunes, qui se provoquent les uns les autres. Arrivent en masse d'autres québécois, frustrés que leur roitelet ait brusquement fermé son forum RV qu'il n'arrivait plus à rentabiliser ni à développer. Arrivent des racistes, qui insultent tout ce qui leur semble étranger à la race blanche et au catholicisme. Fred nomme modératrice celle qui aurait l'âge d'être sa maman, mais qui s'est déjà illustrée comme délinquante notoire sur RV. Les clans s'étripent. Les voyous sont protégés, ceux qui protestent contre le règne des voyous sont sanctionnés Quelques ironistes surnagent en soulignant comment s'organise cette foire aux truands, pendant que Fred s'énerve et change de politique et de charte tous les quatre jours. En septembre 2004, Fred bannit toutes les bonnes plumes : dix bannis. Le 30 octobre 2004, Kortinus prononce l'oraison funèbre "Quand on tire sur les pianistes, la musique s'arrête". En février ou mars 2005, tout est fini, forumquebec.com disparaît. Fred a prétendu que c'est à cause des dégâts faits par un hacker, mais allez savoir !

D'autres témoignages léthargiques de l'ombrageuse vanité de leurs propriétaires subsistent encore en cocon, forums désertés par tous :
"Sans frontières" : http://sansfrontiere.forumactif.com/ : très soucieuses de la pureté de la race, elles restent à trois ou quatre dépressives, postent trois lignes désabusées et obscures en moyenne une fois par mois. On ne sait pas si le dernier message d'une rubrique est de 2007, ou de 2006, ou de 2005, ou de 2004...

Communauté e-profs
à http://e.profs.free.fr/smf/, elle aussi fort soucieuse de la pureté de la race, et que la patronne soit bien supérieure en tout. Il y a en tout 8 messages après le 13 juillet 2006, avec des fautes de français indignes d'un professeur, fut-il d'anglais, et l'ultime message est du 3 octobre 2006. Nous sommes en mars 2008... Et pourquoi ça dure alors qu'il n'y a plus rien à y faire ? Pardi ! C'est sur free.fr, et il n'y a donc rien à payer !
Si, allez y lire le récit par Joël du Petit inspecteur à la grande sacoche, récit de la corruption acceptée avec passion par l'inspecteur. Si ce forum là disparaît, pas grave, je mettrai en ligne la sauvegarde de cette page : on ne parle jamais assez de la corruption institutionalisée. Cet inspecteur-là, je ne l'ai pas connu, mais j'ai connu son corrupteur.

Le forum Les pros du clavier restait à trois messages depuis sa fondation en mai 2003, jusqu'en septembre 2004, et avec ce titre vaniteux et grotesque. Explication technique : l'Amérique du Nord a été câblée nettement avant l'Europe, et le marché des serveurs, hébergeurs, et services de forums a pris une nette avance sur nous. Aceboard proposait ce service de forums gratuits, financés par la publicité, où le premier contractant est maître de tout le contenu, tandis que l'hébergeur reste maître de tous les problèmes techniques de codage, de sécurité. N'ayant rien à faire ni rien à payer, Saba resta propriétaire de son forum vide et désert, jusqu'à ce que son bannissement de ForumQuebec.com la renvoie à elle-même. Elle me confie alors le second poste d'administrateur, puis est dévorée par ses problèmes de famille, de chômage, et de domicile précaire. Cela dure comme cela vingt-huit mois sans elle, jusqu'à ce quelle sorte quelques jours de sa léthargie, le 14 février 2007, révoque les modérateurs et l'administrateur qui avait tout fait pendant vingt-huit mois. Depuis, c'est à nouveau un désert. Nous sommes tous partis fonder autre chose ailleurs, prenant une bien autre dimension. Saba continue de ne rien faire... Il semblerait que cela du moins soit à sa portée.

Léthargique, quoique coûtant à son propriétaire Christophe le prix d'un hébergement, et le renouvellement annuel de son nom de domaine - qu'il oublie parfois : Le Forum des hommes et des pères divorcés, occupe une niche sociale essentielle, vitale à tant d'hommes broyés par la machinerie judiciaire féminazie, mais son propriétaire et administrateur est un déserteur (vous aurez son identité détaillée en la demandant à Whois). Flemmard total, capable d'être absent six mois de suite, mais aussi ombrageux, et d'un susceptible... Il est le seul ouebmestre assez paranoïaque pour avoir débranché toute possibilité d'éditer ("corrriger" en français non franglais) ses propres messages. Autrement dit, non seulement il occupe une niche sociale essentielle, mais surtout il l'encombre et la stérilise, faisant au final nettement plus de mal que de bien. La seule chose qui intéresse vraiment Christophe, est de rester roi. Tellement méfiant et rancunier envers chaque initiative qu'il fallait pourtant bien prendre durant ses désertions, que les plus récents des liens qu'il ait acceptés dans les rubriques de liens, datent de 2002 et 2003.


L'enthousiasme de Paul Claudel à incarcérer sa soeur Camille, dont le talent lui faisait de l'ombrage.

Née à Fère-en-Tardenois (Aisne) le 8 décembre 1864, morte de faim à l'hôpital psychiatrique de Montdevergues, (Vaucluse) le 19 octobre 1943.
http://www.camilleclaudel.asso.fr/pageweb/chronologie.html


YBMondices.

Extraits de la campagne de harcèlement par un incapable de la moindre production en physique, mais jaloux, jaloux, jaloux...
http://deonto-ethics.org/impostures/index.php/board,9.0.html
(Recueil en cours, encore très incomplet, tant ce lisier chlingue et fait vomir).


Le serpent et la lime (Jean de la Fontaine)

On conte qu’un serpent voisin d’un horloger
(C’étoit pour l’horloger un mauvais voisinage)
Entra dans sa boutique, et cherchant à manger,
N’y rencontra pour tout potage
Qu’une lime d’acier qu’il se mit à ronger.
Cette lime lui dit, sans se mettre en colère :
Pauvre ignorant, et que prétends-tu faire ?
Tu te prends à plus dur que toi,
Petit serpent à tête folle :
Plutôt que d’emporter de moi
Seulement le quart d’une obole,
Tu te romprois toutes les dents.
Je ne crains que celles du temps.
Ceci s’adresse à vous, esprits du dernier ordre,
Qui, n’étant bons à rien, cherchez sur tout à mordre,
Vous vous tourmentez vainement.
Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages
Sur tant de beaux ouvrages ?
Ils sont pour vous d’airain, d’acier, de diamant.


Le Perroquet (Jean-Pierre Claris de Florian)

Un gros perroquet gris, échappé de sa cage,
vint s' établir dans un bocage :
et là, prenant le ton de nos faux connoisseurs,
jugeant tout, blâmant tout, d' un air de suffisance,
au chant du rossignol il trouvoit des longueurs,
critiquoit sur-tout sa cadence.
Le linot, selon lui, ne savoit pas chanter ;
la fauvette auroit fait quelque chose peut-être,
si de bonne heure il eût été son maître
et qu' elle eût voulu profiter.
Enfin aucun oiseau n' avoit l' art de lui plaire ;
et dès qu' ils commençoient leurs joyeuses chansons,
par des coups de sifflet répondant à leurs sons,
le perroquet les faisoit taire.
Lassés de tant d' affronts, tous les oiseaux du bois
viennent lui dire un jour : mais parlez donc, beau sire,
vous qui sifflez toujours, faites qu' on vous admire ;
sans doute vous avez une brillante voix,
daignez chanter pour nous instruire.
Le perroquet, dans l' embarras,
se gratte un peu la tête, et finit par leur dire :
messieurs, je siffle bien, mais je ne chante pas.




A suivre...


Plan de la monographie "Mission parricide"

Retour à l’accueil général

Et la Reine-Mère s'enfonçait dans son délire...

Les guignols de la malveillance

Quand la Reine-Mère Anne se vantait de protéger la criminalité féminine qui l'arrangeait bien, et dont elle était l'idéologue.

Le lien organique entre délire et pouvoir.


Annexe :

Gil blas secrétaire de l'Archevêque de Grenade (extrait du roman de Lesage).

« Mon cher Gil Blas, continua le prélat, j'exige une chose de ton zèle ; quand tu t'apercevras que ma plume sentira la vieillesse, lorsque tu me verras baisser, ne manque pas de m'en avertir. Je ne me fie point à moi là-dessus. Mon amour-propre pourrait me séduire. Cette remarque demande un esprit désintéressé. Je fais choix du tien, que je connais bon ; je m'en rapporterai à ton jugement.
— Grâce au Ciel, lui dis-je, Monseigneur, vous êtes encore fort éloigné de ce temps-là. De plus, un esprit de la trempe de celui de votre Grandeur se conservera beaucoup mieux qu'un autre ou pour parler plus juste, vous serez toujours le même. Je vous regarde comme un autre Cardinal Ximenès, dont le génie supérieur, au lieu de s'affaiblir par les années, semblait en recevoir de nouvelles forces.
— Point de flatterie, interrompit-il, mon ami. Je sais que je puis tomber tout d'un coup. A mon âge, on commence à sentir les infirmités, et les infirmités du corps altèrent l'esprit. Je te le répète, Gil Blas, dès que tu jugeras que ma tête s'affaiblira, donne-m'en aussitôt avis. Ne crains pas d'être franc et sincère. Je recevrai cet avertissement comme une marque d'affection pour moi. D'ailleurs, il y va de ton intérêt. Si par malheur pour toi, il me revenait qu'on dît dans la Ville que mes discours n'ont plus leur force ordinaire, et que je devrais me reposer, je te le déclare tout net, tu perdrais avec mon amitié la fortune que je t'ai promise. »
Dans le temps de ma plus grande faveur, nous eûmes une chaude alarme au Palais épiscopal ; l'archevêque tomba en apoplexie. On le secourut si promptement, et on lui donna de si bons remèdes, que quelques jours après, il n'y paraissait plus : mais son esprit en reçut une rude atteinte. Je le remarquai bien dès la première homélie qu'il composa. Je ne trouvai pas toutefois la différence qu'il y avait de celle-là aux autres assez sensible pour conclure que l'orateur commençait à baisser. J'attendis encore une homélie pour mieux savoir à quoi m'en tenir. Oh ! pour celle-là elle fut décisive. Tantôt le bon prélat se rebattait, tantôt il s'élevait trop haut, ou descendait trop bas. C'était un discours diffus, une rhétorique de régent usé, une capucinade.
Je ne fus pas le seul qui y prit garde. La plupart des auditeurs, comme s'ils eussent été aussi gagés pour l'examiner, se disaient tout bas les uns aux autres :
« Voilà un sermon qui sent l'apoplexie.  »
 — « Allons, monsieur l'arbitre des homélies, me dis-je alors à moi-même, préparez-vous à faire votre office. Vous voyez que Monseigneur tombe. Vous devez l'en avertir, non seulement comme dépositaire de ses pensées, mais encore de peur que quelqu'un de ses amis ne fût assez franc pour vous prévenir. En ce cas-là, vous savez ce qu'il en arriverait ; vous seriez biffé de son testament, où il y aura sans doute pour vous un meilleur legs que la bibliothèque du licencié Sedillo.  »
Après ces réflexions, j'en faisais d'autres toutes contraires : l'avertissement dont il s'agissait me paraissait délicat à donner. Je jugeais qu'un auteur entêté de ses ouvrages pourrait le recevoir mal : mais rejetant cette pensée, je me représentais qu'il était impossible qu'il le prît en mauvaise part, après l'avoir exigé de moi d'une manière si pressante. Ajoutons à cela que je comptais bien de lui parler avec adresse, et de lui faire avaler la pilule tout doucement. Enfin, trouvant que je risquais davantage à garder le silence qu'à le rompre, je me déterminai à parler.
Je n'étais plus embarrassé que d'une chose ; je ne savais de quelle façon entamer la parole. Heureusement l'Orateur lui-même me tira de cet embarras, en me demandant ce qu'on disait de lui dans le monde, et si l'on était satisfait de son dernier discours. Je répondis qu'on admirait toujours ses homélies : mais qu'il me semblait que la dernière n'avait pas si bien que les autres affecté l'auditoire.
« Comment donc, mon ami, répliqua-t-il avec étonnement, aurait-elle trouvé quelque Aristarque ?
— Non, Monseigneur, lui repartis-je, non. Ce ne sont que des ouvrages tels que les vôtres, que l'on ose critiquer. II n'y a personne qui n'en soit charmé. Néanmoins puisque vous m'avez recommandé d'être franc et sincère, je prendrai la liberté de vous dire que votre dernier discours ne me paraît pas tout à fait de la force des précédents. Ne pensez-vous pas cela comme moi ? »
Ces paroles firent pâlir mon maître, qui me dit avec un sourire forcé :
« Monsieur Gil Blas, cette pièce n'est donc pas de votre goût ?
— Je ne dis pas cela, Monseigneur, interrompis-je tout déconcerté. Je la trouve excellente, quoiqu'un peu au-dessous de vos autres ouvrages.
— Je vous entends, répliqua-t-il, je vous parais baisser, n'est-ce pas ? Tranchez le mot. Vous croyez qu'il est temps que je songe à la retraite.
— Je n'aurais pas été assez hardi, lui dis-je, pour vous parler si librement, si votre Grandeur ne me l'eût ordonné. Je ne fais donc que lui obéir, et je la supplie très humblement de ne me point savoir mauvais gré de ma hardiesse.
— A Dieu ne plaise, interrompit-il avec précipitation, à Dieu ne plaise que je vous la reproche. Il faudrait que je fusse bien injuste. Je ne trouve point du tout mauvais que vous me disiez votre sentiment. C'est votre sentiment seul que je trouve mauvais. J'ai été furieusement la dupe de votre intelligence bornée. »
Quoique démonté, je voulus chercher quelque modification pour rajuster les choses ; mais le moyen d'apaiser un auteur irrité, et de plus un auteur accoutumé à s'entendre louer !
« N'en parlons plus, dit-il, mon enfant. Vous êtes encore trop jeune pour démêler le vrai du faux. Apprenez que je n'ai jamais composé de meilleure homélie, que celle qui a le malheur de n'avoir pas votre approbation. Mon esprit, grâce au Ciel, n'a encore rien perdu de sa vigueur. Désormais je choisirai mieux mes confidents. J'en veux de plus capables que vous de décider. Allez, poursuivit-il, en me poussant par les épaules hors de son cabinet, allez dire à mon Trésorier qu'il vous compte cent ducats, et que le Ciel vous conduise avec cette somme. Adieu, Monsieur Gil Blas : je vous souhaite toutes sortes de prospérités avec un peu plus de goût. »

LESAGE, Gil Blas de Santillane, VII, 3-4